La liste du LR est actuellement créditée dans les sondages de 8 % des votants. D’après les instituts de sondage les électeurs décidés à voter LR sont très déterminés dans leurs intentions, ce qui n’est pas le cas pour d’autres listes dont l’électorat est « flottant » (Gluksmann par exemple). Mais il ne fait pas de doute que de nombreux abstentionnistes peuvent être attirés par un vote LR si François Xavier Bellamy est mieux connu, et surtout si sa candidature correspond à une ligne politique claire et nette.
Bellamy ou Ciotti ?
Malheureusement, ce n’est pas le cas, parce que si Bellamy est tête de liste, ce n’est pas lui qui dresse la liste, c’est le parti. Le parti c’est Ciotti, et Ciotti c’est Wauquiez. Wauquiez s’inscrit dans la grande tradition de la sociale-démocratie qui a gouverné notre pays depuis des lustres, droite et gauche confondues. De la sorte, à l’heure présente, c’est Wauquiez qui a fait la liste. On lui doit en particulier le maintien de Nadine Morano mais, pire encore, de Brice Heurtefeux, le grand ami et conseiller de Nicolas Sarkozy.. Il est vrai que le scrutin est un scrutin de parti, et que le parti peut choisir de renouveler des élus au Parlement Européen des élus de la dernière génération (2019) qui n’ont pas démérité à Strasbourg et Bruxelles. Mais il n’en demeure mais moins que pour beaucoup de citoyens le LR ne sera pas vu comme un parti de rupture, mais plutôt comme un parti d’appareil et de sclérose – exactement comme Madame Pécresse pour les présidentielles de 2022.
Bellamy et Lisnard
Le Figaro d’aujourd’hui titre son article : Européennes : « David Lisnard exprime son soutien essentiel et vital à François-Xavier Bellamy ». Le maire de Cannes et président du parti Nouvelle Energie déclare « Je suis François Xavier depuis des années et dès le début j’ai été admiratif de son talent et de sa compétence ».
Aux yeux de Lisnard les européennes se situent en un moment « crucial », et il invite la droite à « engager une nouvelle espérance » et à mener un « combat pour la liberté ». « nous menons ce combat parce que nous sommes convaincus que les principes qui sont les nôtres sont au cœur des attentes de nos compatriotes ».
L’accord est donc parfait entre Bellamy : « Nous voulons sortir d’une Europe de la norme et rentrer dans une Europe des stratégies collectives » et Lisnard « Nous, on veut toujours gagner, toujours être devant mais on ne sera devant que pierre par pierre en étant cohérents, et ce que l’on veut construire c’est cette cohérence ».
Avec Lisnard, Bellamy peut mener le combat pour la liberté. La vision de l’Europe est bien celle de Pompidou : « on est européen en étant français ». C’est bien la position des libéraux dans leur Manifeste pour une Europe des Libertés : l’Europe subsidiaire des Etats eux-mêmes subsidiaires des communautés locales, et la priorité à la société civile sur la société politique[1].
[1] Ce Manifeste est présenté dans le dernier numéro du Journal des Libertés : https://journaldeslibertes.fr/