L’art de la communication est le propre de ces jeunes gens qui nous gouvernent. Emmanuel Macron est homme de théâtre, il peut déclamer tout et son contraire, il a fini par déplaire. Gabriel Attal est plus fin, plus démagogue, il dit ce que les gens aiment entendre.
Parmi les parlementaires réunis à Versailles 870 voulaient s’entendre dire qu’ils étaient les acteurs d’un évènement unique au monde : la France premier pays à inscrire dans sa constitution que les femmes étaient désormais propriétaires de leur corps.
Gabriel Attal a rappelé qu’elles ont mis des siècles à conquérir cette liberté, elles ont été propriétaires de leur bulletin de vote en 1944, propriétaires de leur compte chèque en 1965, propriétaires de leurs moyens contraceptifs avec la loi Neuwirth en 1967, nues propriétaires de leurs corps avec la loi Veil en 1975, enfin pleines propriétaires en 2024.
Il a rappelé aussi le nom et le courage de toutes ces femmes qui ont mené le combat de la libération de la femme : Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi, les signataires du Manifeste des 343 en 1971. Il a remercié Madame Borne et Monsieur Dupont Moretti pour l’avoir accompagné dans la préparation du texte de constitutionnalisation.
Mais il ne fallait pas en rester là, il fallait saluer les vertus du Congrès. D’une part le Congrès a écarté définitivement les menaces que les « réactionnaires » continuent à faire peser sur l’IVG : la loi Veil est consolidée à jamais, la France peut en être fière. Elle est « le pays des droits de la femme », elle crée la liberté, comme en 1789. Quel contraste avec les pays où la femme n’est pas émancipée : la Hongrie, la Pologne, mais aussi l’Iran et l’Afghanistan !
D’autre part le Congrès a donné l’image de l’unité, il a rétabli la démocratie trop souvent oubliée. Il a rappelé ce qu’est la politique : « elle fait obstacle à la folie des hommes ». Pour conclure, Gabriel Attal a discrètement rappelé que c’est « la France de 2024 » qui est honorée. Grâce à elle il est prouvé que « la liberté est française ». Cela sera d’ailleurs confirmé le 8 mars prochain par le Président de la République au cours d’une « cérémonie de scellement ». Et, pour conclure, grâce sans doute à la France de 2024, « le monde de l’espoir commence ».
Voilà donc une semaine comme on les aime à l’Elysée et à Matignon : occuper l’opinion publique en sublimant le quotidien, en maîtrisant l’art de la communication.










