Quinze jours avant le premier tour il est déraisonnable de faire des pronostics significatifs, même si les sondages pour les européennes avaient donné les vrais chiffres, et les mêmes, bien avant le fameux 9 juin. En revanche, il y a une quasi certitude pour les législatives : le taux de participation sera élevé dès le premier tour.
Les sondages actuels établissent ce taux à 64% contre 51,83 % pour les européennes (chiffre déjà élevé par rapport aux précédentes consultations européennes). Deux Français sur trois qui vont voter, en dépit des week-ends, des vacances, des fêtes diverses : c’est peu banal.
D’où évidemment la question : qui sont ces gens qui vont se bouger ?
Actuellement la cote va évidemment aux trois « pôles » : gauche, droite, majorité actuelle. La gauche arrive en deuxième position avec 29 % des voix exprimées (à comparer avec les législatives de la NUPES 26% en 2022), mais l’attitude et les comportements de Mélenchon peuvent dissoudre l’union réalisée à la hâte avec le Nouveau Front Populaire.
La droite est divisée entre le Rassemblement National (renforcé par les LR de Ciotti) largement en tête avec 34 % (19 % en 2.022) et les « Républicains et divers droite » crédités de 6 % (13% en 2022). Les reports de voix au 2ème tour seront décisifs.
La majorité semble reprendre des couleurs. Certes elle est démoralisée par le discours d’Edouard Philippe qui estime que c’en est fini du macronisme, mais Gabriel Attal bénéficie d’une bonne cote de popularité (46% dans les derniers sondages, contre 26 % pour Emmanuel Macron). De la sorte on trouve la majorité maintenant à 22% (contre 26 en 2022)
Si l’on devait s’en tenir à ces chiffres actuels, la conclusion s’imposerait : pas de majorité absolue pour aucun des trois pôles. Cela compliquerait le choix d’Emmanuel Macron ; qui appeler pour Matignon ? A ce qu’il dit aujourd’hui Jordan Bardella refuserait d’être Premier Ministre s’il est appelé par le Président.
Toutefois, avec ce mode de scrutin et une conjoncture très tendue faite de manifestations mais aussi de crimes ignobles presque quotidiens (comme celui de Courbevoie), les choix des nouveaux votants peuvent se modifier. D’une part il ne faut pas oublier que les résultats du premier tour résultent de circonstances très locales, et peuvent mettre en deuxième position (ou en troisième dans les rares cas de triangulaires) des candidats sortants ou inattendus. D’autre part les reports de voix pour le deuxième tour dépendront en large partie de négociations entre partis – puisque le scrutin est un scrutin de liste.
L’incertitude est encore grande : « l’arc républicain » sera-t-il contre la gauche ou contre la L’incertitude est encore grande : « l’arc républicain » sera-t-il contre la gauche ou contre la droite ?