Le Premier ministre et le Président de la République viennent de rompre totalement avec l’écologisme militant dont Emmanuel Macron avait fait pourtant l’une de ses priorités depuis 2017 (la deuxième était l’égalité homme-femme).
Finies la transition énergétique et la planification écologique qui avaient inspiré tellement de normes. Finis la bureaucratie et les contrôles. Finies les crises de trésorerie. 400 Millions supplémentaires seront versés avant le 23 février. C’est la date du salon de l’agriculture, tout doit avoir été écrit ou supprimé d’ici là. C’est ce qui a décidé les syndicats officiels à arrêter la course au tracteur.
Parallèlement le même scénario s’est joué à Bruxelles : 27 pays de l’Union veulent restaurer la « souveraineté alimentaire », chaque pays fait ce qu’il veut en matière de production agricole. La présidente de l’Union Européenne Ursula von der Leyen a déclaré que l’Union Européenne ne respectera pas le « green deal », le document qui engageait 56 milliards pour sauver la planète. Entre sauver la planète et sauver le pouvoir en place, Macron a choisi, avec succès.
Quant aux paysans ils vont observer avec attention la fidélité du gouvernement aux promesses faites en ce 1er février historique.
Historique car désormais la « souveraineté alimentaire » est le principe reconnu en Europe. La transition énergétique et la planification écologique, décrétées par la classe politique française et européenne sous la pression des écologistes n’avaient aucune raison d’être et ont coûté des milliards aux Européens. La souveraineté alimentaire n’a pas davantage de sens parce que la concurrence est ouverte entre les 27 pays européens. Va-t-on enfin admettre les défis institutionnels que des pays comme le nôtre devraient relever : des salaires trop lourds notamment à cause des charges sociales, le foncier collectivisé, le droit du travail inadapté. Quant aux consommateurs européens ils devront bien acheter quelque chose au reste du monde, en dépit de leur courageuse et coûteuse souveraineté. Parallèlement beaucoup de paysans européens devront bien exporter une partie de leur production (de vin, de fromage). On peut même imaginer que le protectionnisme agricole entraîne comme d’habitude des mesures de rétorsion de nature à ruiner diverses activités européennes comme l’industrie et le tourisme.
Mais l’essentiel c’est que l’ordre règne à Paris, comme il a régné jadis à Varsovie. Après le 23 février le pouvoir en place trouvera toujours quelque nouveau sujet pour distraire l’opinion publique, et le contexte européen et mondial est riche en menaces de conflits et de crises.
sévère, mais bien envoyé !
Amicalement
JB