Samedi dernier les électeurs taïwanais ont choisi pour nouveau président Lai Ching-te, membre du parti DPP (Parti Progressiste-démocrate). Avec 40 % des suffrages le candidat du DPP a éliminé celui du parti pro-pékinois Kuomintang. Cela s’est fait en dépit des menaces officiellement proclamées du gouvernement de Pékin et grâce au soutien total des Etats Unis de Joe Biden.
Les raisons du choix sont assez évidentes : les gens de Taïwan savent comment les choses se sont passées à Hong Kong. Cette ville, l’une des plus riches et des plus belles du monde au temps du protectorat britannique, a été colonisée, envahie et défigurée du jour où le gouvernement de Pékin l’a prise en charge. Le slogan « Pékin c’est la paix » n’a pas fait recette : la paix communiste est bien connue pour ses bienfaits !
Cela dit n’est-ce pas reculer pour mieux sauter ?
Les menaces de Pékin demeurent vaines à ce jour pour des raisons tant militaires qu’économiques. Le canal qui sépare la Chine continentale et communiste de l’île de Taïwan a une largeur comprise entre 80 et 160 kilomètres et on dit que la moitié des plus gros navires porte-conteneurs du monde transite par le Canal. De plus Taïwan produit et exporte la presque-totalité des semi-conducteurs dont l’industrie mondiale (et notamment automobile) a besoin. Dans ces conditions on ne voit pas une attaque chinoise tentée dans les mois à venir, elle serait suicidaire, militairement et économiquement.
En revanche, c’est le soutien américain qui protège Taïwan dans les airs. Et ici les pronostics sont plus difficiles. Les Etats Unis sont en campagne électorale et la victoire de Trump a été nette dans les primaires de l’Iowa. Si Trump est élu il est certain qu’il reviendra à sa politique isolationniste comme il l’a fait dans son dernier mandat. Mais il avait aussi tenu la dragée haute face à la Chine. En attendant c’est le Congrès américain et les Républicains qui bloquent les crédits destinés aussi bien à l’Ukraine, qu’à Israël, qu’à Taïwan. Nul doute que les Américains soient plus occupés par le Pacifique que par l’Atlantique et l’Europe. Alors Taïwan pourrait vivre encore quatre ans d’indépendance. Il est dommage que la guerre globale engagée contre l’Occident par l’alliance islamo-communiste soit tributaire des considérations électorales et politiciennes de Washington1.
1 C’était le thème de l’article de Jacques Garello Quand le sort du monde dépend d’un jeu électoral – L’Ukraine abandonnée par le Congrès américain Actualité 12 décembre 2023