Nous avons déjà évoqué l’importance des Jeux Olympiques pour Emmanuel Macron (1).
Ces premiers jours le confirment : les Jeux sont les bienvenus. Bienvenus dans l’immédiat : tous les soucis s’envolent avec les médailles françaises. Mais aussi et surtout bienvenus pour la rentrée politique, l’Elysée reprendra en mains cette France égarée du 9 juin et du 7 juillet.
Un Président discret
On connaît la naturelle discrétion de notre Président. Mais pour que les choses soient bien claires il avait précisé dès l’entrée de Jeux qu’il se tiendrait tout à fait à l’écart des compétitions. D’abord pour ne pas en fausser les résultats , ensuite par égard vis-à-vis des autres chefs d’Etat présents, enfin pour ne pas être soupçonné de récupération politique.
Malheureusement, avant même l’ouverture officielle des Jeux, voilà que l’équipe de France de rugby à 7 remporte une magnifique médaille d’or. Emmanuel Macron était bien obligé de se tenir au Stade de France et d’être présent pour la remise des médailles, et de féliciter nos valeureux équipiers. Quand la France est grande, le Premier Français est grandi.
Il va de soi que la cérémonie d’ouverture ne pouvait manquer d’honorer le Président du pays d’accueil. Le président du CIO a donc dit tout ce que les Olympiens devaient au Président français, qui s’est exprimé pour rappeler l’honneur et la joie d’accueillir les Jeux. Cette incartade à la discrétion faisait partie du protocole diplomatique, il n’y a donc pas de quoi s’étonner. En revanche, voilà que les médailles s’accumulent plus vite que prévu, et l’on retrouve Emmanuel Macron au moment des médailles quand un sportif ou une équipe de notre pays l’a emporté. A ce rythme on peut craindre pour la santé du Président, mais il est vrai que le Dieu de l’Olympe veille sur le Dieu de l’Elysée. D’autres proches du Président l’assistent avec talent pour orienter les Jeux Olympiques dans le bon sens. Notamment les commentaires de Madame la Ministre des Sports Oudéa-Casterac qui trouve « bon enfant » les bagarres sur le stade de Saint Etienne et qui explique le rôle de l’Etat dans la conquête des médailles gagnées à ce jour…
La diffusion de la culture française dans le monde
Paris au cœur de la France, la France au cœur du monde : l’humanité nous voit, nous écoute, nous imite. Ces réalités étaient déjà dans l’esprit du spectacle de présentation (2). Des blue bell girls aux drag queens, la France peut diffuser sa culture . C’est une réussite qui dispense des intéresser au chaos actuel que vit notre pays. Dette publique, services publics en faillite, insécurité, immigration sans contrôle, fraude, corruption, privilèges et protectionnisme : la vraie scène française est cachée par le rideau des Jeux.
Il y a même résurrection du vieux rêve gaulliste : la France troisième puissance, entre Washington et Moscou. La réalité est toute autre : d’abord il y a la Chine et les pays du Sud qui nous attaquent aussi, ensuite la position de l’Elysée vis-à-vis de l’Iran et d’Israël est ambiguë, enfin la France n’a plus l’Europe à sa main – elle a épuisé son crédit.
Il est vrai que nous comptons quelques pionniers de la nouvelle culture mondiale : celle des œuvres artistiques qui tournent le dos à la beauté et n’aiment ni la Joconde ni Monnet. Culture mondiale aussi que celle du rap, du bruit, des grossièretés – mais Aya Nakamura sait chanter La Vie en Rose. Il est également vrai que la philosophie post-moderne et le wok qui règnent dans les universités américaines dans les universités américaines doivent beaucoup aux Français Derrida, Deleuze, Foucault, Althusser, etc. Qui parlerait de Jacques Maritain et de René Girard ?
L’union nationale reconstituée dans les esprits
Dana la gloire mondiale, dans la victoire sportive, la France se retrouve unie, La Marseillaise est le tube de l’instant. Voilà qui présage des jours heureux après le 14 Août, date annoncée pour la fin du gouvernement démissionnaire de Gabriel Attal.
L’union se nourrit de mots fétiches : quand on gagne, tout le monde gagne, tout le monde partage la joie.
Tout d’abord quand il y a une victoire, elle appartient à un vainqueur, et pas au vaincu, même la troisième mi-temps du très sympathique rugby ne déroge pas à la règle : une victoire c’est une compétition, c’est une concurrence, un concours, il y a un vainqueur et un vaincu, il y a des premiers et des derniers. Mais la concurrence est un concept incompris, peut-être inconnu dans les mœurs françaises, voire européennes ; l’égalitarisme est passé par là, tout le :monde doit s’aligner. Le premier est mal perçu, il a ruiné les chances des autres : vive l’harmonisation, la concurrence est « dommageable » (harmful competition).
L’autre mot fétiche est partage. Il semblerait que toute la joie d’une victoire doive être partagée entre vainqueurs et vaincus. Le vainqueur ne peut garder la joie pour lui, il la partage spontanément avec tous les autres. Le vaincu n’est peut-être pas tout à fait joyeux : n’a-t-il aucune peine d’avoir perdu ? Est-il très heureux de la victoire de l’autre.? Mais l’inconscient collectif à la mode veut que tout soit partagé. Et en dehors du partage volontaire pratiqué en famille, ou au sein de communautés de toutes sortes, se profile la solidarité publique, l’obligation de partager. Il est au passage à remarquer que les adversaires de la vilaine société capitaliste néo-libérale ignorent que le libre échange est un partage, puisque chacun satisfait les besoins de son partenaire. Le « partage marchand » est autrement préférable au partage collectiviste planifié.
L’union nationale reconstituée en politique
Après le 14 Août rien ne va s’opposer à la constitution d’un gouvernement d’union nationale. C’est évidemment le Président de la République qui a seul le pouvoir de choisir un Premier Ministre. Pour l’instant il a une candidature et une seule : celle de Lucie Castets, présentée par la NGR.
Mais Lucie Castets ne comprend pas pourquoi le Président ne la nomme pas tout de suite : les Jeux Olympiques doivent-ils mettre la démocratie en vacances ? De toute façon, il n’est pas question que l’union s’élargisse au point d’inclure le RN : donc l’union n’est que partielle, excluant les représentants du plus grand nombre d’électeurs en ce moment. L’Union nationale ne peut être que Républicaine, or le Rassemblement est National n’est pas Républicain, donc le Rassemblemeent ne peut être National puisqu’il n’est pas Républicain. Jacques Garello a su repérer avec précision ce que sont les « valeurs de la République ». Voilà donc la voie ouverte à une autre candidature, la question est qu’on ne sait pas laquelle. Edouard Philippe est possible, mais il a aussi des ambitions pour 2027. Laurent Wauquiez est dans la même situation, il a su manœuvrer assez finement pour occuper scandaleusement les sièges du RN dans le bureau de l’assemblée. La vérité est que nul ne se sent le courage d’être nommé Premier Ministre pour quinze jours, sinon quelques vieux routiers qui n’ont rien à perdre, même l’honneur, tels François Bayrou, Henri Guaino ou François Hollande.
Le Président a donc l’embarras du non-choix.
Cela va-t-il rendre une cohabitation précaire ou impossible ? Il ne faut pas sous-estimer l’art de l’improvisation et de la manœuvre du Président.
La vérité est que l’union nationale n’existe pas plus aujourd’hui qu’il y a deux mois. Non seulement LFI ne désarme pas dans son programme commun de la gauche, mais les élus sont dépassés par les syndicats et, de plus, par la « cinquième colonne » qui s’est manifestée par le sabotage des voies ferrées ce week end. On dit « cinquième colonne » pour désigner une organisation secrète mais très bien organisée, en général animée et financée par des fonds venus d’ailleurs, et qui ne reculent devant rien pour compliquer la vie quotidienne des braves gens.
De toutes façons, la solution du chaos français ne peut être trouvée au sommet de l’Etat ou dans le terrorisme – tous deux ajoutent à la violence et à la haine. La solution ne peut venir que d’une rupture totale avec ce monde politique usé, sectaire, ignorant et impuissant. Le temps est venu d’un parti et d’un candidat qui porte le seul espoir de renouveau : le libéralisme.
(1) article de Jacques Garello Actualité du 29 juillet « Rentrée » de Macron : enfin du solide ! Exclusion du RN, Nouvelle Assemblée, Premier Ministre, JO : le Président a tout réglé
(2) article Actualité du 29 Juillet Ouverture des JO : immoralité et laïcité militantes Nivellement par le bas, idéologie et wokisme