Vivement une offre politique nouvelle ! L’électeur français a pour l’instant le choix entre trois lignes politiques majeures : la gauche révolutionnaire des marxistes et écologistes, le macronisme despotique et écologiste, le Rassemblent National démagogique et incohérent. Survivent difficilement un socialisme réformiste et une droite divisée. Je comprends qu’une majorité de Français préfère s’abstenir et rejeter globalement la classe politique française. Avec une telle offre politique la voie est libre pour le terrorisme islamo-communiste qui se propose de détruire l’Occident et ses théoriques valeurs morales et spirituelles, trop oubliées.
Si le discours macroniste de Gabriel Attal ne nous a rien appris, sinon que l’on continue sur le tout et son contraire[1]tant que çà peut durer, l’intervention de Marine Le Pen mérite attention, car elle a plaidé, avec talent d’ailleurs, la restauration de l’Etat. Cela s’appelle maintenant l’illibéralisme, un mot pour une fois bien trouvé, puisqu’il veut dire « totale opposition au libéralisme ».
Dès le début de son discours Marine Le Pen a annoncé que notre pays a besoin de restauration.
Dans les manuels d’histoire de France, la restauration signifie le retour à l’Ancien Régime : c’est bien de çà qu’il s’agit. Il est impératif, dit-elle de restaurer la souveraineté, l’Etat et la démocratie.
En effet les libéraux sont d’accord avec ceux qui, comme le Rassemblement Libéral, dénoncent la « vassalisation à Bruxelles ». Le bateau de l’Union Européenne est en train de couler parce que parmi les marins qui l’occupent il y a ceux qui écopent et ceux qui détruisent la coque – c’est une bonne image. Moins bonne est la référence à « l’obsession de la loi du marché », car l’Union Européenne a rompu avec le marché unique depuis des lustres. Alors quelle Europe restaurer ? Celle de l’espace ou celle du pouvoir ? Le libre-échange et la libre entreprise sans frontière ou l’intégration et la planification actuellement en cours ?
La préférence de Marine Le Pen est évidente : il faut restaurer l’Etat. Seul l’Etat de Paris peut tenir tête à l’Etat de Bruxelles. Marine Le Pen n’y va pas de main morte. Certes elle nous rappelle au passage que le pouvoir est aujourd’hui entre les mains de « Saint-simoniens politiquement irresponsables », despotiques et incompétents. Mais un clin d’œil à l’électorat de gauche NUPES est nécessaire : ce pouvoir est l’allié de la finance, de la grande distribution, il ne peut pas décider librement. Il faut donc un « retour à la politique » , cela exige un renforcement des grands corps de l’Etat, corps diplomatique, militaire, policier. Les services publics doivent être soutenus. Voilà donc un mélange détonant d’Etat régalien et d’Etat Providence.
Restaurer la démocratie est un objectif que les libéraux peuvent partager. Marine Le Pen s’oppose aux « logiques verticales », en ce qui tombe d’en haut. Elle pourrait parler de subsidiarité, mais elle ne connaît pas, et il est difficile de restaurer l’Etat, c’est à dire le haut, pour renforcer les pouvoirs locaux. Marine Le Pen critique à juste titre l’usage systématique du 49/3, et les sentences du Conseil Constitutionnel qui donnent une « lecture militante » des textes votés par le Parlement. Elle a raison lorsqu’elle se scandalise de la façon dont les députés du Rassemblement National sont traités : ne sont-ils pas des élus du peuple ? D’ailleurs il n’y avait que des députés du RN dans l’hémicycle durant le discours de Marine Le Pen : ce mépris est lamentable dans un pays dit démocratique, où le parti qui recueille le plus de suffrages est mis hors-jeu parlementaire, notamment par le Premier Ministre et le Président de la République. Dans un sondage publié ce matin, la cote de popularité de Marine Le Pen est de 40, celle de Bardella est en 3ème position, celle de Marion Maréchal en 4ème , la cote de Attal est descendue à 30 et celle de Macron à 27.
Ma conclusion coule de source : cette crise politique dommageable doit se terminer, au risque de blocages, d’incivismes et de crimes. Il y a nécessité absolue d’une offre politique nouvelle. Je ne crois pas que Jordan Bardella change l’opinion de Marine Le Pen. Seuls pour l’instant David Lisnard et son parti naissant Nouvelle Energie tiennent des discours libéraux : « dépolitiser l’école » par exemple[2]. Il ne faut pas restaurer l’Etat, il faut chercher à se passer de l’Etat.
[1] Cf mon article d’hier 30 janvier Fiers d’être Français, mais davantage Européens Tout ce qu’on a fait depuis 2017 était bien, mais çà va toujours mal.
[2] Article du Figaro avec Lisa Karmen-Hirsig Cessons de politiser l’école commenté dans la Nouvelle Lettre du 27 Octobre 2023