Comme d’habitude les grévistes de la SNCF prennent en otages des millions de Français, et la perspective des Jeux Olympiques les incite au chantage. Dans le Journal du Dimanche avant-hier Nicolas Lecaussin, directeur de l’IREF donne une série de chiffres et de privilèges qui se rapportent aux cheminots et à leurs carrières.
Pour convaincre notre entourage des bienfaits d’une privatisation, voici le relevé de cette série dont la source est Jean Pierre Farandou, président de la SNCF :
Primes et revalorisation des salaires
Versement en mars 2024 d’une prime de 400 euros
qui s’ajoute à une prime de 400 euros déjà versée en décembre
Revalorisation de l’indemnité de résidence consentie aux 77.000 cheminots habitant dans les zones où les tensions locatives sont plus fortes (par exemple Ile de France et zones frontalières)
Indemnité journalière de présence pendant la période des Jeux de 50 euros par jour.
Au total la revalorisation des salaires des cheminots aura été de 12,2 % durant les deux dernières années. C’est un peu moins que la « prime de travail » revalorisée de 16 %, et accordée même en cas d’absence maladie
L’indemnité de résidence a été revalorisée de 40 % et le ticket restaurant de 2 euros
Les salaires des cheminots
Salaire brut médian d’un contrôleur TER 35.000 euros annuels soit 2.900 euros par mois
Et d’un contrôleur TGV 45.000 euros annuels soit 3.750 euros mensuels, il est supérieur de 220 euros au salaire brut médian en France.
Il existe plusieurs avantages en nature, comme la gratuité des transports pour la famille, des centres de loisirs et de vacances.
Le régime des retraites
Il permet de quitter l’entreprise dès 52 ans pour certaines fonctions, mais l’âge est toujours inférieur à 60 ans.
La pe,nsion est calculée sur les 8 derniers mois de salaire, elle ne peut être inférieure à 75 % de la dernière rémunération, et parfois 80 % grâce à la surcote et d’autres avantages.
Les pensions de reversion sont octroyées sans condition d’âge ni de ressources
voyages gratuits ou à pris réduits, même pour les retraités et pour leurs ayant droits.
Sur 29 milliards de subventions publiques 3,3 milliards sont consacrés aux pensions des agents soit plus de 60 % de la pension
Consolidation des régimes
Il était prévu en 2020 que les rémunérations et avantages divers dont bénéficient les cheminots ne concerneraient pas les nouveaux entrants. Il se produit tout le contraire. Un décret de janvier 2024 a créé ma Caisse de prévoyance et de retraite du personnel ferroviaire.
Non seulement le régime de cette caisse échappe aux dispositions prévues en 2020, mais elle concerne aussi tout le personnel qui pourrait quitter la SNCF pour aller dans une autre entreprise, et notamment une autre entreprise de transport de voyageurs installée en Europe et concurrente de la SNCF. Il est ainsi prévu que le niveau de rémunérations et privilèges qui diminue la compétitivité actuelle de la SNCF sera imposé aux concurrents : intéressant !
Une firme bien gérée
La SNCF a accumulé une dette qui se monte actuellement à 24,4 milliards d’euros et reçoit environ 20 milliards de subventions. Quand certains journalistes ont dit que la grève de ce week end avait coûté 90 millions à la SNCF, ils ne précisent pas que ce n’est pas la SNCF qui paie, mais les contribuables, même s’ils ne prennent pas le train.
Voilà de la bonne gestion. C’est le propre des entreprises publiques, elles sont nombreuses en France dans les domaines du transport, de l’énergie, de la santé, du bâtiment et des travaux publics.
Une entreprise privée, individuelle ou sociétale, doit par priorité satisfaire le client, la SNCF s’en moque. Elle est responsable parce qu’elle est propriétaire de son passif et doit valoriser ses actifs. Depuis Aristote on sait que seuls gèrent bien leurs affaires ceux qui sont propriétaires. A quand la privatisation ?