Ce soir à 20 heures Emmanuel Macron va l’annoncer : Michel Barnier Premier Ministre. Nous ne savons pas les raisons qui ont empêché le Président de nommer David Lisnard, et nous ne connaissons pas le sort politique qui attend notre ami. Mais d’ores et déjà nous devons rappeler ses convictions qui font de lui à notre connaissance le seul leader libéral audible et crédible en France. Il mérite notre soutien pour développer son parti Nouvelle Energie. Nous pensons utile de vous faire connaître quelques extraits de l’article publié dans l’Opinion hier matin.
Faux dilemmes et vrai nœud gordien – par David Lisnard
Après de magnifiques Jeux olympiques qui les ont passionnés à juste titre, les Français assistent aujourd’hui au feuilleton de la désignation d’une nouvelle équipe gouvernementale, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle ne battra pas un record de vitesse. Les rebondissements ne manquent pas sur le casting, mais le scenario, étrangement, ne dit rien de la priorité d’un programme d’actions et d’une majorité crédible, sinon pour le soutenir, du moins pour l’accepter.
Or, il y a urgence sécuritaire et urgence budgétaire.
« Faits alternatifs ». Face à cette situation de crise majeure du financement public, le débat ambiant reste étonnamment hors sol : l’on se berce de « faits alternatifs » malgré les évidences criantes, et ce dans tous les domaines. […] Plus on invoque « la nécessité d’une autre politique », plus on retombe dans l’ornière des faux dilemmes français.
Ainsi de l’opposition entre « immigration, chance pour la France » et « immigration malédiction », ou d’une dialectique dans l’invective entre « laxisme » et « racisme », alors que le vrai choix est entre submersion migratoire et immigration maîtrisée ; et qu’aujourd’hui couper le robinet de l’immigration en la limitant à des quotas choisis constitue une ardente
nécessité, y compris dans l’intérêt de l’intégration puis l’assimilation paisible des immigrés.
Ainsi également du pont aux ânes de notre débat public : « Etat de droit ou autoritarisme ? ».L’Etat de droit |…] ce n’est pas le droit positif, ce n’est pas l’état du droit. Ce n’est pas davantage l’impuissance de l’Etat. Et c’est encore moins un Etat fort avec les faibles et faible avec les forts.
L’on pourrait poursuivre longtemps la liste de ces faux dilemmes dont nous avons le secret : entre écologie et croissance, alors que le vrai enjeu est la croissance décarbonée ; entre centralisation et parcellisation du pays, alors que le vrai sujet est le bon niveau de la prise de décision, au plus près des problèmes et au plus près des acteurs, qui s’appelle le principe général de subsidiarité, qu’il serait plus que temps de faire appliquer.
. Le vrai choix est entre un Etat qui s’occupe mal de tout et un Etat qui s’occupe enfin de ses missions premières
Mais le faux dilemme le plus dangereux […]est le prétendu choix « services publics ou austérité ? ». Là se trouve, pour parler comme Georges Pompidou, le « nœud gordien » qui enserre et étouffe le corps entier du pays, tant est fort notre habitus étatiste qui n’a d’égal que notre défiance pour le même Etat. C’est ce faux dilemme qu’il faut dissiper, c’est ce nœud gordien qu’il faut trancher.
Car nous avons le record des dépenses publiques et des impôts de tous les pays développés. Nous devrions donc avoir les meilleurs services publics : un hôpital florissant, une école d’excellence, une sécurité sans faille. La réponse négative s’impose au vu de faits massifs, des fermetures de services d’urgence aux classements PISA, de l’explosion des coups et blessures à l’inexécution des peines. Pourtant, certains veulent curieusement en rajouter : toujours plus de dépenses, toujours plus d’impôts, toujours plus de normes et de process, toujours plus de bureaucratie !
Efficacité. Or, le vrai sujet est ailleurs : c’est celui de l’exécution c’est celui de l’efficacité de l’Etat ; c’est celui de la performance publique […]
Il ne s’agit donc pas, comme le gémit la démagogie ambiante, d’avoir « moins de policiers, moins d’enseignants, moins de soignants et moins de magistrats » ; mais moins de contrôleurs, moins de régulateurs, moins de coordonnateurs ; et encore moins de contrôleurs de contrôleurs, de régulateurs de régulateurs et de coordonnateurs de coordonnateurs !
Aussi bien, nombre de pays étrangers (Suède, Canada, Pays-Bas, Allemagne et désormais Argentine) et de collectivités locales en France même l’ont démontré – je dis bien démontré : de meilleurs services publics sont parfaitement compatibles avec des dépenses moindres. Allons plus loin : trop de dépenses nuit au service public en générant des procédures inutiles et sclérosantes. Les voies et les moyens de la performance sont connus car ils sont toujours et partout les mêmes : débureaucratisation, déconcentration, responsabilisation.
Tri. Il ne s’agit donc pas non plus de multiplier « les lois inutiles qui affaiblissent les lois nécessaires », comme nous mettait déjà en garde Montesquieu, mais d’exécuter enfin les lois nécessaires et de suspendre les lois inutiles ; et dans l’exécution des politiques publiques, de chercher la qualité du travail, la productivité des services par la responsabilité décisionnelle au plus près du terrain et de miser sur l’investissement.
Il ne s’agit donc pas encore de choisir entre « modération » et « extrémisme » (encore un de nos faux dilemmes !) mais d’être radical, c’est-à-dire de traiter les problèmes à la racine. Pour enfin trancher le nœud gordien.
Et c’est là le vrai dilemme français face aux réalités : « il s’agit de savoir si ce sera en imposant une discipline démocratique garante des libertés ou si quelque homme fort et casqué tirera l’épée comme Alexandre. » Notre pays doit être vite gouverné, et l’efficacité dans la réalisation doit être une priorité. L’enjeu n’est rien de moins que la survie de notre démocratie. Ainsi va la France.
David Lisnard, maire de Cannes et président de Nouvelle Energie