Dès le lendemain de la dissolution, David Lisnard avait clamé sa colère : Emmanuel Macron jouait le sort de la France en trois semaines. Il y a en effet un fossé entre des élections organisées à la sauvette et sans scrupule et les réformes structurelles nécessaires pour sortir du chaos actuel.
Il annonçait aussi sa position : il n’entrerait pas dans le jeu des combinaisons entre partis et entre candidats dans la mesure où tous se réclament aujourd’hui d’un étatisme débridé. En revanche les élections peuvent accélérer la croissance de son parti Nouvelle Energie, de création récente (Mars 2023) parce que c’est l’occasion de proposer aux Français une offre politique nouvelle : en finir avec l’ingérence, l’impuissance et la faillite de l’Etat, et libérer l’énergie personnelle de ces millions de Français aujourd’hui contraints. Des personnes asservies ne peuvent former une société d’harmonie et de progrès.
C’est ce thème que David Lisnard a repris dans son interview au Figaro aujourd’hui . Il dénonce le climat électoral actuel « On ne sort pas d’une impasse avec des alliances de circonstance, mais en changeant de direction » […] C’est tout le contraire du « en même temps » provoqué par ceux qui sont à la fois les ingénieurs, les bricoleurs et les détonateurs du chaos, comme le président de la République. En face l’extrême gauche a basculé dans le pire, telle une force destructive ».
David Lisnard montre ensuite le chemin : il soutiendra « tous ceux qui se réclament de la liberté, de l’ordre er de la responsabilité». […] Une chose est sûre : nous avons besoin d’un parti héritier du gaullisme, du libéralisme et de la démocratie chrétienne, ancré dans son époque ».
David Lisnard a eu raison de se référer à notre époque, car beaucoup de libéraux n’ont pas aimé le De Gaulle de la planification et de la décolonisation, et si Pompidou mérite d’être loué pour avoir demandé et obtenu qu’on cesse « d’emmerder les Français », il a été le mauvais négociateur des accords d’Evian.
David Lisnard nous rend l’espoir : c’est toujours au milieu du désordre que naissent les forces du renouveau. Ceux qui veulent porter nos couleurs sont des personnalités en rupture avec la doxa interventionniste et étatique [ …] Le plus important est de rassembler, sinon nous deviendrons un clan, ou un vague souvenir.
Il y a cependant une ombre au tableau : la gauche nous conduirait dans un précipice, de la sorte un candidat EN non présent au second tour « fera barrage à l’extrême gauche ».
Il est certain que les libéraux n’ont pas le culte de l’homme providentiel, ni du parti providentiel. Néanmoins un courant de pensée, fût-il libéral, a besoin de s’incarner à partir d’un point de développement. Thatcher et Reagan (et peut-être Milei aujourd’hui) sont des exemples. David Lisnard a sagement précisé les phases de l’incarnation : Etre audible, puis crédible, puis éligible. Nous en sommes bientôt à l’éligibilité, tant mieux.