Décivilisation : c’est le mot choisi par le vice-président de l’épiscopat français pour caractériser le projet de loi sur « la fin de vie », qui a malheureusement toutes chances d’être adopté par le Parlement[1].
Jusqu’à ces derniers temps l’Europe et la France pouvaient majoritairement s’inscrire dans une culture chrétienne, même si la classe politique avait la pudeur de ne pas en parler[2]. Or, la chrétienté est une culture de la vie : de la Noël à la vie éternelle elle porte l’espérance, vertu théologale aux côtés de la foi et de la charité.
Parmi les cultures il en est de plus ou moins civilisées. Il y a civilisation quand l’être humain est respecté dans ce qu’il a de plus profond, de plus conforme à sa nature : la liberté, la responsabilité, la propriété et la dignité. Aucun autre être vivant ne possède ces attributs. Leur porter atteinte c’est faire reculer la civilisation, il s’agit bien d’une « décivilisation ».
Obliger des personnes à organiser et accélérer la fin d’une vie sans tenir compte de la clause de conscience c’est violer leur libre arbitre. Médecins, infirmiers, aides soignants ont fait connaître leur refus d’aider quelqu’un à mourir. Dans certains westerns les bandits forcent un frère à tuer sa sœur, un enfant à tuer son père[3]
Mais le pouvoir en place considère à l’inverse qu’il s’agit d’un progrès, d’une réforme sociétale qui se contente d’accompagner l’évolution des mœurs. Mais voilà bien où est l’erreur dramatique. Les mœurs relèvent de la morale, c’est-à-dire de ce qui est considéré comme « normal ». Mais quelle normalité ? Statistique ? Devient moral ce qui est le plus fréquent. Il n’y a aucune dimension éthique dans cette approche, et on justifie alors le comportement du peuple allemand adhérant au nazisme. La normalité serait-elle démocratique ? Le droit positif créé par des élus peut-il ignorer le droit naturel qui, comme son nom l’indique, est conforme à la nature de l’être humain ?
Dans une société libre nul ne peut forcer quelqu’un à agir contre sa volonté. Ce théorème est le fondement de la civilisation. Malheur aux peuples et aux gens qui l’ignorent, ils marchent vers la servitude volontaire, puis vers le totalitarisme.
Dans la civilisation chrétienne, Noël est la fête de l’espoir, tout commence avec la vie du Christ. Puissent les Chrétiens fêter dignement cette naissance et prier pour ceux qui acceptent de porter la mort, du début de la vie avec l’avortement[4] à la fin de la vie avec l’euthanasie.
[1] Le mot a été rendu célèbre par l’ouvrage de Bertrand Charles Les chemins de la décivilisation Payot,éd. Mais l’auteur est un écologiste radical qui estime que l’homme détruit la nature, c’est là son incivilité. Par contraste le drapeau de l’Europe porte les douze étoiles de la couronne de la Vierge Marie.
[2] Refus par Giscard d’Estaing d’inscrire les « racines chrétiennes » dans le projet de Constitution Européenne
[3] Il était une fois dans l’Ouest
[4] Bientôt inscrit dans la Constitution