Oui, il s’agit d’une révolution : supprimer la liberté scolaire, bloquer l’ascenseur social, attenter à la nature même de l’être humain. Cette révolution s’appelle « mixité sociale », et c’est le grand projet de Monsieur, Pap Ndiaye, ministre de l’Education Nationale.
Peut-être le débat qui s’était tenu au Sénat le 3 mars dernier n’avait-il pas été assez précisément analysé, car tous les germes de cette révolution avaient été repérés par Messieurs les Sénateurs. Peut-être était-on à l’époque trop fasciné par la réforme des retraites. Les termes du discours du ministre et de ses réponses aux questions des Sénateurs ne laissent aucun doute sur les intentions. Il est d’une grande urgence de se mobiliser contre ce projet, espérons qu’il ne soit pas mis en place pendant ces cent jours où le pouvoir va s’arroger tous les droits et engager toutes les réformes « sociétales » en latence.
Mixité sociale et liberté scolaire
« Ce n’est pas remettre en cause la liberté scolaire » : un gros mensonge !
Dès le début de son intervention le Ministre dresse un constat saisissant, « implacable » précise-t-il : La France est un des pays de l’OCDE où les déterminismes sociaux pèsent le plus sur la réussite scolaire des élèves. Au-delà de la réussite scolaire, les phénomènes ségrégatifs privent la société de talents, brident les ambitions, découragent les efforts et participent aux replis identitaires. Suivent des chiffres très explicites, mais évidemment triés sur le volet : les pauvres sont condamnés à se retrouver en classe avec d’autres pauvres, tandis que les riches s’entassent dans des établissements pour riches.
Dès le début le Ministre s’intéresse à l’enseignement privé sous contrat puisque c’est l’argent public qui le finance. Et il se flatte de signer un accord avec l’enseignement catholique. Aux parents qui pourraient craindre une baisse du niveau des études, il donne une réponse appropriée : il va « renforcer l’attractivité des établissements public pour permettre aux parents un choix rassurant ». Les Sénateurs de gauche ont soutenu le projet ministériel avec les arguments habituel s: l’argent public à l’école public, le privé est l’école des riches, il y a un embourgeoisement de plus en plus marqué du privé.
Il s’agit donc d’une attaque ouverte contre l’enseignement privé, responsable de la ségrégation sociale, certain disent même de la ségrégation ethnique.
Est également dénoncé l’habileté du privé pour ce faire accorder des postes et des crédits très supérieurs à ce que touche le public. On dénonce aussi les tricheries que les familles aisées utilisent pour échapper à la carte scolaire.
Je suis admiratif de cette franchise, et constater que les partisans de la mixité sociale trouvent la solution dans l’obligation de mettre le privé sous tutelle du public et de prévoir l’amélioration rapide du service public de l’Education Nationale. C’est en effet le fait qu’il s’agisse d’un service public, disposant d’un monopole de plus en plus exigeant, qui explique la déroute actuelle de notre enseignement public. Seule la concurrence libre entre établissements scolaires, permet d’améliorer la qualité de l’école, des lycées, et de l’université. C’est la solution libérale, c’est celle qui s’impose partout dans les pays libres de l’OCDE et voilà pourquoi la France est à la traine. L’éducation et l’enseignement ne sont pas sous la responsabilité de l’Etat, mais des familles. Il est prouvé précisément que ce sont souvent les familles les plus modestes qui cherchent le meilleur établissement, public ou privé, pour leur enfant. Quant à l’accusation de ségrégation sociale, économique ou ethnique, elle est simplement un mensonge. Mensonge aussi quand le ministre conclue son discours introductif en disant « Ce n’est pas remettre en cause la liberté scolaire ».
Mixité sociale : L’ascenseur sociale en panne.
Reprocher à l’enseignement privé et à la liberté scolaire de pénaliser les pauvres et de bloquer la promotion sociale est un mensonge supplémentaire. En effet, ce sont les écoles catholiques de Frédéric Osanam, et de Timon David, qui ont crée les premières écoles pour les familles les plus déshéritées, un demi-siècle avant Jules Ferry. Aujourd’hui il existe de très nombreuses écoles privées dans des quartiers pauvres. J’ai géré pendant des décennies deux écoles catholiques dans le quartier du Panier à Marseille, et 80% des parents étaient des musulmans. Les gens pauvres refusent de mettre leurs enfants au collège et au lycée publics du voisinage parce que le harcèlement, la violence et la drogue y règnent. Les parents pauvres ne sont pas idiots et savent combien le bon enseignement et la bonne éducation sont les meilleures chances par leurs enfants. Ils n’ont pas besoin de l’Etat pour s’occuper de développer les talents et les capacités de la jeunesse.
Le ministre de l’Education Nationale a déclaré que le niveau scolaire n’allait pas diminuer, mais alors pourquoi tant de parents qui ne sont pas millionnaires enlèvent-ils leurs enfants du public pour les mettre dans un établissement privé à 150 mètres plus loin ? En fait le niveau des élèves de l’éducation nationale française est le plus faible d’Europe et ne cesse de baisser. Depuis des années l’une des gloires du service public a été de supprimer les notes, les classements. On craint en effet de voir les meilleures performances réalisées par les enfants de parents riches, qui sont cultivés et ont le temps de s’occuper de leurs enfants : ce qui serait interdit aux parents pauvres que le ministre suppose incultes et surmenés. Quand les enfants non seulement ne savent plus ni lire ni écrire, ni compter, quelles sont leurs chances de progresser, de trouver un emploi et de mener une vie stimulante ?
Par contraste, les jeunes issus de milieu aisé pourront compter sur la position sociale de leurs parents pour assurer leur situation : on a des relations, on peut taper a de multipliet portes. Voilà comment les discriminations sociales se perpétuent d’une génération à l’autre.
L’Etat providence est le creuset des discriminations sociales alors que pendant un siècle et demi l’ascenseur social a fonctionné sur le mérite, l’effort, la discipline et la volonté de progresser : c’est ce que les économistes appellent le « capital humain ».
Mixité sociale et vie en commun :
Le fond du problème c’est que la nature de l’être humain n’est pas prise en compte par les partisans de l’Etat providence. Ils ne conçoivent de progrès qu’a travers des schéma collectifs, des réglementations publiques, et des finances généreusement produites par une fiscalité croissante et progressive.
Les libéraux prennent en compte ce que chaque personne est capable de faire pour améliorer son sort. Cela passe sans doute par une bonne formation scolaire, mais il y a aussi d’autres facteurs d’épanouissement des capacités personnelles. Je citerai au moins deux cellules de base d’une société de libertés : l’entreprise et la famille.
Il a été démontré que la grande réussite des Etat Unis a été de mêler dans une nation unique des gens de toutes origines, de tous milieux, de toutes races, de toutes religions. Le creuset dans lequel s’est fondu la nation américaine c’est celui du travail en commun dans le cadre d’entreprises avec un marché du travail tout à fait ouvert, ou chaque employeur et chaque employé peut trouver sont avantage. La nation française serait sans doute bien améliorée si la fluidité et la concurrence étaient rétablies, alors que le droit du travail est une machine a créer des chômeurs et des assistés.
Quant à la famille, les réformes « sociétales » l’ont efficacement détruite et cette cellule de base où l’on a appris l’esprit de partage et d’entraide ne peut plus remplir son office multi séculaire. J’ai écrit en particulier les raisons pour lesquelles l’institution du mariage, aujourd’hui abandonnée, ne pourra manquer de se rétablir quand la précarité, l’insécurité et l’égoïsme auront faits leurs dégâts, alors que l’être humain a besoin de respect et d’amour pour les autres, et que les enfants ont besoin de parents stables et connus.
En conclusion, je crois que la mixité sociale participe de la vague wok qui envahit l’Occident, à partir des extrémistes américains eux même inspirés par les philosophes post-modernes français. Voila de quoi nous stimuler pour convaincre les gens autour de nous des illusions et des mensonges de la mixité sociale, et de l’espérance de la liberté, de la responsabilité, de la propriété, de la dignité de l’être humain, dans l’école dans l’entreprise, dans la famille.