J’ai admiré Emmanuel Macron pour deux raisons. La première c’est d’avoir parlé depuis la Nouvelle Calédonie et d’avoir ainsi illustré ce qu’est la subsidiarité si chère aux libéraux : il est allé le plus loin possible de Paris pour prouver que la politique de la France ne se fera plus désormais à l’Elysée, mais dans les endroits les plus reculés et les plus modestes de la France entière. La deuxième c’est d’avoir levé toutes les ambiguïtés de son communiqué publié à la fin du Conseil des Ministres vendredi : il avait été très léger parce qu’il nous réservait la bonne surprise d’un message dense et prometteur. Vous pouvez en juger.
Ayant ains épuisé les commentaires flatteurs que je pouvais faire, je vais en toute mauvaise foi dire ce qui m’a paru bizarre dans cet interview spontané au point que tous les journalistes savaient à l’avance les questions à poser et, pour certains, les réponses à attendre.
Je passe rapidement sur la question des trois referendums concernant le rattachement des territoires pacifiques à la mère patrie française : qu’importent les referendums, Gérald Darmanin va s’en occuper . Affaire réglée.
Pourquoi avoir conservé Elizabeth Borne comme premier ministre ? Parce que c’est « la confiance, la continuité et l’efficacité » , par exemple elle a réglé les relations avec le Parlement, pendant qu’Emmanuel Maceron a pu continuer son tour de France, il n’y a plus eu aucun concert de casseroles comme c’était le cas au début des 100 jours, C’est vrai que les casseroles étaient plus bruyantes que les cocktails Molotov et les mortiers.
Et le bilan ? Très positif .L’ordre républicain a été rétabli, merci à Darmanin : les émeutes ont duré moins longtemps qu’en 2015 (désormais un baromètre certifié) « Il n’y a pas de liberté sans ordre ».
Et le cap ? Très clair. Il y a d’abord le fonctionnement des institutions : « il n’y a pas de majorité de rechange, mais il y a une majorité d’échange », (à l’occasion d’un 49-3 par exemple). Il y a ensuite les efforts à faire dans le domaine de l’éducation, grâce à Monsieur Attal. Il faut former les enseignants en dehors des heures de cours, assurer la permanence d’un maître en recrutant des contractuels, hommes et femmes d’expérience, avoir une demie heure de sport, une demie heure de culture par jour. Il faudra améliorer la rémunération des enseignants, Pour les collégiens leur faire connaître les métiers, pour qu’ils puissent choisir, développer l’enseignement technique, modifier les horaires pour que dans les quartiers difficiles les élèves puissent rester dans les établissements de 8h à 18 h. C’est une « énorme chantier ». En effet, surtout si on s’obstine à demander aux élèves, collégiens et lycéens de savoir lire écrire et compter, à être polis, exacts et travailleurs.
Il faut aussi s’intéresser aux parents, les parents n’assurent plus l’éducation des enfants. Il faut apprendre aux jeunes « l’ordre l’ordre l’ordre ». La politique de la ville doit aller ni vers l’école, ni vers la police, mais vers les jeunes : investir dans la jeunesse, voilà la grande idée.
Ainsi je me sens pleinement rassuré sur ce qui se passera à la rentrée : rentrée scolaire réussie, rentrée budgétaire assurée, rentrée industrielle (ne pas oublier l’industrie verte, le président n’a pas été très écologique, sinon pour la décarbonation, au cœur de tout notre avenir planétaire.
Enfin Emmanuel Macron n’a pas voulu dire quelle est sa réaction au discours du DGPN : « de minimis non curat praetor ».
Je ferai pour conclure une remarque que peu de commentateurs ont su faire : le Président n’a jamais prononcé le mot « immigration ». Cela marque bien que le Président parle pour ne rien dire, et pratique un enfumage permanent. Bravo, il peut encore guider le pays, le plus longtemps possible.
PS J’ai un peu bâclé ma copie, mais je suis pressé de partir en vacances, et le sujet ne m’intéressait pas ; je n’attends rien des discours politiques, et en particulier macronienes.