La façon dont l’écrasante victoire des travaillistes en Angleterre a été annoncée en France est généralement mensongère et scandaleuse.
Pour résumer : la gauche domine en Angleterre comme en France, l’extrême droite est éliminée, il y a même dans l’Europe entière une réaction pour une Union plus sociale, plus dirigiste encore. Très souvent on présente sur les écrans de télévision des interviews d’habitants de Londres réalisées avant les élections : le pouvoir d’achat a diminué, la crise de l’immobilier est dramatique, les immigrés sont maltraités, rien n’est fait pour la nature : heureusement la gauche est maintenant là pour sauver le peuple, et les plus déshérités.
La gauche sauve la nation, en Angleterre comme en France.
Maintenant qu’en est-il de cette gauche désormais au pouvoir ? Regardons les principales réformes mises en avant par Keir Starmer, nommé Premier Ministre par le roi Charles III. Elles sont rappelées par Nicolas Lecaussin, dans la Lettre de l’IREF[1] :
– Baisse de l’impôt sur les sociétés à 25 %, elle est garantie sur 5 ans
– Réforme de l’impôt foncier pour alléger les charges de l’immobilier
– Gel des taxes et de l’impôt sur les revenus
– Soutien de l’Ukraine et d’Israël et augmentation du budget de la défense
-Renforcement de l’Alliance Atlantique avec les Etats Unis et les pays du Commonwealth
La politique économique de la gauche britannique peut se qualifier comme une « politique de l’offre », juste l’inverse du keynésianisme de la gauche modérée ou extrême qui prône la hausse des salaires pour stimuler la demande globale, créer des emplois. Nicolas Lecaussin relève une déclaration de Keir Starmer après sa victoire :
« Une croissance économique durable est la seule voie pour améliorer la prospérité de notre pays et le niveau de vie des travailleurs. C’est pourquoi c’est la première mission du Parti travailliste pour le gouvernement. Cela signifie être favorable aux entreprises et aux travailleurs. Nous sommes le parti de la création de richesses. ». Voilà une gauche qui « fait des cadeaux aux entreprises » comme disent Mélenchon, Bompard et Glucksmann.
L’explication du vote travailliste est très simple : les conservateurs de Rishi Sunak ont multiplié les dépenses sociales et la fiscalité correspondante, ils ont financé «l’écologie punitive » en multipliant les normes bureaucratiques qui pèsent sur ceux qui travaillent et entreprennent.
[1] Lettre du 6 juillet Idéologiquement très éloignée de la gauche française la gauche britannique a remporté haut la main les élections