Il est maire de Cannes, président de l’Association des Maires de France (élu en 2021 contre un candidat parachuté au dernier moment par l’Elysée), et fondateur du nouveau parti Energie Nouvelle, tout en demeurant membre de LR.
Il commence à être connu de nos visiteurs, sans aucun doute, mais il n’a pas encore la notoriété des éléphants de la classe politique[1]. Voilà pourquoi il était important que la semaine dernière (Lundi 3) le Figaro lui réserve une double page sous le titre « David Lisnard : Les démissions d’élus locaux atteignent un niveau jamais vu ». C’est avec retard que nous rendons compte de cet article, mais nous ne pouvions pas laisser passer l’analyse de David Lisnard, parce qu’il touche un point central de tout programme libéral de réformes ; en finir avec le jacobinisme, libérer les communes, « rompre avec le paternalisme d’Etat », dit-il.
En effet les démissions d’élus locaux se multiplient sans cesse : globalement : plus de 1.000 maires depuis leur élection en 2020, et près de 4.000 conseillers municipaux. Mais ces chiffres sont surtout révélateurs d’une crise civique (hausses des abstentions et des agressions) et d’une crise d’engagement (prendre des responsabilités locales c’est y laisser beaucoup d’argent personnel (indemnités mensuelles pour les petites communes de 1.200 €, mais c’est surtout et bien plus graves les agressions reçues à travers les réseaux sociaux. David Lisnard témoigne que lui-même a reçu des menaces non seulement sur lui, mais aussi sur sa famille. « L’incivisme pèse. Les attaques sur les réseaux sociaux ciblent des réputations et atteignent l’honneur des élus »
Ces crises du civisme et le l’engagement sont provoqués aussi par la conduite du pouvoir centrale. En ce qui concerne le plan eau » proposé par Emmanuel Macron, David Lisnard y voit un exemple de ce paternalisme d’Etat : au lieu de laisser les maires et élus locaux régler le problème à leur niveau, on va faire intervenir une administration irresponsable ! « C’est à cause de ces approches verticales et hors sol que notre pays va mal ». Ce dont nous avons besoin, c’est d’une « loi de liberté locale ». Il est nécessaire de redonner aux municipalités leur responsabilité fiscale, alors qu’on leur a enlevé toute autonomie fiscale, et le poids des impôts n’a cessé d’augmenter ; la gestion centralisée est toujours plus coûteuse. La conséquence c’est que « l’impuissance publique explique la crise civique »
A la fin de l’interview David Lisnard est interrogé sur le conteste politique actuel, par exemple sur la survie du parti LR. Sa réponse est claire : « La façon de gouverner d’Emmanuel Macon est incompatible avec le mouvement d’alternance que nous devons représenter, fondé sur la liberté, la responsabilité et l’unité de la nation ». L’alternance est-elle possible avec l’impulsion du partie LR ? Peut-être mais David Lisnard rappelle accessoirement qu’il a créé le parti Energie Nouvelle. S’étant exprimé au nom des maires de France, il n’a pas utilisé les mots-clés du vocabulaire libéral : subsidiarité, privatisations, concurrence, mais l’esprit est bien là. Pour s’en persuader il vous suffit d’aller voir la rubrique Livres : les doutes ne sont pas permis, David Lisnard peut être l’homme de l’alternance libérale. Jacques Garello y croyait déjà en 2021.
[1] Mais un ouvrage de Quentin Hoster : David Lisnard, le réveil de la droite Et si c’était lui ? Télémaque, éd. Janvier 2023 peut lui valoir une plus grande notoriété. Cf. notre rubrique Livres