Certes il y a un drapeau palestinien il est brandi dans beaucoup d’universités du monde entier ; Certes en 1964 l’ONU a reconnu comme Etat souverain l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) mais l’OLP n’est pas actuellement un Etat, comme son nom l’indique c’est une organisation. L’OLP a été dès l’origine dirigée pat le Fatah et a revendiqué le territoire de la Palestine. Mais d’une part la Palestine englobe aussi le territoire de l’Etat d’Israël (qui a bien une reconnaissance officielle depuis 1947), d’autre part une partie de la Palestine (la bande de Gaza) s’est séparée du Fatah pour se mettre sous la coupe du Hamas.
Cet imbroglio rend difficile une solution pacifique de la guerre au Proche Orient, d’ailleurs les acteurs principaux du conflit sont extérieurs à la Palestine : l’Iran, la Russie, la Turquie, la Syrie, le Liban et bien d’autres Etats de la région. On ne peut comprendre ce qui se passe actuellement si on ne distingue pas deux entités différentes : la Palestine, une région, et les Palestiniens, un peuple en quête d’un Etat.
La Palestine : une région
Le nom de Palestine apparaît bien avant la Grèce Antique et dla République Romaine. Elle désigne la région comprise entre la Méditerranée à l’Ouest et le Jourdain et la mer Morte à l’Est. Au Nord est le désert du Golan, et au Sud le désert du Neguev.
Cette région a une histoire politique très « riche », pour simplifier : après les Romains les Ottomans puis les Croisades Catholiques, puis à partir de 1841 l’emprise de l’empire Ottoman. Le sort de la région va être lié aux deux guerres mondiales :
1° la Turquie ayant été l’alliée de l’Allemagne en 1914-1919 est dépossédée de la Syrie du Liban et de la Palestine. La France reçoit de la Société des Nations mandat de gérer la Syrie et le Liban, tandis que l’Angleterre occupe la Palestine – ce qui suscite le terrorisme des Juifs de l’Irgoun. Dans les années 1930 de nombreux Juifs objets de persécutions en URSS rejoignent la Palestine et organisent des kibboutz, fermes collectives sur les terres de la région palestinienne.
2° la Turquie ayant été l’alliée du 3ème Reich et de Hitler est à nouveau chassée de Palestine et l’ONU proclame l’Etat d’Israel en 1948. Ses frontières sont celles de la Galilée, de la Samarie et de la Judée, c’est à dire le territoire historique de la Palestine Cependant beaucoup de Juifs immigrés de l’URSS et des pays communistes viennent peupler aussi la Cisjordanie, territoire situé entre la Palestine et la Jordanie. De la sorte naît une adversité entre Juifs et peuples de diverses nationalités désormais appelés « palestiniens ».
Les Palestiniens : un peuple immigré
Sans doute peut-on appeler Palestiniens les non Juifs qui sont actuellement installés dans les limites de l’Etat d’Israël, y compris Jérusalem, et y compris dans la bande de Gaza (en faveur du Hamas ou hostiles au Fatah) Mais il faut aussi tenir compte de ce qui s’est passé depuis la guerre des Six Jours en 1967, qui amène Israël à annexer la Cisjordanie et la bande de Gaza et à limiter l’installation des musulmans à Jérusalem.
Par vagues successives des centaines de milliers de personnes ont fui la Palestine et se retrouvent dispersées d’abord dans les pays arabes voisins (Jordanie, le plus gros contingent, Syrie et Liba) ensuite dans le monde entier (150.000 aux Eats Unis, 100.000 au Chili et en Colombie)–ce qui explique peut-être la mobilisation pro-palestinienne dans un grand nombre de pays. Suivant une estimation chiffrée1 il est indiqué que la diaspora palestinienne serait riche de 6 ou 7 millions de personnes.
Quelle que soit la valeur de ces chiffres, ils suffisent à éliminer l’image d’un territoire (la Palestine) occupée par un colonisateur (Israël) asservissant un colonisé (les Palestiniens). Ils suffisent aussi à situer un Etat Palestinien en Cisjordanie, personne n’en veut : ni Israël, ni la Jordanie, ni l’Egypte. Mais alors où ?
1 le Monde Diplomatique, 2005 proposé par Wikipédia