Sophie de Menthon est depuis des années la plus parisienne des libérales. Au moment des présidentielles elle avait lancé un manifeste libéral qui était proche de celui que les « libéraux classiques » avaient publié. Elle avait eu le mérite d’obtenir la signature de personnalités dont la renommée et la position étaient connues, et j’avais apprécié cette ouverture. Sophie et moi nous connaissons bien, ce qui nous permet de nous disputer de temps en temps. Pour moi, pauvre universitaire de province les initiatives de Sophie m’impressionnent toujours : Paris, c’est Paris.
Certes Sophie, qui connaît et le protocole et les bonnes manières, s’adresse au Président, à ses ministres à ses hauts fonctionnaires. Mais ce qu’elle leur dit, au nom des chefs d’entreprises, est tout à fait bien pensé. Voici quelques extraits de son dernier article dans « Causeur » qui le présente en ces termes : Inquiet par la perspective du plein emploi qui s’éloigne (5%) objectif de fin de quinquennat, Emmanuel Macron a tancé un parterre d’entrepreneurs. Ils n’en font pas assez. Notre chroniqueuse lui répond et constate que de son côté le gouvernement en fait beaucoup. Mais finalement, qui décide en haut lieu ?
Sophie de Menthon commence par s’étonner de voir Monsieur Yassine Belattar avoir une telle influence sur la plupart des conseillers du Président (qui ne s’en cachent pas) Qui est-il ? Un humoriste quasi repris de justice. Comment cet ancien membre du Conseil présidentiel des villes, condamné en septembre dernier à quatre mois pour menace de mort peut-il être écouté par vos équipes ?
Voici maintenant ce qui illustre où nous en sommes de l’incohérence, de l’improvisation, de la bureaucratie, c’est « le dispositif délirant de Bérangère Couillard », rapporté par François Langlet : le bonus réparation et le bonus ressemelage qui le suit sont soumis à des dispositions délirantes, normes, décrets, dossiers à soumettre par le commerçant à l’administration, avec photo avant- après, comme pour un lifting chez un chirurgien esthétique. Alors que dans le même temps vous lancez « les assises de la simplification », reconnaissez que çà fait désordre ! […] Pourquoi ne convoquez-vous pas les instigateurs de ces idées folles et ne vous leur dites pas : STOP, on arrête tout çà, et tout de suite.
Et Sophie de Menthon de conclure : Réveillez-vous, nous dites-vous. Mais vous croyez que nous dormons ? Les chefs d’entreprise sont sur le pont nuit et jour pour lutter contre l’inflation, faire face aux prix de l’énergie, aux taxes nouvelle, aux nouveaux « congés familiaux » (sans compter les règles douloureuses), etc. Qui dort ? Pour réformer il faut tout mettre à plat, c’est une condition sine qua non, Monsieur le Président ! Vraiment il faut tous se réveiller. »
Je pense que beaucoup d’entrepreneurs devraient aussi s’engager dans le débat des idées. J’appartiens à une génération où le patronat s’occupait de la chose publique. Mais l’etat providence a fait de tels progrès qu’aujourd’hui un entrepreneur n’ose pas s’élever contre l’etat dont il attend les marchés, les subventions, les protections.
Je pense aussi que l’appel au réveil s’adresse à tous les Français, et pas seulement aux entrepreneurs : aux parents d’élèves, à ceux qui ont des malades ou des handicapés autour d’eux, à ceux qui ne peuvent plus circuler, ni se loger, aux propriétaires, aux épargnants…et aux contribuables.