Notre ami le Professeur Jean Philippe Feldman, vice président de l’ALEPS, a reconnu un premier mérite au programme de la liste LR dirigée par François Xavier Bellamy : C’esr un programme bien présenté « En dépit de sa longueur, le programme des Républicains se lit aisément, loin du jargon sociologico-gauchiste ou des élucubrations des thuriféraires du woke, des études « racisées » ou « non genrées »…Il a aussi un autre mérite, il se distingue nettement des autres programmes « L’objectif est manifestement de se distinguer tant de la politique macronienne que de l’extrême droite, même si, sur certains points, il peut exister des convergences avec Emmanuel Macron ou, s’agissant de l’immigration, avec Marine Le Pen ».
Le verre va déjà se remplir à moitié avec l’attaque en règle que Bellamy mène contre la multiplication des normes inventées par la Commission et votée par le Parlement : il y a « acharnement textuel ».« La Commission européenne, qui a le monopole de l’initiative législative, doit cesser d’être une machine à produire des normes » (p. 48). Les réformes qui s’imposent immédiatement sont bien choisies : réduction de 25 % de la fonction publique européenne « car il y a toujours moins de normes quand il y a moins de fonctionnaires » ; moratoire sur certaines normes récentes ; suppression de deux normes européennes en cas de création d’une nouvelle norme ; obligation réelle des études d’impact et d’évaluation de la législation existante avant l’édiction d’une nouvelle norme ; pouvoir d’initiative de suppression des normes donné au Parlement et au Conseil européens ; réduction du nombre d’agences européennes et du budget de fonctionnement de l’Union (pp. 18-19).
Jean Philippe Feldman montre les dégâts causés aux agriculteurs français avec les normes européennes. Mais c’est peut-être à ce moment que le programme cesse d’être libéral. François Xavier Bellamy ne peut s’empêcher de remettre en cause et la « mondialisation débridée » et « le libéralisme individualiste. On retombe alors dans les poncifs de la droite française : il faut recourir à une autorité supérieure pour canaliser la société et l’économie.
C’est l’étatisme qui resurgit, paré de son arme puissante : la souveraineté. Ainsi donc les Républicains ont leur principe « Nous sommes favorables au commerce et au libre-échange car la France compte de nombreux exportateurs », avant d’ajouter : « mais pas à n’importe quelles conditions ni à n’importe quel prix ». Vivent les exportations, mais pour les importations elles sont conditionnées par le contrôle par la France des normes des pays qui voudraient nous vendre – et à des prix qui ne contrarieraient pas nos producteurs. On est tout à l’inverse du « marché commun » du traité de Rome qui acceptait le principe de la « mutuelle reconnaissance des normes ».
Jean Philippe Feldman de conclure : En substance, le programme des Républicains fait penser au verre à moitié vide ou à moitié plein. Il sera considéré par beaucoup comme le « moins pire » des programmes, ce qui ne sera pas très compliqué eu égard au caractère affligeant des autres, mais cela sera-t-il suffisant pour inciter les citoyens à se déplacer aux urnes et à voter LR ?