Ce bulletin dénonce les mensonges actuels et expose les vraies réformes à venir
Bulletin trimestriel de l’ALEPS, « Liberté économique et Progrès Social » a pour rédacteur en chef Jacqueline Balestier, Secrétaire Général de notre association, assistée par Olivier Méresse, responsable entre autres de l’émission mensuelle « Libre Journal des Economistes » sur Radio-Courtoisie. Tous les articles publiés dans ce bulletin ont pour auteurs des « libéraux classiques », la plupart d’entre eux ont écrit ouvrages et articles pour diffuser les idées de la liberté. Le bulletin est aussi un lien naturel entre membres et administrateurs de l’ALEPS. L’annonce de la création du site nouvelle-lettre.com a été naturellement faite dans ce numéro d’octobre.Jacques Garello a extrait la substantifique moelle de l’article de Jean Philippe Feldman[1], nous n’y revenons pas, sinon pour admirer l’humour massacrant de l’auteur quand il raconte la vie de François, ce français moyen qui mesure à chaque moment de la journée, aussi bien qu’à chaque étape de sa vie, que c’est l’Etat qui lui commande ce qu’il doit faire.
- Bruno Coquart dénonce les mensonges diffusés à propos des superprofits des grandes entreprises pétrolières. Le concept de superprofits est ridicule et arbitraire car nul ne sait ce qu’est un profit normal. Les sociétés françaises ont réalisé des résultats d’exploitation très inférieurs à ce qu’ont fait les sociétés des autres pays d’Europe et du monde (étude de l’Institut Molinari dont la présidente est administrateur de l’ALEPS). On parle des énergies fossiles comme d’une tare écologique et économique, leur remplacement par des énergies « nouvelles » aurait un coût annuel de près de 1.400 milliards de dollars pendant 30 ans.
- Lisa Kamen-Hirsig titre : « l’Etat ne veut pas d’écoles privées ? Qu’il décentralise ! » Elle passe en revue les réformes scolaires pratiqués dans de nombreux pays européens, aujourd’hui en tête du classement PISA, alors que la France est au 28ème rang. Copions : elle nous rappelle le grand principe libéral de la subsidiarité : que les écoles soient gérées par des autorités locales, alors que la volonté du ministre actuel de l’Education Nationale est d’imposer une stricte égalité entre tous les établissements de toute la France. Les écoles « hors contrat » françaises ont vu leur effectif augmenté de 10 à 12 % par an : si l’Etat ne veut pas privatiser, qu’il songe au moins à décentraliser !
- Emmanuel Martin pointe les dérives européennes. Nous voici maintenant avec un accord sur le salaire minimum. L’accord veut garantir aux salariés de tous les pays de l’Union « un niveau de vie décent ». Donc, compte tenu de l’inflation, elle-même créée en pleine complicité entre Bruxelles et Francfort (Banque Centrale Européenne), le SMIC ne peut aller qu’à la hausse. Il n’est pas question qu’un Etat fausse la concurrence sur le marché européen en pratiquant le « dumping social » : donc on va aligner le salaire minimum sur le salaire médian de chaque pays de l’Union. Cette « harmonisation » ne tient aucun compte ni du niveau de qualification de la main d’œuvre ni de la diversité de la taille des entreprises ni des diversités locales en matière de niveau de vie. Finalement, cet accord est la preuve que l’Europe s’est « francisée », elle s’est alignée sur le système social français, le moins efficace parce que le plus aveuglément égalitaire. Mais l’Europe fait sans cesse des pas nouveaux vers la centralisation, sa dynamique est interventionniste.
- Patrick de Casanove est triplement qualifié pour parler des réformes qui s’imposent dans le domaine de la santé : médecin, élu local, et président du cercle Frédéric Bastiat dans les Landes. Il rappelle opportunément que système de soin et prospérité sont liés. Si les gens sont mieux soignés aujourd’hui, si la recherche médicale a progressé, c’est le fruit d’une prospérité croissante, due à la révolution industrielle, à l’apparition de nouvelles formes d’énergie : pétrole, gaz, hydroélectricité. On mesure trop facilement le progrès des soins à l’importance des investissements réalisés dans ce domaine. Mais c’est seulement ce qu’on voit. Ce qu’on ne voit pas, c’est la croissance économique qui a permis ces investissements. De la sorte, parler de la fin d’une société d’abondance c’est se préparer à une société de misère et de mauvaise santé. Les activités de soins requièrent beaucoup de consommation d’énergie. De la sorte « toute politique entraînant une énergie rare et chère est criminelle».
Quelle sera la réforme nécessaire pour sauvegarder des soins de qualité ? Les Français sont attachés à leur « Sécurité Sociale », ils ne réalisent pas qu’elle est onéreuse et inefficace, et de plus en plus. Il faut redonner aux Français les moyens de choisir leur couverture sociale, et en particulier le prix de leur santé. Pour cela il faut supprimer les charges sociales obligatoires et prélevées aujourd’hui sur les revenus bruts. Le « salaire complet » permettra aux Français de choisir les praticiens et les hôpitaux de leur préférence, ils pourront les honorer avec des systèmes d’assurance privés et concurrentiels, des comptes épargne santé. Liberté des prix et des honoraires résolvent les déserts médicaux et le manque de praticiens. En 1848 Bastiat avait déjà expliqué dans le détail ce que serait la faillite de la Sécurité Sociale, un siècle avant qu’elle existe. Il savait que l’Etat qui se substitue à des mutuelles volontaires finit par centraliser, subventionner, gaspiller, et par rendre les citoyens sujets de la puissance publique.
[1] Cf. l’article de Jacques Garello dans la catégorie Actualité La classe politique : ignorante ? Cynique ? ou les deux ?