Dimanche matin 2 juillet, à la une de Contrepoints on a pu lire l’article de Jacques Garello paru dans la Nouvelle Lettre du 30 juin intitulé Nanterre : les vraies raisons de cet abominable drame.
Après avoir décrit ce que les acteurs de ce drame avaient vécu, et la façon dont les gauchistes ont mis de l’huile sur le feu et dont le Président s’est exprimé à Marseille, Jacques Garello a voulu aller au plus profond de l’affaire.
Ce drame a pour véritable origine le fonctionnement structurel de la police, de la justice et de l’éducation.
Police et justice sont réputées être des missions régaliennes, Or, le budget que l’Etat lui consacre est d’environ 7 % du total des dépenses publiques. Le nombre de policiers par habitant est de 3,3, dans la moyenne européenne, mais la police est jacobine, comme le reste : la police nationale est plus importante et mieux dotée que les polices municipales, les préfets ont davantage de pouvoir que les maires en matière de sécurité. La police de proximité (renseignements généraux) a été supprimée. Enfin les policiers sont investis de missions qui pourraient être assurées par l’initiative privée, comme la circulation urbaine, le dépôt des plaintes, la sécurité autour des écoles. Comme c’est le cas en Angleterre ou en Suisse, il est important que les policiers soient au contact permanent des citoyens.
De son côté, la justice ne peut être rendue dans les meilleures conditions, d’abord parce que les magistrats formés à l’École nationale de la magistrature sont formatés au point que les crimes ne sont plus à mettre à charge des criminels, mais de la société qui les y pousse ; ensuite, parce qu’il n’y a pas de place dans les prisons ni d’établissements capables de rééduquer intelligemment des jeunes égarés dans la délinquance.
Reste enfin l’Éducation nationale. Elle bénéficie au contraire d’un soutien financier important : elle est la première dépense publique (en concurrence maintenant avec le service de la dette publique). Il s’agit d’un monopole public, les écoles dites privées ne bénéficiant d’aucune autonomie de programme, de pédagogie, de finance, de carrière de leurs enseignants. Cette Éducation nationale est incapable de former la jeunesse. Non seulement les jeunes n’ont aujourd’hui plus aucun savoir (y compris la possibilité de communiquer et s’exprimer), mais l’absentéisme et la politisation du corps enseignant conduisent à des comportements de tension et de violence. L’école devient bien souvent, et bien sûr dans les Zones d’Éducation Prioritaires, le lieu d’apprentissage du harcèlement, du racket et de la drogue. Voilà pourquoi la jeunesse est dans cet état : à Nanterre comme ailleurs elle a pour avenir le non-travail et la non-culture.
Je conclus par une évidence : changer les lois n’est pas la solution, car le respect de la loi, bonne ou mauvaise, n’a aucun impact sur les comportements humains.
C’est la formation de l’être humain, l’apprentissage de la vie en société et le développement de ses capacités, l’épanouissement de sa personnalité qui peuvent en finir avec la guerre civile latente. Pour tout cela il faut dénationaliser, décentraliser, mettre de la concurrence, de la responsabilité et de la dignité. C’est réussir une rupture libérale.