Le Conseil d’Administration de l’ALEPS s’est réuni ce lundi 6 février au siège de l’association 35 Avenue Mac Mahon à Paris. Moitié présents, moitié en visio, les administrateurs étaient nombreux : Le vice-président Jean Philippe Delsol, Jacqueline Balestier et Olivier Méresse qui assurent le secrétariat, Jacques Cohen, trésorier, les membres du collège présidentiel Francis Balle, Alain Mathieu, Patrick Simon, les vice- présidents Jean Philippe Feldman et Pierre Garello, les administrateurs Eudes Baufreton, Patrick de Casanove, Patrick Coquart, Nicolas Lecaussin, Philippe Nemo.
L’ordre du jour était important, en particulier il s’agissait de procéder au choix d’un nouveau Président (qui doit être confirmé en Assemblée Générale prochainement). En effet, Pascal Salin a désiré abandonner la présidence car sa santé est en ce moment chancelante. Après un amical débat entre les Conseillers, le choix s’est porté sur un tout jeune président : notre rédacteur en chef Jacques Garello.
Il a déjà occupé cette fonction : 37 ans de présidence – il l’a abandonnée pour la transmettre à Patrick Simon, puis à Pascal Salin. Il l’a acceptée lundi après avoir fait une présentation de ce qu’il faut faire pour que l’ALEPS, riche d’un passé glorieux, mais aussi d’un présent dynamique avec un potentiel considérable en hommes, idées, œuvres et relations, puisse réaliser au cours des prochains mois un projet ambitieux consistant à convaincre et organiser la société civile. Jacques Garello a aussi accepté sous condition d’être bien aidé par les plus jeunes vice-présidents et en collaboration avec les instituts et associations actuellement membres de la Confédération Libérale : Cercles Frédéric Bastiat, Entrepreneurs pour la France, Euro 92, Institut Turgot, IRDEM, IREF et UNPI.
Nous profitons de cette occasion pour vous rappeler un texte écrit en 1987 par Louis Pauwels en préface d’un ouvrage collectif consacré au 10ème anniversaire de l’Université d’Eté de la Nouvelle Economie à Aix en Provence. Il fait l’éloge de notre Rédacteur en chef nouveau Président, mais surtout il démontre que la promotion du libéralisme peut et doit se faire, il permet aussi de voir que notre mission aujourd’hui ressemble beaucoup à ce qu’elle était en 1987, mais nous n’avons plus aujourd’hui ni le Figaro Magazine, ni Louis Pauwels, ni la « bande à Léo ». Mais laissons la parole à Louis Pauwels (pp.11/15 de l’ouvrage De l’Ancienne à la Nouvelle Economie, Librairie de l’Université Aix en Provence éd. 1987) :
« Je connais Jacques depuis plus de dix ans. On rencontre à Paris des gens qui ont des opinions parce qu’ils ont des relations. Ces puissantes impersonnalités font carrière. Garello, lui, fait une révolution. Il prépare les conditions économiques, intellectuelles et morales de la révolution libérale et conservatrice dont nous attendons, avec lui , l’avènement en France, nécessaire à l’avenir de l’Europe.
Quand j’ai rencontré Jacques, il faisait partie avec ses mais Henri Lepage et Florin Aftalion, d’un groupe baptisé « Nouveaux Economistes ». Il n’y a de nouveau que ce qui a été oublié ou occulté. Le nouveau consistait à ressusciter, dans la modernité, la tradition libérale française, après trente années d’impérialisme intellectuel du marxisme et de dérive sociale-démocrate des gouvernements successifs.
En 1977, le libéralisme dit « avancé » par antiphrase, ou bien « avancé » comme on le dit d’un fromage impropre à la consommation, fait monter à un sommet jusque-là inégalé le taux des prélèvements obligatoires, et l’étatisme triomphe pour l’épanouissement de la classe politique, technique et administrative. Nous sommes en énarchie distinguée et dévorante alors que la gauche se trouve dans l’opposition. Mais la droite modérée, qui se recommande du « libéralisme avancé » , se contente de faire seulement un pas de moins que la gauche dans le sens gauche.
Garello n’aime pas se situer politiquement. Il se situe contre un seul parti, celui auquel adhère l’établissement à gauche comme à droite : le parti de l’Etat.
Une des batailles intellectuelles fondamentales commence. On doit à l’effort tenace de Garello le succès dans les esprits, au cours de ces dix dernières années, du mot « libéralisme » revenu à sa pureté initiale.
Les idées de Garello, père du renouveau libéral en France, n’ont certes pas encore totalement triomphé. Les élections de 1986 ont engendré beaucoup de déçus du libéralisme. La tentation centriste et sociale-démocrate persiste au sein de la nouvelle majorité, même si l’engouement pour le capitalisme populaire témoigne d’un changement de mentalités dans les classes moyennes. Mais cette déception-même montre que le libéralisme est porteur d’espoir et qu’il existe désormais, chez les Français, un désir de le voir réellement à l’œuvre
Pour Garello, comme d’ailleurs comme d’ailleurs pour son maître Hayek et les disciples du Mont Pèlerin, le libéralisme ne se réduit pas à une pratique économique. « Le libéralisme est un dogme issu du plus profond de notre culture » a écrit notre ami. C’est que la pratique économique est l’expression d’une philosophie, d’une morale, et je dirai même d’une esthétique de liberté. Cette philosophie s’articule sur les fondements métaphysiques du droit naturel. C’est en quoi le libéralisme est indissociable de notre tradition spirituelle. « L’institut Economique de Paris » et « l’Association pour la Liberté Economique et le Progrès Social » ont contribué, ces dernières années, à rapprocher le libéralisme du christianisme. Cette tâche est essentielle en France comme dans tous les pays latins d’Europe. Ce n’est pas le plus mince mérite de Garello d’en avoir perçu la nécessité. »