Gabriel Attal : un discours dont la longueur a été indécente et discourtoise. Il a traité Michel Barnier comme un subordonné à laquelle il laissait quelques dossiers à régler.
Il a été très poète, pour nous faire vibrer sur « les valeurs de la République », la « grandeur de la France quand elle est unie ». Il a encaissé les profits des Jeux Olympiques, de la Libération. Il a demandé de prendre soin des services publics de l’école (« assurance-vie de la République »). Il ne fallait pas manquer l’éloge de l’Etat : nous avons un « Etat durable, un Etat solide, qui est un ciment de la Nation » Et l’éloge au peuple : « Un peuple indomptable, attaché aux valeurs de la République[1] ». Au cœur de ce peuple « des paysans attachés à leur terre » (admirable sans doute). Le génie français est de savoir que « l’avenir nous appartient » Les Français « rêvent de concorde et d’unité ». Le génie français est de savoir que « l’avenir nous appartient » Les Français « rêvent de concorde et d’unité ».
Ce long discours a inspiré à Michel Barnier une boutade bienvenue : « Puis je ajouter quelque chose ? » Il remercie Gabriel Attal de lui avoir fait la leçon… Il rappelle qu’il est un homme de fidélité : gaulliste depuis l’âge de 15 ans, mais sans esprit sectaire « le sectarisme est le lot de ceux qui ne sont pas sûrs de leurs idées ». Il désire faire preive d »’humilité. D’une part ne mépriser personne (donc pas le Rassemblement National), d’autre part savoir que le progrès ne vient pas du haut mais du bas : on peut compter avec les initiatives des gens d’en bas, et il faut aider cette société civile, ces associations remarquables par leur bénévolat. POn pourrait traduire ce propos comme un éloge de la subsidiarité, en tout cas pas de top down ! Il faut avoir aussi le courage de dire la vérité : la France subit une lourde perte financière, mais aussi une perte écologique : voilà bien l’homme en vert, celui du « principe de précaution ». La vérité est aussi la nécessité d’accroître l’influence de la France en Europe. , et de s’attacher à la vie des entreprises, quelles qu’elles soient industrielles, agricoles, maritimes. –
Enfin, et non le moindre, il faudra des changements et des ruptures : notamment dans les relations entre l’exécutif et le parlement, mais aussi dans les relations plus élargies avec tous les groupes politiques, les partenaires sociaux et tous les élus locaux. Respecter « les gens d’en bas » est le moyen de trouver l’unité et l’apaisement.
La réaction à ce discours a valu à Michel Barnier le qualificatif de « libéral ». C’est aller sans doute un peu vite en besogne compte tenu de ses nombreux postes ministériels, il a toujours été dans les rouages de l’Etat. La prochaine analyse pourra de faire avec la composition du gouvernement.
[1] Cette expression convenue dans les discours n’a aucun sens Cf mon article du 2 juillet 2024 (Fondamentaux) Les Valeurs de la République : une référence utile. Mais utile à qui ? utile à quoi ? Quelles sont-elles ?