Certes ce Président aura échoué dans tous les projets de réforme qu’il avait conçus et promis à ses électeurs : réforme des retraites, indemnisation du chômage, RSA, allègement fiscal, et tant d’autres sujets qu’il avait abordés, parfois en disant tout et son contraire.
Il y a pourtant un domaine dans lequel il a multiplié avec succès des réformes fondamentales et peut-être irréversibles : elles touchent à la vie humaine, à la vie privée.
Guillaume Tabard, dans un éditorial du Figaro d’avant-hier 20 novembre, va dénoncer l’importance de ces réformes qui ont toujours été directement inspirées et menées par l’Elysée, même si leur processus a été confié à des ministres et porté par une majorité à l’Assemblée Nationale[1]. L’énumération est saisissante :
-légalisation de la PMA,
-extension à quatorze semaines du délai pour une IVG,
-inscription à l’état civil d’un enfant né de la GPA
-inscription de la « liberté » d’avorter dans la Constitution
-et bientôt le suicide assisté
Ces réformes ont été des « avancées à marche forcée » mais Guillaume Tabard remarque que les militants de ces causes estiment qu’on n’est pas allé assez vite ni assez loin. Ces reproches sont injustifiés, dit le journaliste, car Macron s’est personnellement engagé quand quelque hésitation ou quelque opposition se présentait. Cela est évident en ce qui concerne le suicide assisté. Le Président consulte les autorités religieuses sur le sujet, et le Pape François lui dit à Rome « Je sais que tu ne feras pas de bêtises », mais le projet de loi est bien là et il peut compter sur une majorité de voix à l’Assemblée grâce aux votes de la France Insoumise au moins. Et il promulguera la loi sans hésitation.
Guillaume Tabard nous alerte aussi sur l’issue de la rencontre de Saint Denis à laquelle les partis de l’opposition n’ont pas participé[2]. Car cette consultation manquée a tout de même débouché sur le principe du referendum pour faire passer des réformes qui risqueraient de diminuer la popularité d’Emmanuel Macron : quelle que soit l’issue du scrutin ce n’est pas le président qui est responsable, c’est le peuple.
Dans leur programme « réformer pour libérer » les libéraux insistent sur la nécessité d’empêcher le pouvoir politique de s’occuper de la vie privée. Mais une fois les réformes sociétales d’Emmanuel Macron mises en place comment pourra-t-on revenir en arrière ? Depuis fort longtemps le pouvoir a pour habitude d’épouser « l’évolution des mœurs » et se hâte de légiférer pour montrer qu’il est à l’heure du progrès, puisque au sens de la classe politique toute évolution des mœurs est par définition un progrès. C’est ainsi que Lecanuet a introduit le divorce par consentement mutuel, que Simone Veil a légalisé l’IVG, que Taubira a fait reconnaître le mariage pour tous. Mais Emmanuel Macron aura fait mieux que Giscard d’Estaing, Chirac et Hollande.
Ainsi la famille a-t-elle été détruite, la vie de l’enfant à naître n’est-elle pas protégée, les enfants n’ont pas de père (ou pas de mère).
Il est libre à toute personne de mener sa vie privée comme elle l’entend. Mais la loi n’a pas à réglementer et subventionner ces choix personnels[3].
[1]Majorité assurée pendant le premier quinquennat, majorité composite mais régulière grâce à la gauche qui a évidemment soutenu ce qui détruit la société française
[2]Cf l’article de Jacques Garello dans les Fondamentaux du 31 octobre 2023 L’IVG dans la Constitution ; une atteinte à la vite privée et une atteinte aux libertés personnelles
[3] Cf l’article de Jacques Garello dans l’actualité du 14 Novembre 2023, Pourquoi Macron s’est défilé ? Absent dimanche, il demande au religieux et aux partis de défiler devant lui.