Les dirigeants de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et de JA (Jeunes Agriculteurs) ont précisé qu’ils viennent à Paris pour « écouter Gabriel Attal » qui prendra la parole demain mardi. Ils ne sont pas partisans de menacer ou d’incendier les sièges du pouvoir parisien, leur action doit être sur le terrain, dans « les territoires », auprès des paysans, qui sont des entrepreneurs libres et responsables.
En revanche la Confédération Rurale a un programme plus agressif : pour obtenir quelque chose du pouvoir il faut montrer sa force et sa détermination. Force relative avec 15.000 adhérents dans 4 départements (contre 250.000 à la FNSEA), mais force déterminée à s’allier avec la CGT et tous les mécontents de France (taxis, pêcheurs, Bretons, etc.).
Donc c’est Gabriel Attal qui détient la clé. Mais le défi est très lourd en une semaine. Moins de 24 heures après sa nomination le Premier Ministre affronte l’Education Nationale avec l’affaire Stanislas, aujourd’hui le Conseil d’Etant annule en partie le projet de loi sur l’immigration, et demain c’est le blocus de Paris.
Au moment de sa nomination les éloges de ce jeune homme ont été chaleureux : enfin du nouveau ! Sa cote de popularité permettait de faire oublier celle du Président. Mais si l’on en juge par les premières consignes données et par les rares discours délivrés, on peut se demander quelle est la méthode de gouvernement choisie par Gabriel Attal, sans doute avec l’accord d’Emmanuel Macron.
Gouverner, c’est imprévoir : c’est descendre les rapides sur un radeau de fortune, comme dans les western, on va bien voir ce qui se passera. L’essentiel est de durer, il y aura bien quelque catastrophe ou quelque heureux hasard qui occupera l’esprit de ce bon « peuple de veaux », comme pensait De Gaulle. Après nous aurons l’IVG, l’euthanasie, l’Ukraine, la Mer Rouge, et quelques attentats, agressions ou viols. Si on a le temps on nommera quelques secrétaires d’Etat avant le Mardi Gras. C’est un Covid ministériel.