Publié à la veille du 14 juillet et des départs en vacances le communiqué de l’Elysée avait échappé à notre vigilance. Il s’agit pourtant de l’annonce de l’ouverture des Etats Généraux de l’Information, et nous vous demandons toute votre indulgence pour cette erreur.
Ces Etats Généraux ont pour mission de définir les conditions d’une « information libre, indépendante et fiable ». En d’autres temps on aurait été scandalisé de confier à l’Etat le contrôle de l’information destinée aux citoyens, mais l’Elysée précise que c’est à une initiative « au niveau européen et international » que ces Etats Généraux s’ouvriront : preuve supplémentaire de la souveraineté nationale que notre Président entend faire respecter. Il faut reconnaître aussi que les grands journaux nationaux comme Le Monde, Les Echos, Libération, etc. ont salué cette annonce comme une grande victoire. Voilà en effet que les Etats Généraux devront s’inquiéter « du métier de journaliste », mais aussi du « modèle économique », et encore des « références et des manipulations éventuelles ». On ne saurait mieux désigner la censure officielle. L’alignement sur les dictatures du monde entier est donc désormais une mission mondiale, et doit s’appliquer par priorité dans les pays libres ou réputés tels.
Mais l’enthousiasme pour les EGI vient aussi de la composition de leur comité directeur. C’est un Conseiller d’Etat Bruno Lasserre qui en sera le directeur, avec le soutien de son adjoint Christophe Deloire. On note aussi la présence de Nathalie Colin, Directrice Générale adjointe du groupe La Poste et ancienne co-présidente de Libération et directrice générale du groupe du Nouvel Observateur. Voilà qui flaire bon l’ultralibéralisme. Le personnage de Christophe Deloire est particulièrement significatif. En effet cet ancien Président de Reporter sans Frontières, et présenté comme tel, est parti en guerre contre la famille Bolloré, ses acquisitions du groupe Canal et surtout les néo-fascistes dangereux de CVNews et Europe 1. Cette offensive anti-Bolloré a été menée conjointement par l’actuelle ministre de la Culture et surtout le récent feu ministre de l’Education Nationale Pap’Ndiaye.
Si ce pays veut rester libre il est important que les partis non marxistes se mobilisent et que des protestations jaillissent de toute la société civile. Nous avions les chantiers des dépenses publiques, des retraites, de la liberté scolaire, de la santé publique, en voici un nouveau. Il est majeur : jamais çà !