Le drame de Southport a déclanché des émeutes dans un grand nombre de villes britanniques. Le Premier Ministre Keir Starmer a rendu l’extrême droite responsable de ces attaques contre la police et les bâtiments publics. Il a annoncé que les violences seraient sévèrement « regrettées » par leurs auteurs. Retrouver et ressusciter l’autorité de l’Etat est certainement nécessaire : la police et la justice sont des missions régaliennes par excellence, et le gouvernement doit assurer la sécurité des citoyens. Mais, comme bien d’autres, l’Etat britannique a failli à ses obligations, et il faut changer rapidement de moyens et de méthodes.
Néanmoins la personnalité de l’assassin des trois petites filles a certainement attisé la haine d’une grande partie de la population britannique. Né à Cardiff (donc de nationalité anglaise) sa famille est d’origine rwandaise. Or le Rwanda est depuis 2022 le pays vers lequel les autorités britanniques expulsent les immigrés en situation irrégulière. Les réseaux sociaux ont naturellement jeté de l’huile sur le feu, ils ont assimilé immigration et criminalité, et diffusé la haine des immigrants.
Malheureusement ce qui s’est produit ces jours-ci en Angleterre est également connu dans bien d’autres pays, y compris le nôtre. C’est que l’immigration massive semble irréversible, et si certains pays réussissent encore aujourd’hui à la maîtriser (comme le Canada, l’Australie ou la Finlande et la Suisse), le péril est sérieux dans d’autres pays, notamment le nôtre.
Les libéraux ont-ils une analyse complète et satisfaisante de l’immigration ?
Il y a une certitude absolue : la liberté de circuler est un droit individuel fondamental. La preuve en est que cette liberté est totalement supprimée ou très fortement réduite par les dictatures. Les échanges d’otages actuellement pratiquées ou envisagées démontrent qu’il n’est pas facile de sortir de Russie ou de la bande de Gaza.
La libre circulation des personnes a pourtant existé à la fin du 19ème siècle et n’a été limitée que pour autoriser les immigrés à travailler dans le pays d’immigration : c’est l’origine du passeport, alors qu’auparavant aucun document n’était nécessaire : tout ressortissant d’un pays était sous la protection de son Etat, représenté à l’étranger par un consul.
Aujourd’hui les entraves à la libre circulation sont nombreuses et considérées comme normales, bien que certaines destinations soient plus contrôlées que d’autres. De la sorte l’immigration clandestine n’a cessé de prospérer et représente une part importante de la masse dûment contrôlée et enregistrée. Le vrai défi n’est donc pas celui de l’immigration, mais de l’immigration massive. Face aux défis de toutes sortes les libéraux ont donné depuis 65 ans au moins une réponse claire et nette aux deux questions : pourquoi cette immigration ? Comment la gérer ?
Pourquoi cette immigration ?
En 1957 deux économistes britanniques Peter Bauer et Basil Yamey donnent l’explication la plus simple et à mes yeux la plus irréfutable de l’immigration massive : notre planète abrite des populations demeurées pauvres et d’autres en pleine prospérité, et des millions de personnes fuient la pauvreté pour accéder au mieux vivre.Derrière cette évidence géopolitique se profilent en réalité plusieurs réalités.
D’une part la pauvreté a une origine contestable : c’est l’absence de liberté économique, d’autre part à la pauvreté s’ajoute la servitude, les dictateurs tiennent leur peuple en esclavage, enfin les dictateurs n’ont aucun intérêt à ce que leurs pays se développent. Ces thèses vont faire scandale au moment où elles sont lancées par Bauer et Yamey (1). La pensée unique est persuadée, conformément à la thèse marxiste, que c’est le capitalisme et l’impérialisme des pays riches qui ont réduit les pays pauvres à la misère, et spolié les peuples prolétaires en exploitant scandaleusement leurs ressources naturelles. Le pape Paul VI publie l’Encyclique Populorum Progressio, c’est le commerce mondial qui ruine le Tiers Monde, Gunnar Myrdal, futur prix Nobel (2) édite son ouvrage « Planifier pour planifier », en France François Perroux,créateur de l’ISEA persuade le gouvernement d’encourager les pays de l’Union Française à choisir la planification, les jeunes cadres africains vont se former à l’Université Patrice Lumumba à Moscou.
Avec le recul du temps, on comprend bien que nos pionniers libéraux avaient raison, mais il est utile de connaître et diffuser leurs deux arguments majeurs : il n’y a pas de croissance durable sans liberté économique, l’aide internationale est une machine à fabriquer de la pauvreté et de la dictature.
1°Le lien entre liberté économique et croissance durable
Il est d’abord visible dans les faits et les chiffres : les pays qui sortent de la pauvreté sont ceux qui admettent le libre échange et la libre entreprise.
Il s’explique naturellement : Adam Smith avait déjà expliqué que l’élargissement de l’espace des échanges permet d’améliorer les termes de l’échange (3). Hayek, qui avait fortement inspiré Bauer, avait insisté sur le fait que le libre échange a pour effet de diffuser le savoir, de rendre le progrès accessible à tout le monde. Enfin Mises avait vu dans la liberté économique l’occasion de motiver les individus pour le progrès, ils expriment leur créativité, et le marché permet la catallaxie, la rencontre de personnes dont les besoins sont divers, spécifiques et opposés. C’est d’ailleurs ce qui leur rend insupportable la dictature qui s’est installée dans leur pays, et qui les pousse à l’émigration.
Par contraste les dictatures appellent le dirigisme économique : la planification élimine le marché, la bureaucratie tue la créativité, la nomenklatura neutralise toute opposition et finalement toute initiative, les classes moyennes n’existent pas. Ainsi la pauvreté a-t-elle été le sort fatal de peuples entiers d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie, tout comme bien sûr des peuples sous contrôle soviétique jusqu’en 1991.
2°Les méfaits de l’aide internationale
La thèse de Bauer est apparue choquante et inadmissible parce qu’elle allait à l’encontre de la grande idée du moment : le développement économique ne peut se faire sans l’aide internationale.
L’idée prolonge la fiction marxiste ; puisque la pauvreté est l’héritage du capitalisme, les riches ont maintenant le devoir d’aider les pauvres. Chez les catholiques règne l’esprit de partage, chez les marxistes on travaille à la révolution et à la dictature du prolétariat, Cuba est un pays exemplaire.
L’aide internationale se justifie chez les économistes dominants par l’application du keynésianisme aux pays du Tiers Monde : l’apport d’investissements publics permet de stimuler la demande globale et de créer des « pôles de développement » (4) Bauer va démontrer tout le contraire : l ’aide internationale n’a jamais amorcé le moindre développement, les pays les plus aidés ont reculé, comme ceux qui avaient été colonisés par la France, avec un pouvoir politique et une administration omniprésents ; à la différence des pays du Commonwealth plus tournés vers le commerce mondial. Pire encore : l’aide internationale renforce et la dictature et la pauvreté. En effet elle est distribuée aux Etats, c’est-à-dire aux gouvernants en place. Mais le peuple n’en verra jamais la couleur, il sera dans la poche de la nomenklatura, et plus précisément à l’abri dans des comptes en Suisse : voilà le « socialisme helvéto-africain » comme on dit. Expliquant que l’aide internationale est à base de dépenses publiques financées par tous les contribuables qui voient leur pouvoir d’achat diminuer, Bauer a trouvé une formule saisissante : « les pauvres des pays riches financent les riches des pays pauvres ». Il y a même des circuits financiers très bizarres :quand elle n’est pas privatisée sur des comptes en Suisse ou ailleurs, l’aide internationale peut en partie faire retour aux généreux donateurs ; les partis gouvernant en France reçoivent discrètement des fonds bienvenus : le système s’appelle « la France-à-fric »
Il a fallu toute l’ignorance ou la duplicité de Jacques Chirac pour contredire Bill Clinton qui avait décidé d’en finir avec l’aide internationale « trade, not aid ». (5)
En conclusion, l’immigration massive à laquelle sont confrontés tant de pays a pour origine le mépris des institutions indispensables pour une société de liberté ; un Etat limité, l’état de droit, la subsidiarité, le libre marché. Cela devrait aussi expliquer l’aptitude de certains pays de bien gérer cette immigration.
Comment gérer cette immigration ?
Là encore les libéraux se sont exprimés depuis fort longtemps Il ne s’agit plus maintenant de ce qui se passe dans les pays quittés par les émigrants, mais des institutions des pays « d’accueil ».
De ce point de vue notre pays offre de très nombreux exemples de ce qu’il ne faut pas faire. Il ne faut pas accueillir l’importe quelle quantité ni n’importe quelle qualité d’immigrés. Il ne faut pas offrir aux immigrés des droits sociaux gratuits et durablement garantis. Il ne faut pas concentrer les immigrés dans des quartiers et des zones spécifiques. Il ne faut pas dispenser dans les écoles un enseignement vide de toute culture et de tout savoir. Il ne faut pas tolérer les mœurs, les manifestations, les vêtements de nature à choquer la population locale, Il ne faut pas tolérer les atteintes à la loi et à la morale.
Il ne faut pas d’Etat Providence. Il faut parvenir à l’assimilation.
1° L’Etat Providence en cause
L’Etat Providence est déjà source d’abus et de conflits entre compatriotes. Hayek a dénoncé le concept de justice sociale qui légitimerait une redistribution permanente des revenus. Il a réfuté la thèse de John Rawls dans sa « Théorie de la justice » (6), suivant laquelle un des aspects de la justice sociale consisterait à donner le maximum possible à ceux qui ont le moins. Maxi-min. Le maximum correspond à un niveau de redistribution qui diminue la croissance, donc appauvrit tout le monde. Le problème est que Rawls n’indique jamais ce subtil niveau, on ne le perçoit qu’une fois qu’on est allé trop loin.
La réalité, dit Hayek, c’est que la redistribution de Pierre à Paul apparaît injuste à l’un et à l’autre : Pierre estime avoir été spolié du fruit de son activité créatrice, et Paul pense ne pas en avoir reçu suffisamment. L’affaire se complique encore avec le jeu démocratique, comme l’ont remarqué James Buchanan et Gordon Tullock (7), puisque les politiciens et leurs partis en quête de victoire électorale cherchent à contenter les diverses clientèles, notamment celle des électeurs médians en mesure d’inverser la majorité des suffrages.
L’Etat Providence multiplie les « droits sociaux » sans les assortir de devoirs sociaux. Apparaissent alors des rentes, une multitude d’allocations et de privilèges, comme l’accès gratuit à des prestations de santé, de transport, d’études, En France les droits sociaux ont atteint des sommets avec la période du Covid et la philosophie du « quoi qu’il en coûte ».
Le fait de doter automatiquement les immigrés de droits sociaux dont jouissent les nationaux a deux conséquences majeures et négatives.
D’une part le « système social le plus généreux du monde » attire beaucoup d’immigrés et les dispense d’avoir une intense activité productive, d’autre part les nationaux estiment que les immigrés sont des parasites, qui encombrent les services publics, qui coûtent cher, qui occupent des logements sociaux devenus rares. Il va de soi que beaucoup de nationaux français vivent aussi en parasites. Au 19ème siècle le grand libéral Frédéric Bastiat expliquait comment l’Etat Providence prenait le visage sympathique de la « fraternité » : « La fraternité ? Les avantages pour moi, les charges pour les autres ». Immigrés ou pas, une majorité de Français est réellement « fraternelle »
Comme le démontre Deindre Mac Closkey l’égalité se marie difficilement avec la liberté, car l’une des caractéristiques de la liberté est d’autoriser chaque être humain à écrire sa propre histoire, à affirmer sa propre identité. Bastiat précisait d’ailleurs que le droit de propriété est indispensable pour que chacun se voit reconnaître ses propres mérites : « l’homme naît propriétaire ». L’Etat Providence poursuit au contraire le mythe de l’égalitarisme, alors qu’il creuse arbitrairement des inégalités.
En privant les êtres humains de leur liberté, en déformant le sens de la propriété et de la fraternité, l’Etat Providence fabrique progressivement l’homme nouveau : il a perdu le sens de la responsabilité personnelle, il n’aime ni le travail ni la réussite (toujours suspecte à ses yeux). Il est assez paradoxal que les ennemis de la liberté accusent le système capitaliste de créer une société de non travail, de consommation et de loisirs. La réalité est évidemment à l’inverse. C’est l’Etat Providence qui incite les jeunes à refuser le travail, à rester au chômage jusqu’à un âge avancé, et à penser que quelqu’un doit payer pour eux, les riches par priorité.
2°L’assimilation en perspective
Une société de liberté ne signifie pas que n’importe qui puisse faire n’importe quoi, n’en déplaise aux anarcho-capitalistes et aux libertariens extrêmes. Les règles du jeu social doivent être connues et respectées de toute personne.. A la suite d’Hayek les libéraux classiques exigent simplement que ces institutions soient le fruit d’un ordre spontané, né de l’expérience vécue à travers un processus d’essais et d’erreurs (9) Les immigrés doivent naturellement respecter les institutions du pays d’accueil, et la mission de l’Etat du pays considéré est de faire respecter les règles du jeu.
Il y a ici une première remarqua importante : la mission n’est pas remplie en France ni dans d’autres pays. Trop occupés à organiser et financer l’Etat Providence les gouvernants ne consacrent qu’une très faible partie de leur activité et de leur budget à la police, la justice et la défense ; 6% des dépenses publiques l‘an dernier.
Il y a une autre difficulté pour faire respecter les institutions nationales par les immigrés : c’est le communautarisme. Il est le fruit cumulé des conditions d’accueil et des chocs culturels.
Face à une immigration massive et en peu de temps, les gouvernants et certains élus locaux ont agi dans l’urgence et ont concentré le flux migratoire dans des quartiers et des logements loin des centres cilles. Des cités sont ainsi devenues des forteresses. Depuis une vingtaine d’années au moins le trafic de drogue a multiplié ces zones de non droit. La jeunesse a été formée dans des écoles pénétrées par l’islamisme radical. Les partis de gauche ont exploité le communautarisme. Voici donc l’islamo-gauchisme en place. Le choc culturel entre la religion musulmane dans sa version entière (y compris la charia et le djihad, sainte guerre de conversion) et les mœurs françaises.
A mon sens la meilleure approche libérale du problème de l’immigration a été proposée par James Buchanan avec son image du club. Dans un article célèbre Buchanan s’interrogeait sur la taille optimale d’un club. Par la suite, et à propos de l’idée de contrat social, il pouvait assimiler une société à un club et finalement l’entrée dans un pays pose les mêmes problèmes que ceux de l’entrée dans un club :
– les candidats à l’entrée doivent connaître les règles de conduite dans le club
– les membres du club doivent déterminer le nombre et la qualité des candidats
– les candidats retenus prennent solennellement l’engagement de rester fidèles aux principes et aux mœurs du club
– tout manquement aux engagements pris entraîne exclusion immédiate du club (8)
Je peux transposer légèrement cette litanie en l’appliquant à l’immigration :
1°Comme je le soulignais plus haut, la liberté de circuler est un droit individuel fondamental, d’ailleurs environ un quart de la population mondiale traverse toutes les frontières pour ses activités professionnelles, ses études, ou en qualité de touriste.
2°Pour autant une immigration massive et soudaine autorise les pays d’immigration à des contrôles quantitatifs et qualitatifs prenant en compte l’origine (Droit d’asile), l’âge et la famille des candidats. Pour les quotas ils doivent être décidés en fonction du seuil déjà atteint et de la période d’assimilation à prévoir
3°Le lieu et les conditions d’accueil doivent être imposés à l’immigrant, comme l’ont fait les Allemands pour les Turcs
4° La langue du pays d’accueil doit être connue ou apprise dans les mois qui suivent
5° La perspective d’un travail ou d’une occupation rémunérée fait l’objet d’un engagement formel.
Je m’arrête un instant sur cet engagement : il peut prendre la forme classique d‘un contrat de travail dûment certifié par un employeur pour une durée déterminée, ou bien, et c’est ce qui me semble plus réaliste, d’un prêt sur l’honneur accordé à l’immigrant par l’Etat ou une autre entité publique, avec un échéancier précis et adapté à la personnalité de l’impétrant. De la sorte il sera obligé de « gagner sa vie » pour faire face à son engagement. Naturellement toute échéance impayée vaut expulsion immédiate du pays.
6° Cette intégration par le travail et l’activité productive est de nature à éduquer rapidement les immigrés : dans l’atelier, le bureau ou le magasin, ils apprennent bien plus vite que partout ailleurs. D’ailleurs la volonté de travailler est chevillée à l’esprit de milliers de candidats à l’immigration, comme on peut l’observer avec le nombre de personnes qui risquent leur vie en traversant la Manche pour aller en Angleterre. En France l’obligation de travailler n’est pas aussi dirimante.
Il est certain que d’autres approches sont pensables, et ont peut-être été couronnées de succès ailleurs ou en d’autres temps. Je pense qu’il n’y a pas une et une seule solution miracle, comme le laissent entendre certains hérauts de la classe politique. En effet il faut tenir compte d’un très grand nombre d’éléments comme :
– le regroupement familial, qu’on ne peut ni condamner ni accepter suivant les cas ;
– les relations diplomatiques entre le pays d’acceuil et le pays d’origine, notamment en ce qui concerne les procédures d’expulsion
– le besoin en main d’œuvre, compte tenu de l’importance et de l’âge de la population active
– mais aussi le besoin d’ingénieurs, cadres et techniciens
– l’organisation politique et constitutionnelle des pays d’accueil : sans nul doute le jacobinisme est un handicap, les pays décentralisés et fédéraux sont mieux placés
– le rôle de la société civile, active dans les actes de solidarité volontaire ou écrasée par les pouvoirs publics et leurs services, les pays du Nord de l’Europe ont cet avantage.
Je vous laisse sur cette dernière remarque. Dans notre pays comme en Angleterre le rejet, la peur et parfois la haine de l’immigration et de l’immigré grossissent sans cesse, un seuil est certainement franchi. Mais c’est aussi nos propres institutions qui sont en cause, et les grands poncifs comme souveraineté nationale, culture française, laïcité, valeurs républicaines, ne sont d’aucun secours, ils attisent le feu. et ne débouchent sur aucune solution durable.
Il faut remonter à la source et changer nos institutions. La source c’est le tiers de l’humanité condamné à la misère par la dictature locale et la politisation des marchés mondiaux. Nos institutions sont trop riches en Etat Providence et trop pauvres en libertés d’entreprendre, de travailler et d’épargner. Enfin et non le moindre, l’esprit de compréhension et de paix ne règne que dans les pays où la nature profonde de l’être humain est respectée, et il peut connaître liberté, responsabilité, propriété et dignité. Retrouvons, restaurons, ces valeurs morales et spirituelles :c’est je crois le contenu et le projet les plus profonds du libéralisme.
(1) Economics in Underdeveloped countries Chicago Uny Press 1957)
(2) Paradoxalement en 1974 il partagera le prix Nobel d’économie avec Friedrich Hayek !
(3) Alors que la grande thèse à la mode en 1965 était celle de la détérioration des termes de l’échange au détriment des pays exportateurs de produits bruts (le Brésilien Raul Prebish)
(4) J’ai d’ailleurs connu la thèse de Bauer dès 1957, année où je commençais ma thèse de doctorat qui démontrait que le keynésianisme était par nature inapte au développement puisque Keynes ne s’intéressait qu’au court terme et partait de l’hypothèse d’une offre globale donnée. J’ai souligné l’incohérence du texte de la Théorie Générale. Quelque 25 ans plus tard j’ai eu le plaisir d’accueillir à Aix Peter Bauer à l’Université d’Eté de la Nouvelle Economie, il est revenu plusieurs fois nous enseigner)
(5) Mais VGE avait déjà accepté les cadeaux de Bokassa, plus tard Sarkozy remerciera à sa manière son ami Kadhafi, et Jean Marie Le Pen n’a pas caché son amitié pour Sadam Hussein
(6) John Rawls A theory of justice éd.originale 1965
(7) An Economic Theory of Clubs, Economica, février 1965)
(8) j’ai d’autant moins de peine à rappeler cette litanie que j’ai été membre du Lions Club International, dont j’ai été directeur de 2002 à 2004)
(9) En cela ils s’inspirent de la philosophie thomiste, et Hayek lui-même a considéré les scolastiques comme les pionniers du libéralisme.