Benoit Perrin, directeur de Contribuables Associés, était l’invité de Radio Sud mardi 5 novembre. A la demande d’André Bercoff il faisait la comparaison entre coûts de l’enseignement privé et de l’enseignement public. L’écart est de 30 %.
Cela représente une somme considérable puisque le budget de l’Education Nationale est actuellement de 65 milliards d’euros.
L’argumentation de Benoit Perrin était frappé du sceau libéral. Il y a d’ailleurs des années de collaboration entre Contribuables et l’ALEPS.
Voici les explications d’un tel écart :
1° Il y a davantage d’enfants dans les classes privées : 2 fois plus dans le primaire, 1,5 fois dans le collège. Apparemment cela ne nuit pas aux résultats scolaires
2° Les retraites des enseignants du privé sont inférieures à celles du public, puisque les pensions des fonctionnaires sont calculées sur leur dernier salaire (au lieu de la moyenne des 15 dernières années dans le privé soumis au régime général)
3° La valeur des points du public augmente plus vite que dans le privé, elle dépend du bon vouloir du gouvernement en place et de la pression syndicale
4° Sur 1.200.00 membres du personnel de l’Education Nationale 220.00 ne sont pas des enseignants, mais des « encadrants » : au ministère et dans le millefeuille des rectorats et académies. Le poids de ces gestionnaires est comparable à celui des hôpitaux publics
5° Dans le privé les chefs d’établissements jouissent d’une très grande autonomie, alors qu’ils n’en ont aucune dans le public. Les initiatives et les adaptations sont améliorées d’autant.
6° S’il est vrai que les fonds publics (Etat, régions, départements, communes) représentent 75% du financement du privé, les parents contribuent pour 25 %
Faute de temps (la liste est déjà longue) Benoit Perrin n’a pas évoqué la critique habituelle : école privée égale école de riches. C’est ignorer d’une part les variations des scolarités en fonction des revenus et des situations de famille des parents pratiquées par beaucoup d’établissements, d’autre part les exemptions fiscales, chèques éducation, chartes avec l’Etat que pratiquent la plupart des pays libres.
Enfin, il faut toujours se rappeler que l’enseignement privé n’est pas libre. Il subit les programmes et la pédagogie imposés par la rue de Grenelle, et d’après les accords Lang Cloupet passés en 1993 les effectifs des élèves des établissements privés ne peuvent dépasser le quart des effectifs du public. De la sorte chaque fois que le public ferme une école, un collège ou un lycée, le privé doit aussi fermer des classes.