Le Figaro Magazine du 21 janvier a fait sa couverture sur une photo de David Lisnard, avec pour sous-titre « l’Outsider de la Droite ». Il est intéressant de noter que le maire de Cannes, inconnu du grand public, fait une apparition remarquée dans les médias. Sera-t-il candidat en 2027 ?
Pendant l’été 2020 il avait publiquement annoncé qu’il se présenterait aux primaires du parti LR. Mais il a renoncé dès que les modalités du vote ont été arrêtées par le parti, réduisant le scrutin aux seuls membres de LR à jour de leurs cotisations. Mais à la même époque, sur proposition du président sortant François Baroin, David Lisnard a été élu à la tête de l’Association des Maires de France (Amf), en dépit d’une candidature de dernière minute organisée par l’Elysée. Il va paraître curieux de voir David Lisnard se lancer dans une campagne médiatique si loin de la présidentielle de 2027. Mais cela s’explique quand on suit la logique de son interview. « Je ne suis pas de ceux qui rêvent d’être président ». Ne penser qu’à l’accession au sommet de l’Etat n’est pas un programme : un président doit avoir avant tout des idées.
Ces idées sont celles du libéralisme, et David Lisnard de déplorer qu’on ne comprenne pas le libéralisme, qui est avant tout « subsidiarité verticale ». Les décisions doivent être prises par priorité au niveau des individus « C’est aux individus de se débrouiller », on ne recourt à l’Etat qu’à titre subsidiaire pour les missions qu’il doit assumer en se servant de la force publique qu’il détient. Le journaliste qui interviewe Lisnard, Carl Meeus, a le mérite de faire suivre son dialogue avec David Lisnard de quelques idées-force extraites du livre que va publier incessamment un autre journaliste, Quentin Hoster, sous le titre « Le réveil de la droite ». Voici ces idées libérales que David Lisnard se propose de faire apprécier par les Français :
- La bureaucratie coûte cher
- Créer des provinces
- Remettre l’Etat au service de la société
- La France n’est pas assez libérale, elle régule trop : records mondiaux des impôts, des transferts sociaux, atteintes à la propriété
- Lutter contre l’immigration : il faut rétablir le délit de séjour illégal sur le territoire national
- Ajouter un système de retraite par capitalisation
- S’attaquer aux zones de concurrence de droit
Toutes ces idées fleurent bon le libéralisme « classique » cultivé et diffusé par la Nouvelle Lettre, le Journal des Libertés, la newsletter de l’IREF, les articles de Contrepoints, ainsi de suite.
On pourra simplement regretter que David Lisnard s’encombre de « la droite » qui, de Giscard à Sarkozy en passant par Chirac, a rarement été inspirée par le libéralisme et a gentiment glissé vers le socialisme ou le populisme.