Journaliste à Valeurs Actuelles, Quentin Holster a publié en janvier 2023 aux éditions Télémaque un ouvrage dont le titre nous a interpelés. L’offre politique nouvelle que nous attendons dépend-elle d’une manœuvre électoraliste consistant à rassembler toute la droite depuis le centre mou droit jusqu’à l’extrême ? Jacques Garello s’est déjà posé la question à propos de la rencontre entre David Lisnard et Ivan Riouffol sur le plateau de CNEWS (dimanche 9 avril)[1]. Car David Lisnard place les idées et les valeurs bien avant les calculs politiciens, et c’est ce qui lui vaut notre sympathie. Peut-être « la droite » est-elle un mot plus vendeur que « le libéralisme », mais nous ne pensons pas que David Lisnard veuille masquer ses convictions pour avoir davantage de voix. Le vote libéral existe aussi, et de Giscard à Sarkozy en passant par Balladur et Chirac la droite n’a cessé d’être socialiste quand elle a pris le pouvoir, et la plupart des plaies de notre société actuelle sont sues à ses renoncements et à ses égarements.
Cela dit, les convictions libérales de David Lisnard sont présentes dans tous les chapitres de ce livre, et nous vous donnons une analyse très sélective due à Jean Philippe Delsol, président de l’IREF, administrateur de l’ALEPS. Voici ce qu’il écrivait dans la newsletter de l’IREF
Jean Philippe Delsol
Nous reproduisons ci-après quelques-unes des réponses de David Lisnard qui apparaît, d’un bout à l’autre de cet ouvrage, où il cite l’IREF, comme un personnage éminemment sympathique et dans la ligne d’une pensée libérale, mesurée et intelligente :
Contre l’obésité de l’Etat : « Il y a une douce habituation à la bureaucratie comme à la dépense publique, qui rassure et qui fait vivre beaucoup de gens, tout simplement. Les ressorts de la servitude volontaire n‘ont de cesse de m’interroger. […] L’idée maitresse est de remettre l’Etat au service de la société et non l’inverse. » (p. 166)
Pour la subsidiarité : « … Il faut d’abord essayer de régler les problèmes au niveau de l’individu, puis au niveau des solidarités privées, avant de remonter vers la puissance publique, d’abord locale, puis à plus grande échelle selon la situation. C’est très précisément le principe de subsidiarité auquel je suis attaché et qui permet de concilier liberté, proximité et responsabilité. Et qui conditionne la dignité. » (p. 166/167)
Sur la liberté : « L’Etat doit avant tout être garant de la liberté. Car on le sait depuis Hobbes, une société sans Etat est une société sans liberté. C’est ensuite une question d’équilibre : trop ou trop peu d’Etat tue la liberté. » (p. 168)
Sur l’Etat-providence : « l’« Etat-providence » … est un terme que je trouve profondément anti-républicain car la providence renvoie à Dieu. L’Etat n’est pas Dieu. » (p. 169)
Sur la France : « Quand j’entends le racolage politique de gauche, et chez une certaine droite aussi, dire que le problème de la France est sa politique libérale, cela me fait bondir. Comment qualifier de « libéral » un pays qui ne cesse de multiplier les atteintes à la propriété privée, dont la politique a conduit au record mondial des impôts et charges par rapport à la richesse produite, au record mondial des transferts sociaux, au record mondial de la dépense publique ?
« Le problème de la France, c’est qu’elle n’est justement pas assez libérale. Elle ne laisse pas assez de place à l’initiative privée, elle régule trop, elle entrave trop, elle contraint trop. » (p. 170)
[1] CF la Nouvelle Lettre 42 « Libéralisme contre Electoralisme »