Le décès de Claude Allègre est déjà l’objet de commentaires divers : élogieux de la part de François Bayrou auquel il a succédé comme Ministre de l’Education Nationale en 1997, très critique dans la plupart des médias de gauche, voire de droite. Evidemment on met en évidence son explosif « dégraisser le mammouth » pour le dénoncer en général, ou pour l’en féliciter.
Cette formule résumait une position très réaliste et très libérale : contre le jacobinisme bureaucratique, contre le syndicalisme omnipotent et irresponsable. Le mammouth c’est l’Education Nationale, dont il sera ministre de 1997 à 2.000, Jack Lang lui succèdera et inversera la tendance. Avec ses deux millions de fonctionnaires la deuxième administration au monde après « l’armée rouge » (dixit Allègre) est aux ordres de syndicats d’enseignants qui en prennent à leur aise avec un service public défaillant ( “Les enseignants ont quatre mois de vacances et, en plus, ils prennent leurs congés formation sur la scolarité” ). Il ne cessa de lutter contre la puissance syndicale facilitée par la concentration du pouvoir rue de Grenelle.
Mais là où Claude Allègre se rendit définitivement impopulaire c’est quand il afficha ses convictions « climatosceptiques ». Avant d’être ministre Claude Allègre était un savant reconnu, géologue et géochimique lauréat du CNRS, mais critiqué par l’Académie des Sciences : il osait dénoncer la version « anthropologique » des changements climatiques, alors que l’examen des roches démontre que ces changements ont existé avant même que la terre soit habitée par les êtres humains. Cette évidence a été confirmée par les explorations des roches en Sibérie et en Antarctique.
Finalement Claude Allègre commettra un crime impardonnable : il démissionna du Parti Socialiste où les joutes politicardes le scandalisaient, il refusa de soutenir Ségolène Royal candidate contre Nicolas Sarkozy, élu en 2007, et se rapprocha du nouveau Président. Néanmoins il ne trahit jamais les sentiments qu’il portait à son ami d’enfance Lionel Jospin à qui il avait dû son ministère – mais qui le révoqua en 2.000. Au sein de la classe politique, et particulièrement chez les socialistes il n’est pas bien porté d’être violemment courageux et de s’en prendre aux Verts et aux Rouges. Les libéraux doivent lui rendre hommage.
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