Je me réserve la possibilité de commenter plus longuement le programme de notre Premier Ministre, mais je vous livre quelques réflexions à chaud après avoir écouté Gabriel Attal pendant quatre vingt minutes (j’ai dû somnoler à un moment donné).
Ma première impression est que l’on n’en est pas à une contradiction près. Après avoir expliqué que la France est une nation exceptionnelle, fière de son identité, de son histoire, de sa culture et avoir insisté sur la souveraineté du pays, voici que l’on en revient au discours de la Sorbonne et au projet d’avoir toujours plus d’Europe. C’est ignorer par exemple que les normes écologiques et agricoles viennent de Bruxelles, mais sont largement amplifiées par Paris.
Autre contradiction : les Français, agriculteurs et autres, souffrent de la bureaucratie, des difficultés des services publics, des déficits budgétaires et du poids de la dette publique, mais c’est bien l’Etat français, y compris celui qui s’est renforcé depuis 2017, qui en est responsable. C’est l’arroseur arrosé.
Les contradictions mineures étaient présentes, même si elles n’apparaissaient pas instantanément. Ainsi le taux de chômage aurait-il êté en baisse historique, mais quelques minutes plus tard il est à plus de 7% et la comparaison avec l’Allemagne est dramatique. La valeur travail est ce que la France a inventé, comme les Droits de l’Homme (deux poncifs), mais personne ne veut travailler et les droits sociaux outrepassent largement les devoirs sociaux.
Quelques approximations pouvaient passer pour des mensonges, comme la réindustrialisation de notre pays, mais je n’insiste pas sur les couacs.
Enfin j’ai trouvé le Premier Ministre courageux et lyrique tout au long des 75 premières minutes, avec une Présidente de l’Assemblée incapable de maîtriser la gauche de l’hémicycle il fallait du talent et de la suite dans les idées pour supporter le brouhaha incessant, malveillant et anti-démocratique. Mais les 5 dernières minutes ont été de trop. L’attaque du Rassemblement National nous ramenait au café du commerce et la réunion des Français autour du mariage pour tous n’est heureusement qu’un espoir déçu.