Bien que la Présidente de l’Assemblée ait eu l’intelligence d’amorcer ce grand débat en
évoquant la mémoire de Philippine, on pouvait craindre un après-midi tumultueux. Les
premières minutes allaient dans ce sens : des cris et des bruits venaient de l’extrême
gauche. Mais cela n’a pas duré plus d’un quart d’heure, et il n’y a eu aucun incident, y
compris pendant les discours en réponse de Marine Le Pen (vous parlez bien, on verra ce
que vous ferez) , ou de Gabriel Attal (vous maintenez le cap de la politique précédente).
C’est dire que Michel Barnier a réussi sa prestation et que l’Assemblée a été digne – ce qui
est évidemment exceptionnel.
Je ne vais pas détailler la déclaration de Politique Générale (DPG) dans son détail, mais je
peux classer rapidement (donc peut-être arbitrairement) mes points faibles et forts de cette
DPG. Je commence évidemment par les points faibles
– Référence et préférence au système de retraite par répartition
– Fiscalité progressive, taux marginaux élevés (mais aucun détail)
– Mettre en avant les collectivités locales pour accroître les recettes fiscales
– La « dette écologique » décarbonation, énergies de substitution, industrie du
recyclage
– Le partenariat salarié et la participation obligatoire dans toutes les entreprises
– La confirmation des « droits acquis » : IVG, Mariage pour tous, PMA
– La souveraineté alimentaire et le contrôle des distributeurs.
– Le contrôle des traités commerciaux menaçant les paysans européens
J’ai relevé les points forts
– La bureaucratie dans les hôpitaux publics
– La libération du foncier et des normes urbaines pour construire et cultiver
– La liberté des communes pour les logements sociaux
– L’initiative des communes en matière de transports
– La révision des lois pénales concernant les mineurs, des établissements spécialisés
– La construction de prisons, des peines plancher
– L’importance des maladies mentales : grande cause nationale en 2025
– Les soins palliatifs et le report de la loi sur l’euthanasie en 2025
La Nouvelle Lettre s’obligera à faire des analyses plus rigoureuses que la mienne. Un dernier
point : les premiers commentaires des journalistes télévisés en concluent : la droite est de
retour, moi j’ai vu surtout un discours de gauche. Mais il est vrai que Madame Batho doit
être une centriste : notre pauvre échiquier politique est décentré…