« L’OTAN est en état de mort cérébrale » (The Economist, 7 Novembre 2019). Il y avait aussi le fameux discours à la Sorbonne. Mais le Président de la République Française n’avait jamais été aussi loin qu’avec sa nouvelle image, quand il décrit les crises actuelles militaire, diplomatique et politique : « Nous sommes en face d’éléphants nerveux, très nerveux, et c’est un danger pour la jungle ». Et il se prend pour Tarzan : il va montrer le chemin de ce nouvel ordre.
Le discours qu’il vient de prononcer à l’instant, devant les étudiants de La Haye, est d’une pauvreté intellectuelle remarquable, que n’a pas compensée la pédante référence à Spinoza, qui aurait été à l’origine de ce concept devenu maître en Europe macronienne : la souveraineté. La plupart du temps il a enfoncé des portes ouvertes, mais davantage encore des incongruités. Par exemple il explique que nous devons être (avec la Chine et les Etats Unis) des partenaires, mais sans pour autant dépendre les uns des autres. C’est la partie de cartes de Pagnol : Marius, qui connaît bien bien le jeu de la manille dépend de son partenaire Pitalugue qui doit savoir si Panisse coupe à cœur. Donc la « souveraineté » reflète la diversité et finalement la règle du jeu commercial mondial c’est « protéger ». Le verbe « protéger » été évoqué vingt fois pendant qu’on devisait sur la nécessité du marché commun et du traité de Rome ! Belle définition aussi de la « politique industrielle, dont les deux piliers seraient les subventions et le cadre réglementaire : ainsi définie pour une fois de façon rigoureuse la politique industrielle a été appliquée en France avec rigueur depuis cinquante ans, et son échec n’a échappé à personne.
Une autre impression est la confusion permanente que Macron établit entre la France et l’Europe. Quand il parle on ne sait pas s’il se réfère à ses propres démêlés avec son peuple ou s’il parle au nom de l’Europe (en fait de l’Union Européenne). C’est toujours NOUS, c’est ensemble et en même temps l’art de concilier les inconciliables. Finalement il a parlé pour ne rien dire – sinon des contrevérités et des oxymores.
Vous en saurez plus par la presse… demain.