Le pouvoir acquis par les Verts ne doit rien au hasard. Dès la chute de Berlin (1991) les nostalgiques du marxisme et du soviétisme se sont par hasard retrouvés à la Conférence de Rio et ces magiciens ont sorti de leur chapeau un lapin appelé « développement durable », version polie et atténuée de la thèse de l’impérialisme énoncé un siècle plus tôt par Lénine et Rosa Luxembourg. SI l’Occident capitaliste a réussi à désamorcer la lutte des classes, c’est que les pays développés ont bénéficié du pillage du tiers monde : ils ont payé les ressources naturelles en dessous de leur valeur et ont vendu leurs produits industriels à des prix très élevés. Aucun chiffre ne justifiait cette « détérioration des termes de l’échange » au détriment du tiers monde, mais la mondialisation de la lutte des classes allait être une arme de propagande efficace.
A vrai dire ce n’était pas la première fois que l’on soutenait le mythe du pillage des ressources naturelles et des méfaits du libre-échange mondial. En 1972 le club de Rome se saisissait d’un rapport apocalyptique : le rapport Meadows. Et le mot d’ordre lancé à cette époque était « Halte à la croissance ». Par contrats l’Occident apportait sans cesse la preuve que le commerce avec les pays pauvres les faisait sortir immédiatement de leur misère, mais aussi chassait les dictateurs formés à l’école du Kremlin.
C’est dire que la « peste verte »[1]n’a cessé de contester la liberté, la propriété, tout en culpabilisant les Occidentaux, trop riches, aliénés par la société de consommation, esclaves de la rentabilité[2].
En France, avec le Président et le gouvernement actuels, la propagande écologique a atteint un sommet. Très officiellement la « planification de la transition écologique » est l’objectif prioritaire de ce quinquennat, et non seulement elle est sous la responsabilité première de Madame Borne, mais deux ministères lui sont affectés. Dans leur vie quotidienne les Français n’entendent que les mêmes refrains : « sauver la planète », « fin de l’abondance », « économie d’énergie », « décarbonation ». Interrogé la semaine dernière sur la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron a pu terminer sa longue interview sur l’urgence de la planification écologique. D’ailleurs on parle aujourd’hui, très officiellement, de « guerre écologique », et ce pourrait être une guerre civile.
Ce climat de peur permet au pouvoir de jongler avec l’état de droit, et à la gauche radicale de marquer des points électoraux.
Comme le dit l’un des auteurs de ce dossier, les libéraux n’ont pas assez pris au sérieux la peste verte. Certains même ont cru bon d’accompagner les discours sur le « changement climatique » (expression évidemment vide de sens) au prétexte de pénétrer des milieux jusque là fermés à la liberté. Voilà en tout cas l’hérésie réparée avec le témoignage de trois scientifiques : ils ne confondent pas science et propagande, science et politique.
Réflexions d’un promeneur climatique à la recherche de la raison perdue
Comment travaille le GIEC, en dehors de toute rigueur scientifique
Erwan Queinnec
« Il faut sauver la planète ». « Il y a urgence climatique ». « Plus que trois ans avant que le réchauffement soit irréversible ». Autant de slogans dont les médias font régulièrement leurs choux gras.
Ces slogans se veulent inspirés par les travaux scientifiques du GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, créé par l’ONU en 1988). Et, de fait, la plupart des « giecistes » sont sûrs que le réchauffement climatique actuel est dû à la surproduction de CO2 par les êtres humains : agriculture, industrie, transports, chauffage urbain sont les principaux accusés.
En réalité, les « experts » du GIEC cultivent l’ambiguïté : d’abord par la façon dont ils présentent le rapport de leurs recherches, ensuite parce que leur position sur « la physique climatique » est très loin de ce que leurs partisans pourraient penser.
Un rapport du GIEC n’a pas une seule version, mais plusieurs. La plus complète peut faire plusieurs milliers de pages, elle est en principe réservée aux scientifiques, la deuxième est un résumé de la précédente avec échanges de points de vue, la troisième destinée aux décideurs politiques, économiques, sera d’une vingtaine de pages. Naturellement ce qui sera repris dans la presse mondiale et à l’ONU est la dernière. Or, comme par hasard elle est très schématique, on peut l’interpréter de diverses manières. Surtout, elle masque le caractère parfois très prudent du rapport complet. Les hypothèses aléatoires avancées dans le rapport originel deviennent des quasi-certitudes en fin de course. Evidemment la vulgarisation du rapport n’entre pas dans ce détail, seules les mauvaises nouvelles intéressent la presse.
Quant au fond, le GIEC établit (volontairement ?) une confusion entre l’effet de serre et le réchauffement des températures sur la terre. Le soleil donne à la planète bleue son énergie vitale (mesurée en joules), l’illumine et la réchauffe. Pour simplifier à l’extrême, la Terre reçoit du soleil une certaine quantité de rayonnement. Une partie de ce rayonnement est accueillie par la Terre et l’autre est « immédiatement » rejetée, c’est-à-dire renvoyée dans l’espace. Et voilà qu’apparaît le CO2 : ce gaz a la propriété d’absorber les rayons infrarouges, au point qu’il empêcherait les rayons de retourner dans l’espace. Mais c’est négliger le fait que le rayonnement solaire aura déjà été absorbé par les océans, et que le reste n’est pas restée « prisonnier » dans la sphère autour de la planète (troposphère). Le débat sur la physique du climat est encore ouvert, et les giécistes ont loin d’avoir la majorité. Alors pourquoi prendre pour vérité ce qui n’a pas encore été prouvé ? Du fait de son extrême politisation le débat climatique a suscité trop de « bruit » comme si la science était sommée de dire rapidement le « vrai » plutôt que de patiemment et sereinement le découvrir.
En dehors de ce point fondamental, on doit aussi relever la totale imprécision des températures. On relève des températures moyennes comme si elles étaient des températures « normales ». Normales par rapport à quoi ? Tout dépend de la période de référence que l’on choisit. Les chaleurs relevées aujourd’hui ont eu des précédents au cours de périodes anciennes (qui ignoraient la révolution industrielle et le capitalisme), par exemple les « réchauffements » du moyen âge, de l’époque romaine, etc. Il faut donc admettre une évidence : il y a une variabilité naturelle du climat. Et l’expression « réchauffement climatique » est une expression « regrettable s’íl en est ».
La seule urgence sur le climat est de cesser d’avoir peur
Une propagande radicale conduit à la pénitence religieuse et au totalitarisme
Benoit Rittaud
La peur se généralise, il y aurait de quoi : l’industrie, l’agriculture, les transports, les chauffages urbains, les appareils électriques fonctionnent en émettant du CO2. Or le CO2 réchaufferait la planète, Le réchauffement climatique irait donc sans doute nous mener à une « disruption », disent certains, à une « crise », disent d’autres, et enfin à une « guerre du climat » : les pays se disputeront le contrôle des ressources hydriques ou agricoles. Plus d’eau, plus de pain.
On peut expliquer cette situation par le péché de l’homme. Ayant découvert par hasard les lois de la thermodynamique l’humanité a été exclue du paradis. Les êtres humains ne cessent de se chauffer, de se déplacer, ils ont des machines à laver au lieu d’utiliser les services de lavandières. La déchéance est au rendez-vous. En effet l’abondance est terminée.
Ceux qui dressent ce tableau sont en réalité d’habiles propagandistes pour tenter de détruire la société occidentale actuelle. Car la peur oriente les peuples soit vers la pénitence religieuse soit vers le totalitarisme. On ne rêve désormais que de « justice climatique », de « consommation éco-responsable ». Vilani, grand savant au demeurant, veut créer une « formation à l’écologisme ». Elle couvre un champ assez large : « Arts, énergies, climatologie et développement durable ». Un directeur de HSBC en charge des investissements responsables a déclaré : « les alertes apocalyptiques non fondées, stridentes, partisanes et intéressées sont toujours fausses », il a été suspendu. Le radicalisme écologiste n’a plus de limite. Un dénommé Latour a comparé ceux qui nient le réchauffement climatique aux terroristes du Bataclan. Les moyens employés font de la science l’instrument d’une nouvelle Inquisition.
D’ailleurs, de quelle science s’agit-il ? A partir de quelques observations ponctuelles, on construit des simulations numériques, qui permettent de donner avec précision ce qui va se passer en 2050 et en 2100. Ces modèles ignorent naturellement la complexité des phénomènes. Inversement cette complexité déboucherait sur « l’effet papillon » (les vibrations des ailes d’un papillon déclenchent un ouragan à l’autre bout du monde) : le moindre incident météorologique conduit à un « dérèglement climatique ». Mais où est le règlement ?
La vérité est tout autre, et il ne faut pas en avoir peur, ni peur de la dire. En un siècle la température a augmenté d’un degré. Depuis la révolution industrielle, les émissions de CO2 ont augmenté de 0,03 ou 0 ,04 %. Le Roy Ladurie a écrit l’histoire du climat, et nul doute que les variations climatiques ont été connues à toutes les périodes : médiévale, romaine, minoenne. Les cyclones spectaculaires sont aussi vieux que le monde, mais maintenant on peut les filmer. La propagande écologiste n’hésite devant rien : l’ours de Al Gore n’a jamais existé, un autre ours est mort de maladie, et pas de la chaleur, d’ailleurs les ours polaires se sont multipliés depuis 1970, la surface verte de notre planète a augmenté de 18 millions de km2, soit le double de la surface du Sahara.
N’en déplaise à certaines bonnes âmes le CO2 n’est pas un gaz satanique. C’est lui qui a permis de fructifier la nature, on devrait lui dresser un monument avec une stèle.
Avons-nous conscience du totalitarisme en perspective ? Ceux qui placent la liberté au cœur de leurs valeurs devraient à l’évidence se dresser de manière bien plus nette qu’ils ne le font contre les multiples réglementations et interdits causés par la peur climatique.
Le climat et le pessimisme
Energies fossiles contre renouvelables, voitures électriques contre thermiques : ces mensonges qui entretiennent le pessimisme
Christian Gérondeau
ll nous est sans cesse rappelé que la planète va à la catastrophe et que l’humanité connaîtra de ce fait un avenir lugubre. Pourtant l’examen des faits conduit à une vision bien différente.
L’espérance de vie passant de 25 à 72 ans de nos jours sur la planète, la multiplication de la production agricole multipliée par quatre et capable de nourrir une population mondiale de 7 milliards d’êtres humains, la scolarisation des enfants passant en 40 ans de 40 % à 80 %.
Il n’y aurait donc aucune raison d’avoir une vision pessimiste du monde si une idéologie qui a placé au centre de ses convictions la nocivité de l’homme n’avait pris le pouvoir au sein de l’humanité et d’abord aux Nations-Unies depuis une trentaine d’années.
Mensonge sur les énergies renouvelables
A la conférence de Rio (1992) on déclarera solennellement : La planète va à la catastrophe à cause des émissions de CO22 liées au recours aux énergies fossiles. Il faut donc réduire ces émissions, et c’est nécessairement possible.
L’objectif que se donnent les écologistes est de supprimer les émissions de CO2 avant 2050. Il ne peut être atteint. En 2011 les énergies renouvelables représentaient 0,4 % de l’énergie disponible dans le monde entier, en 2022 c’est 2 %, pourtant il a été investi 3.000 milliards d’euros (ou de dollars) pour les développer.
Les énergies fossiles couvrent 80 % des besoins en énergie dans le monde, et leur consommation ne diminue pas. C’en est au point qu’actuellement les pays les moins développés ne veulent plus une politique d’exclusion des énergies fossiles : ils en ont besoin et beaucoup d’entre eux ont des gisements exploitables avec les nouvelles techniques.
Mensonge sur le CO2
Tout d‘abord il n’a jamais été démontré que le CO2 était pour quelque chose dans un réchauffement climatique, au demeurant très relatif. On peut ensuite mesurer le CO2 dans l’atmosphère : 3.300 milliards de tonnes et faire la comparaison avec le CO2 que les êtres humains ont émis : 5 milliards de tonnes. L’origine anthropique des chaleurs et sécheresses actuelles est donc à éliminer.
Mensonge sur la voiture électrique
Le 8 juin 2022 le Parlement européen a voté une réglementation précise : à partir de 2.035 seules les voitures électriques seront autorisées à circuler, et naturellement les voitures thermiques seront interdites. Là encore, cet objectif est illusoire et démagogique (pour capter l’électorat vert). Aujourd’hui les points faibles de la voiture électrique commencent à être mesurés, sans qu’une solution n’apparaisse : des batteries disposant d’une faible énergie, un plein « rapide » en une demie heure (contre 5 minutes avec du carburant), sa construction et sa commercialisation supposent beaucoup d »’émissions de CO2 (inadmissible quand on veut décarboner), son prix de vente est très élevé, en dépit de subventions publiques importantes chez nous (quoi qu’il en coûte), difficilement vendables en occasion à cause des batteries, il s’agit donc d’une voiture de riches. Il est vrai que pour l’instant il n’y a pas pour elles les taxes sur le carburant payées par les propriétaires de voitures thermiques : baisse des recettes fiscales (l’a-t-on pensé à Bercy ?). Enfin les concurrents étrangers semblent mieux avancés que nos constructeurs : protectionnisme en vue ?
Toujours est-il que la Chine (le concurrent le mieux placé pour les raisons qu’on connaît) vient de supprimer les subventions à la voiture électrique. Aux Etata unis cette année 95 % des voitures vendues sont thermiques (et surtout des SUV, de quoi enrager les verts). Enfin et non le moindre, dans les grands départs sur autoroutes, compte tenu du temps de recharger et du nombre de stations, il est imprudent de prendre sa voiture électrique : Elon Musk, le père de Tesla a recommandé de ne pas rouler dans les jours de grands départs.
Mais cela n’empêche pas nos leaders politiques et nos médias de saluer l’actuel salon de l’automobile de Paris comme la consécration définitive de la voiture électrique…
[1] Ouvrage du Doyen Gérard Bramoullé, La Peste Verte, Les Belles Lettres, l’un des premiers libéraux à avoir réagi contre le montage de Rio.
[2] C’est aussi l’époque où le pape Paul VI écrivait « Popularum Progressio », encyclique inspirée par les progressistes planificateurs du Père Lebret (Economie et Humanisme).C’est l’un des grands thèmes des encycliques « Laudato Si» et « Fratelli Tutti » du Pape François