Sous le titre Les Etats Généraux de l’information La liberté de la presse est réellement menacée, on pouvait lire dans la Nouvelle Lettre du 26 Juillet 2023 les passages suivants :
« Ces Etats Généraux ont pour mission de définir les conditions d’une « information libre, indépendante et fiable ». En d’autres temps on aurait été scandalisé de confier à l’Etat le contrôle de l’information destinée aux citoyens, mais l’Elysée précise que c’est à une initiative « au niveau européen et international » que ces Etats Généraux s’ouvriront : preuve supplémentaire de la souveraineté nationale que notre Président entend faire respecter. Il faut reconnaître aussi que les grands journaux nationaux comme Le Monde, Les Echos, Libération, etc. ont salué cette annonce comme une grande victoire. Voilà en effet que les Etats Généraux devront s’inquiéter « du métier de journaliste », mais aussi du « modèle économique », et encore des « références et des manipulations éventuelles ». On ne saurait mieux désigner la censure officielle. L’alignement sur les dictatures du monde entier est donc désormais une mission mondiale, et doit s’appliquer par priorité dans les pays libres ou réputés tels.
Mais l’enthousiasme pour les EGI vient aussi de la composition de leur comité directeur. C’est un Conseiller d’Etat Bruno Lasserre qui en sera le directeur, avec le soutien de son adjoint Christophe Deloire. On note aussi la présence de Nathalie Colin, Directrice Générale adjointe du groupe La Poste et ancienne co-présidente de Libération et directrice générale du groupe du Nouvel Observateur. Voilà qui flaire bon l’ultralibéralisme. Le personnage de Christophe Deloire est particulièrement significatif. En effet cet ancien Président de Reporter sans Frontières (RSF), et présenté comme tel, est parti en guerre contre la famille Bolloré, ses acquisitions du groupe Canal et surtout les néo-fascistes dangereux de CNews et Europe 1. Cette offensive anti-Bolloré a été menée conjointement par l’actuelle ministre de la Culture et surtout le récent feu ministre de l’Education Nationale Pap’Ndiaye.
Si ce pays veut rester libre il est important que les partis non marxistes se mobilisent et que des protestations jaillissent de toute la société civile. Nous avions les chantiers des dépenses publiques, des retraites, de la liberté scolaire, de la santé publique, en voici un nouveau. Il est majeur : jamais çà ! »
Certes la Nouvelle Lettre est toujours en avance sur les évènements, mais ces passages prennent un relief nouveau avec l’affaire CNews. Je me suis fait un devoir d’écouter la video de cette rencontre fort instructive. Elle a démontré que Christophe Deloire, parlant au nom de RSF, n’a pas réussi en une demie heure de dire en quoi cette chaîne de télévision « teste la démocratie ». Il semblerait en effet, et ici on revient à la création des Etats Généraux, qu’une démocratie ne peut pas laisser circuler librement sur des antennes de télévision des lignes éditoriales qui ne respecteraient pas la diversité : une loi de 1986 l’a précisé. Mais Pascal Praud pose à quatre reprises la question : en quoi la chaîne CNews refuserait-elle la diversité ? Pour se justifier, Christophe Deloire fait la comparaisoavec News qui aux Etats Unis divise le peuple et installe la guerre civile. Donc CNews, c’est News. Pascal Praud demande à son interlocuteur de citer deux noms de journalistes de News, il n’en connaît aucun. L’accusateur a été sérieusement secoué par Eric Noleau, journaliste de gauche et qui s’en réclame, il dénonce l’art de noyer le poisson de Christophe Deloire et lui pose à son tour la question : en quoi CNews est-elle un « test pour la démocratie » ? Deloire prétend que CNews n’invite pas n’importe qui sur son plateau : Pascal Praud fait remarquer que ce sont certaines personnalités qui refusent les invitations de venir à CNews. Tout se passe comme si une partie importante de vedettes politiques et médiatiques s’accordaient pour définir un corps de pensée (disons une pensée unique qui vire au terrorisme intellectuel) et rejetaient tout ce qui n’est pas dans le corps.
L’article de la Nouvelle Lettre – et c’est à mes yeux le plus important – explique pourquoi le Conseil d’Etat a validé la requête de MSF alors même que l’ARCOM, organe de contrôle des chaînes, a répondu à MSF que CNews respecte la diversité.
1° Voyez la composition de l’équipe qui va diriger les Etats Généraux de l’Information, le Président est…Conseiller d’Etat, et tous les équipiers ont visiblement =la même opinion, ils se sont rendus célèbres pour leur engagement sans ménagement..
2° Voyez qui a inventé les Etats Généraux de l’information sinon le maître de l’Elysée en personne. Il aime bien s’entourer de menteurs et de courtisans, Deloire fait pour l’information ce que Benjamin Stora fait pour l’histoire.
3° La liberté d’expression a été supprimée en France, elle est réservée aux discours du chef de l’Etat – comme en URSS. Il ne s’en prive pas.
4° Voyez ce qu’est le Conseil d’Etat : une juridiction d’exception qui permet à l’Etat d’échapper au droit commun, elle est aux ordres du pouvoir exécutif, le droit administratif est la pièce noire du droit positif.
J’ai observé que CNews a souvent invité des personnes dont je ne partage pas les opinions, mais a aussi reçu à plusieurs reprises dans La Grande Interview de brillants représentants de l’ultralibéralisme ou néo-libéralisme : il en faudrait peut-être davantage.
La presse écrite n’est pas obligée de donner la parole à toutes les opinions.
Elle n’est pas soumise à une obligation de diversité de points de vue.
C’est heureux, sans quoi il n’y aurait pas de véritable liberté de la presse;
Il existe donc des journaux d’opinion.
L’on comprend mal pourquoi il n’en est pas de même pour la presse télévisée
la loi de 1986 est inique, scélérate même car attentatoire à la liberté d’opinion