La seule offre politique nouvelle est le libéralisme, grand absent du débat politique. C’est le moment où jamais de susciter un vote libéral.
Rien de neuf…
En effet, la classe politique n’a rien de neuf à proposer. En 2016 on a pu croire qu’une rupture était possible. Après trois quinquennats médiocres, marqués par les déficits publics croissants, les impôts et prélèvements records, les conflits sociaux et les manifestations spectaculaires,
la peste verte, l’Union Européenne égarée, la diplomatie incertaine, les primaires de la droite pouvaient sembler offrir un choix de société. L’affaire Fillon a permis à Emmanuel Macron de battre Marine Le Pen, le « pacte républicain » ayant joué à fond, comme en 2002 (Chirac élu contre Jean Marie Le Pen). En 2021 rien de comparable, il n’y a pas eu le moindre débat, Macron a été élu sur un programme incomplet et incohérent : les jeux étaient déjà faits.
Ce vide politique s’est creusé avec la réforme des retraites : plus de majorité, plus de crédibilité, une dissolution de l’Assemblée impossible, un referendum trop dangereux : une majorité de Français ne savent plus quelle peut être l’issue de cette crise politique, qui n’est que la partie émergée d’une crise sociale, économique, morale et sans doute mondiale. Quelques-uns de ces citoyens se sont exprimés dans la colère, la violence, voire la haine, d’autres, plus nombreux encore, se sont retirés de tout intérêt pour la chose publique : abstentions et résignations. Révolution d’un bord, servitude volontaire de l’autre.
Pour autant la classe politique ne cesse d’aligner des listes de projets démagogiques, totalement déconnectés de toute réalité : hausses des salaires et moins de travail, égalitarisme généralisé avec nivellement sur le bas, retraites par répartition, protectionnisme utopique, écologie agressive et punitive, dialogue avec le peuple et bain de foules, le tout sur fond de lutte des classes et maintenant de lutte des races. Ce qui est réel, c’est la conjonction de privilèges, de chèques en bois, de corruptions, c’est la condamnation de l’effort, du mérite, du service et du respect des autres, c’est l’atteinte à la propriété et à la dignité.
Les raisons de ces plaies politiques sont profondes et anciennes, mais je propose de les examiner en balayant le spectre politique actuel.
Sans doctrine la droite improvise et se renie
C’est mon maître et ami feu Daniel Villey qui a dénoncé « l’adoxalisme », c’est-à-dire le refus de toute doctrine. En France il est de plus en plus mal porté d’avoir des opinions tranchées sur les questions de société. Jadis on était républicain ou royaliste, jacobin ou girondin, partisan du marché ou du plan. Aujourd’hui les convictions importent peu : on fait comme on peut, on suit le courant. C’est vrai au niveau personnel (mais c’est une liberté individuelle que je respecte), c’est hélas vrai au niveau des formations politiques qui sollicitent nos suffrages. Danier Villey illustrait son propos en citant Michel Debré : « la doctrine du gaullisme est de ne pas en avoir ». Donc pas de dogmatisme, seulement du pragmatisme : les gouvernants ou les opposants s’en tiennent à ce qui est possible au moment considéré. Il va de soi que le pragmatisme va de pair avec le dirigisme : les responsables de la chose publique changent de politique sans que les citoyens aient leur mot à dire. C’est le court terme qui l’emporte, et à court terme on peut négliger toute rigueur, toute cohérence, on fait ce qu’on peut. Dans le domaine de l’économie le court terme c’est le keynésianisme : il appartient à l’Etat de relancer l’activité globale grâce aux dépenses publiques.
Dans ces conditions les partis n’ont pas à rendre compte aux citoyens de leurs improvisations : ils auront fait et dit ce qu’ils pouvaient faire de mieux en fonction de la conjoncture. Voilà de quoi justifier tous les reniements, et instaurer la tyrannie du statu quo. Ce comportement tranche avec la présomption de prévoir à long terme. On dit que gouverner c’est prévoir, et on annonce des plans bien pensés par une élite, mais on gouverne en improvisant…et on propose un nouveau plan. Il n’y a rien d’étonnant à ce que les citoyens se détournent de ceux qui les ont trompés.
La gauche engluée dans la justice sociale
A gauche c’est presque l’inverse : on a bien une doctrine. Elle est séduisante pour beaucoup de Français, de toutes conditions, depuis les plus déshérités jusqu’aux bobos parisiens. Mais malheureusement la doctrine est incohérente, elle se réfère en effet à la « justice sociale ».
Il est vrai que la justice sociale s’entend de plusieurs manières. Elle peut signifier l’égalitarisme : il faut redistribuer revenus et patrimoines, car le système marchand tendrait à enrichir les riches et appauvrir les pauvres ; on ne croit pas au « ruissellement » évoqué par la droite qui n’exprime que l’égoïsme des nantis et rentiers.
Dans cette approche dite parfois sociale-démocrate, on ne sait où commence l’injustice ni où elle s’arrête. Rawls lui-même, grand théoricien de la justice, reconnait qu’il y a une limite à la redistribution, lorsque plus aucune activité ne séduit les agents économiques faute de les rémunérer « justement ». C’est bien le drame de l’Etat Providence : chacun estime qu’on ne lui a pas assez donné alors que d’autres en ont trop. L’harmonie sociale est impossible. Mais le social est plus important que l’harmonie.
Voilà qui mène d’ailleurs à une autre approche de la justice sociale : c’est la lutte des classes. Le marxisme a profondément pénétré l’esprit français, et même à droite certains prétendent lutter contre la lutte, et estiment que la valeur doit être mieux partagée : il faut associer travail et capital pour éviter qu’ils se détruisent mutuellement. Voilà comment il y a un gaullisme de gauche, qui entonne le chant de la participation obligatoire régie par la loi. Mais bien évidemment la gauche dure veut aller plus loin, elle ne se contente pas de sauver un système injuste, elle veut au contraire le supprimer en portant au pouvoir les représentants du prolétariat et en détruisant le marché et le capitalisme.
Le parti socialiste a su pendant longtemps faire cohabiter les deux versions de la justice sociale, elles permettaient d’élargir la clientèle électorale. La présidence de Hollande et les primaires de 2016 avec Hamon ont cassé ce savant équilibre, en se radicalisant le parti a éclaté.
Les extrémistes sauvent la société et la planète
Les Verts et les woks ont bouleversé le spectre politique. L’affaire a été bien menée depuis trente ans. Elle a commencé avec le Congrès de Rio (1992) et l’idée du développement durable : les pays riches et capitalistes exploitent les ressources naturelles des pays pauvres, de sorte que le développement sans contrôle de la croissance économique ne saurait durer. Il faut donc en finir avec une société acquise au marché et à l’ultralibéralisme. Considération aggravante : l’exploitation de la planète conduirait à des dérèglements climatiques, et le GIEC, nouvellement créé, reprend avec talent les thèses du club de Rome et du rapport Meadows : halte à la croissance. Inutile de dire que ces thèses ont un parfum marxiste troublant, il s’agit des écrits de Lénine et Rosa Luxembourg sur l’impérialisme. Ce que les communistes n’avaient pas réussi au 20ème siècle avec l’URSS et ses satellites voilà qu’ils vont le réaliser avec la peste verte au 21ème siècle, et sans frontière.
L’extrémisme de gauche se nourrit également d’une révolution culturelle. La philosophie française des « post-modernes » est passée par là : l’humanité court à sa perte parce que l’être humain n’est que déchéance ; il a été anéanti par des croyances et des principes destructeurs, et une nouvelle société doit apparaître sur les ruines de l’actuelle, qui pratique non seulement la lutte des classes, mais aussi la lutte des races et la lutte des genres. Il faut donc rééduquer l’humanité dès l’école, la soumettre à la nature sous ses formes végétales et animales. Les limites du délire sont dépassées, mais Gramci avait raison : l’école, le spectacle, le théâtre, la musique sont plus efficaces que les armées.
Contre la mondialisation, contre l’immigration
Il est toujours bien porté de parler de « l’extrême droite », qui ferait en quelque sorte le pendant de l’extrême gauche. Je crois que cette symétrie est aujourd’hui injustifiée, parce que Marine Le Pen et le Rassemblement Nationale ne se livrent à aucune des exactions commises quotidiennement par l’extrême gauche. Même les débordements des discours se sont faits rares, on est loin de l’agressivité verbale de l’ancêtre Le Pen ou du rutilant Mélenchon. Il me semble donc plus objectif de dire que l’un des partis les plus en ponte aujourd’hui est celui des nationalistes, ou des patriotes. Ce qui fait leur unité et leur succès est la double opposition et à la mondialisation et à l’immigration.
En France comme dans de nombreux pays réputés libres (et en particulier aux Etats Unis) il existe une tradition protectionniste, voire isolationniste. Economiquement on dénonce la concurrence déloyale des producteurs étrangers, qui ne respectent ni les normes qualitatives, sociales et écologiques, ni la propriété industrielle, ni la vérité des changes monétaires et financiers. Politiquement on n’aime pas un monde bipolaire avec Américains et Russes, ou tripolaire avec Américains, Russes et Chinois. Culturellement on n’est pas très universaliste, notre pays serait exceptionnel à tous points de vue. De telles positions ne sont ni nouvelles ni extrêmes. La France n’a jamais été très libre-échangiste, et en pleine période d’expansion du commerce mondial, le gouvernement français invente en 1891 le « tarif Méline » du nom du ministre de l’Agriculture : il s’agit de préserver les paysans français de la concurrence des blés américains. Avec le traité de Rome, la Communauté Economique Européenne fait de même : elle invente la politique agricole commune. L’extrémisme est d’ailleurs relatif, car les producteurs français sont en liaison permanente avec l’étranger, pour leurs approvisionnements et leurs investissements comme pour leurs débouchés. Aujourd’hui l’économie n’est plus « géonomique » : produire ne dépend plus de la localisation terrestre des matières premières et de l’énergie. L’hostilité à la mondialisation vient certainement de ce que la mondialisation actuelle n’est pas vraiment réglée par un libre marché mondial, mais très largement par l’intervention permanente des Etats. L’ouverture des frontières après la chute de l’Union Soviétique a mis les Etats du monde entier en concurrence, parce que les producteurs nationaux dépendent de la fiscalité, de la réglementation, de la politique budgétaire et monétaire établies par leurs gouvernants respectifs. Au lieu de laisser jouer librement la concurrence, ce qui conduirait finalement à restaurer ou établir la liberté d’entreprendre dans tous les pays, les Etats ont cherché à passer des accords et traités qui ne vont plus dans le sens du désarmement économique (comme c’était le cas avec le GATT) mais au contraire protègent les affaires de quelques grands lobbies proches du pouvoir.
C’est ce que les économistes libéraux appellent le « capitalisme de connivence », l’alliance entre la classe politique er les milieux d’affaires. C’est donc par ignorance de la réalité que la mondialisation est devenue impopulaire, puisque c’est une caricature de libre-échange qui est à l’œuvre. Ce n’est pas la liberté économique qui nous ruine, ce sont les atteintes à cette liberté du fait des [1]Etats. Fort heureusement les méfaits de la mondialisation sont globalement bien moindres que ses bienfaits, et les pays les plus extravertis sont ceux qui se portent le mieux, y compris sur le continent européen.
L’opposition à l’immigration a certainement des raisons plus substantielles. Là encore, ce n’est pas le principe de l’immigration qui est en cause. Depuis des générations, la France a été un pays d’accueil. Je suis moi-même petit-fils d’immigrés italiens, et Polonais, Espagnols, Portugais, ont été accueillis sur le sol français depuis des siècles. Mais le problème est celui de la qualité et de la quantité d’immigrés. Sur la qualité, les choses sont bien claires : l’immigration implique l’assimilation, c’est-à-dire l’acceptation par l’immigrant d’adopter les lois et les mœurs du pays d’accueil. Mes grands parents étaient catholiques, et se sont interdits de parler l’italien devant leurs enfants. L’école française a fait le reste, elle instruisait des enfants éduqués par leurs parents. Il n’y a rien de tel lorsqu’il y a un refus d’assimilation et, pire encore, quand les immigrés se veulent communautaristes, c’est-à-dire obéir aux seules lois de leur communauté d’origine, facilement reconstituée dans les grands ensembles de logements dits sociaux. La difficulté croit avec la quantité. Pourquoi une telle quantité, au-delà de toute limite à l’assimilation ? Tout d’abord à cause de la législation française : loi du sol au lieu de loi du sang (ce qui se passe à Mayotte est édifiant), regroupement familial. Mais ensuite et surtout à cause de l’Etat Providence qui garantit un niveau de vie suffisant à travers les subventions au logement, l’indemnisation du chômage, la gratuité de nombreux services publics (dont la santé). Pour couronner le tout, la propagande et le terrorisme islamiste se sont installés et développés, les jeunes de la deuxième ou troisième génération ne maîtrisent ni la langue ni le savoir nécessaires à l’intégration dans la vie professionnelle. Ils se marginalisent et deviennent les compléments de l’extrémisme de gauche. Je ne suis pas toujours d’accord avec Philippe de Villiers mais il a eu une analyse et une formule que je trouve saisissantes : « Aujourd’hui notre pays est pris en tenaille entre deux forces : le wokisme et l’islamisme. Elles se détestent mais elles s’entendent. La division du travail est impressionnante : le wokisme emploie son industrie à déciviliser et l’islamisme se donne pour mission de reciviliser. Les idiots utiles accompagnent le mouvement » [2]
Macron et les idiots utiles
Ils n’appartiennent réellement ni à la droite ni à la gauche, on ne peut pas davantage les qualifier d’extrémistes ou de terroristes, puisque leur démarche est de ramasser tout ce qui traîne, et de faire tout et son contraire. On ne peut même pas les qualifier de centristes, ou de ventres mous, puisqu’au contraire ils s’activent sans cesse, pour en mettre plein la vue au reste du peuple. L’expression est prêtée à Lénine, persuadé qu’il trouverait en Occident des foules de complices qui feraient la réclame du communisme, et il a eu raison, il a toujours raison aujourd’hui.
Macron a rassemblé les idiots utiles, mais il n’est pas idiot. D’ailleurs je m’empresse de l’excuser par respect pour le Président d’abord, mais aussi parce qu’il reproduit exactement le comportement rationnel de l’homme politique tel que l’analyse l’école du « public choice » (choix de la classe politique) : l’important est de gagner les prochaines élections et, pour ce faire, il faut cibler « l’électeur médian », celui qui fera basculer la majorité d’un camp à l’autre. Or, l’électeur médian n’est pas très sensible au chant de sirènes extrêmes, il aime la soupe tiède. Plaire à ceux qui font la différence, c’est aussi plaire à tout le monde, donc parler et promettre pour tout un chacun.
D’après ce qui se dit, Macron est réellement venu de la gauche, voire même extrême. Mais ce n’est pas le jeune lycéen qui gouverne, c’est un énarque passé dans la haute banque. Donc, quelles que soient ses convictions, à supposer qu’il en ait, il ne veut être ni de droite ni de gauche, ni pour les entrepreneurs (« les premiers de cordée ») ni pour les syndicats (« partenaires sociaux responsables »), Il est pour l’ordre républicain mais aussi pour la liberté de manifester quand le peuple est en colère. Il est désireux d’un partenariat avec les puissances étrangères mais en assurant la souveraineté de la France. Il est expert en gestion budgétaire mais assez porté sur le « quoi qu’il en coûte ». Il est très Européen à condition que la tête de l’Union soit à Paris plutôt qu’à Bruxelles. Il est très ami de Xi Jinping à condition que Pékin s’aligne sur Paris pour négocier avec Poutine. Voilà donc un tourbillon ininterrompu, de quoi faire perdre la tête aux idiots utiles et de gagner leurs votes. Il y a réussi à deux reprises, il cherche son souffle pour terminer son quinquennat, la pause durera cent jours.
En fait, les idiots utiles sont aussi ceux qui ne mesurent pas les dégâts que Macron a commis depuis six ans, et qu’il nous prépare encore. Il ne faut pas oublier que les deux priorités qu’il avait très clairement annoncées pour son premier mandat avaient été parfaitement satisfaites : la transition écologique et la condition féminine. Avec la Convention Citoyenne pour le Climat, riche en délires écologiques les Verts ont été satisfaits et se sont emparés de plusieurs grandes villes où règnent dictature et wokisme. Avec Marlène Schiappa, grande ministre prêtresse de la théorie des genres, il a réalisé les réformes attendues par les féministes. Mais depuis un an il a accéléré les réformes sociétales : avancée de la PMA et de l’enfant pour tous, constitutionnalisation de l’IVG, remboursement des FIV pour les mères célibataires, et encore l’euthanasie transformée en droit social. Qui a pu prétendre qu’Emmanuel Macron n’a rien réformé ? Il est le champion incontesté des réformes sociétales, il les a réalisées bien plus facilement que Madame Taubira dont le mariage pour tous avait révolté des centaines de milliers de manifestants pendant une année complète.
Voilà pourtant que le ciel macronien s’est soudainement assombri : la réforme des retraites
(stupide et inexistante) a ruiné la popularité du Président, le voyage en Chine a déconsidéré la France, et l’impasse politique conduit à neutraliser cent jours pour attendre quelque revirement propice tout en multipliant à toute allure les initiatives démagogiques (comme la hausse des salaires des enseignants)[3]
La seule solution : le libéralisme
Le bilan que je viens de vous proposer, pour sommaire et peut-être sollicité qu’il soit, aboutit à une conclusion simple : aucune offre politique nouvelle actuellement.
Par contraste je pense que beaucoup de Français, encore lucides et libérés de la « pensée unique » chère aux idiots utiles sont en attente d’une vraie rupture avec ce qu’ils vivent depuis maintenant des décennies, tant du côté des majorités que des oppositions successives.
Evidemment peu d’entre eux sont à votre image et connaissent réellement le vrai libéralisme, caricaturé par la plupart des politiciens et des médias. Le libéralisme est professé mais aussi appliqué dans de nombreux pays libres. La France est le seul des pays de l’OCDE où il n’existe aucun parti libéral, ou se rapprochant d’un programme libéral.
Or, le libéralisme est réellement une rupture :
1° La taille de l’Etat doit diminuer et les gouvernants ne doivent gérer que ce qu’on appelle le « régalien », ce qui signifie une part des dépenses publiques comprise entre 15 et 20 % du PIB (alors que nous sommes à 57 %)
2° Les dépenses de l’Etat Providence, qui représentent un tiers du budget public, doivent être ramenés à un filet social de solidarité nationale pour des situations extrêmes, soit environ moins de 10 % du PIB. Cela implique la fin du monopole de la Sécurité Sociale. L’attrait des rentes sociales diminuerait l’afflux des immigrés.
3° Les personnes en bas de l’échelle des revenus ne vivront plus de subventions mais de leur activité, ce qui suppose la totale fluidité du marché du travail. Avoir un emploi dans une entreprise est aussi une méthode avérée d’assimilation des immigrés.
4° Les services publics « à la française », à base de subventions et de bureaucratie, doivent être réduits par la dénationalisation d’un grand nombre d’activités. Il n’y a aucune raison pour que la santé, l’enseignement, le transport, le sport, la culture soient des services publics. Les fonctionnaires sont transformés en personnes zélées à qui on donne l’occasion de démontrer leurs savoirs et leurs capacités ; la diminution du nombre de fonctionnaires s’est faite en moins d’une génération dans de nombreux pays.
5° La peur panique entretenue artificiellement autour du réchauffement climatique doit cesser, et les problèmes techniques posés par certaines fluctuations peut être simplement résolus
5° Il n’y a rien à attendre d’un gouvernement mondial, qu’il soit celui de l ’ONU ou de Davos.
6° L’Etat doit s’interdire de commander aux Français la façon dont ils doivent vivre, se soigner, mourir, constituer une famille : la vie privée doit reprendre son autonomie.
Le vote libéral[4]
Le programme libéral français a été détaillé dans plusieurs documents, souvent à l’initiative de l’ALEPS. Des personnalités éminentes l’ont approuvé et ont publiquement signé un manifeste. Parmi elles d’anciens grands ministres libéraux qui ne nous avaient pas déçus, mais aussi de nouveaux venus, tel David Lisnard, président de l’Association des Maires de France. Je ne crois pas au Président Providence, pas plus qu’à l’Etat Providence. La solution ne peut venir du haut vers le bas, un Président libéral est d’abord celui qui est porté par un électorat libéral et qui a des convictions solides plutôt que l’art de la manœuvre et du compromis.
C’est à la redécouverte d’un vote libéral que nous devons travailler. Cela suppose de la pédagogie, des rencontres, des forums, des cercles : c’est à cela que les libéraux doivent maintenant s’attacher. Le libéralisme n’est pas une utopie, même en France. Je rappelle dans un autre article le succès de la bande à Léo en 1986[5]. Avec Giscard et Fillon il pouvait y avoir aussi une rupture. Et tous les pays, même assez mal en point, ont réussi leur rupture libérale. La seule présence d’un parti et d’un leader acquis au libéralisme change bien des choses dans la vie politique d’un pays.
Il va de soi que les ruptures politiques ne peuvent se produire sans une référence à de solides valeurs morales et spirituelles. Celles du libéralisme sont la liberté, la responsabilité, la propriété et la dignité de l’être humain. Bien au-delà de sa dimension économique le libéralisme est avant tout un humanisme[6]
[1] On se rappellera aussi la volonté de l’Union Européenne d’harmoniser autoritairement toutes les fiscalités et réglementations entre pays membres pour lutter contre « la concurrence dommageable » comme disait Madame Primarolo (harmfull competition)
[2] Le Figaro 13 avril 2023
[3] Cf notre article du 25 avril « De bons salaires pour de bons enseignants » , Il faut meubler les 100 jours et réussir la mixité
[4] Titre d’un de mes ouvrages : Jacques Garello Le vote Libéral éd. Libréchange, 2014
[5] Aujourd’hui même dans la Nouvelle Lettre mon article François Liotard, sincères regrets, « la bande à leo » a conduit le libéralisme au pouvoir
[6] Cf. dans les fondamentaux les articles sur la vraie signification du libéralisme.