Grosse frayeur chez la plupart des commentateurs : l’extrême droite serait de retour avec les élections générales qui se dérouleront dimanche prochain 24 septembre. De quoi « affoler Bruxelles », ou encore « C’est la fin du monde en Vénétie ». La coalition menée par Giorgia Meloni serait au mieux l’équivalent du Rassemblement National en France, et au pire une répétition du coup d’Etat de Mussolini (d’ailleurs secrétaire du Parti Socialiste à l’époque).
Il est vrai qu’à l’heure actuelle la coalition dirigée par Giorgia Meloni est donnée largement gagnante dans les sondages : 43 % d’électeurs.
Mais plusieurs éléments permettent de revenir à la réalité :
- La composante « fasciste » de la coalition serait la « Lega Nord », dont on peut dire qu’elle a été créée par les gens de Lombardie et de Vénétie pour s’opposer à la dérive gauchiste et populiste des gouvernements en poste à Rome : les Italiens du Nord subventionnent de plus en plus les Italiens du Sud, dont les seuls éléments dynamiques et entreprenants émigrent…au Nord. Etre contre les impôts et l’Etat Providence serait donc une doctrine d’extrême droite.
- Parmi les personnalités de la coalition, on retrouve un grand nombre de ceux qui ont jadis soutenu Belusconi, dont le comportement personnel a en effet été regrettable, mais dont la ligne politique était ouvertement libérale. Mais le libéralisme n’est-ce pas aussi l’extrémisme ?
- Les électeurs italiens vont élire 400 députés et 200 sénateurs. Ces nombres sont très inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui, les italiens ont supprimé 30 % de leurs parlementaires : une réforme qu’on attendra longtemps en France !
- Les deux tiers de ces parlementaires seront élus à la proportionnelle (nationale), le troisième tiers au scrutin local majoritaire à deux tours. Là encore les Français aimeraient bien avoir une dose de proportionnelle (Monsieur Bayrou plaide en vain) scrutin plus honnête que celui qui dépouille le plus important parti de France d’un nombre incalculable de siège. Ce qui est normal en Allemagne, en Italie et ailleurs ne peut intéresser la classe politique française.
- Enfin, la crainte de Bruxelles vient surtout de l’élimination de Monsieur Mario Draghi, premier ministre d’un gouvernement « de coalition » qui a échoué dans son mandat. Son échec était prévisible : il n’a jamais été candidat ni élu dans aucune consultation. Mais il représente à Bruxelles un homme capable de faire des miracles monétaires et financiers, c’est-à-dire de mentir sans hésiter. On dit que Mario Draghi prépare une candidature à la Présidence cde la République italienne, il recevra sans doute le soutien de son ami inconditionnel Emmanuel Macron. Il y a quelques mois les deux compères passaient pour les artisans d’une reconstruction européenne sérieuse, libérée du poids des dettes publiques. Et dire que les Italiens vont préférer Giorgia Meloni !