Aujourd’hui dans les médias nationaux il n’est question que de la tribune de Nicolas Sarkozy dans les colonnes du Figaro. C’est une triste nouvelle pour la classe politique française mais surtout pour les Français : quand va-t-on en finir avec les mensonges et les trahisons ? Quand va-t-on rompre avec ceux qui se sont égarés ? La liberté d’expression ne signifie pas que n’importe qui, fût-il Président de la République, écrive n’importe quoi.
Au risque de choquer certains de mes électeurs qui sont toujours sous le charme sarkozien, je me fais un devoir moral d’évoquer quelques hauts faits de Nicolas Sarkozy.
1èreprésidence : avec des discours sur tout et son contraire (un monument de marxisme à Roubaix, où le peuple prolétaire est écrasé par la bourgeoisie patronale), avec un programme aussi démagogique qu’incohérent, le Président Sarkozy, devenu l’ami intime de Barak Obama, se lance sans réserve dans la politique de relance économique en aggravant le déficit budgétaire. Mais il faut lui rendre hommage : il a supprimé quelques postes de fonctionnaires, dans la police…
La politique extérieure de la France est tout à fait claire : aide à la Russie pour coloniser une partie de la Géorgie, soutien des dictateurs africains avec la « Franceafric » et surtout vaste mouvement de solidarité avec la Lybie. Après avoir déployé le tapis rouge sur les Champs Elysées pour accueillir Mouammar Kadhafi, un brave ami libyen qui a financé sa campagne électorale de 2007, le président Sarkozy soutient le complot qui réussira avec l’assassinat de Kadhafi à Tripoli en 2011. Le complot a aujourd’hui ses effets : la Lybie est devenue la base de l’invasion islamo-communiste de l’Afrique et a permis de chasser la France du Sahel, et d’ouvrir l’Afrique entière aux Turcs, Russes, Chinois.
La politique européenne de Sarkozy est celle du couple qu’il forme avec Madame Merkel. L’Union Européenne prend le virage social voulu par Jacques Delors, et le gaz russe, si bon marché, permet d’oublier les premières agressions du Kremlin chez les Baltes, en Finlande et en Ukraine.
En politique intérieure, les prestations de Nicolas Sarkozy sont solides, avec les écoutes téléphoniques (procès Bygmalion, toujours en cours), mais aussi en février 2022 avec l’affaire du costume qui sera fatale à l’élection imminente de François Fillon : Robert Bourgi, intime de Sarkozy, a reconnu deux fois dans des émissions télévisées longues d’une heure qu’il avait monté cette affaire de corruption pour venger Sarkozy qui avait été éliminé des primaires des Républicains1.
Mais évidemment la qualité d’ancien Président de la République lui a conféré un droit de regard et de conseil dans la vie de la France. Il s’est très vite rapproché d’Emmanuel Macron, d’ailleurs une grande partie de ses amis politiques sont passés chez Macron avant mai 2022.Nicolas Sarkozy a eu la bonne idée de publier des livres absolument révolutionnaires et que les Français se sont arrachés (avec une presse éclairée et élogieuse)3. Il a eu la bonne idée de participer aux Universités d’Eté du Medef pour y faire l’apologie de notre politique économique (standing ovations), ainsi qu’aux grandes émissions de télévision (avec Michel Drucker).
Fort heureusement la France est un pays où la justice n’est pas expéditive. Donc on n’a pas encore expédié le procès concernant le financement des élections en 2007, ce sera pour 2025, seulement 18 ans plus tard. Ce délai est pénible pour Nicolas Sarkozy parce qu’il est tenu à la discrétion et au silence en attendant. Fort heureusement il peut exceptionnellement apparaître dans les médias. Et il est largement au-dessus du jeu partisan : il soutient indifféremment Emmanuel Macron, Gérald Darmanin et François Xavier Bellamy (ce matin). Lui ne pense pas aux élections de 2027, il pense à la France.
1 Bien plus que l’affaire de Penelope (pour laquelle la justice a été prompte à juger), c’est bien l’affaire des « cadeaux » de costumes faits par Bourgi qui a fait que François Fillon n’a pas dépassé le score de Marine Le Pen
2 Y compris Thierry Solère, port- parole de Fillon, et Le Maire, et Darmanin, et Woerth, et Philippe, etc.