Dès l’horrible crime du 7 septembre j’ai rappelé une évidence : tout avait été minutieusement préparé par l’Iran. Cela se confirme chaque jour : le crime avait été préparé[1]. Certains ont remarqué avec raison que le crime était pire qu’un pogrom car les persécutions des Juifs qui émaillent malheureusement l’histoire ont été annoncés ou liés à des crises passagères (par exemple en URSS ou en Pologne communiste).
Au cours des semaines passées, l’opinion mondiale a été alertée (par l’ONU, par certaines associations humanitaires, par certains partis pro-palestiniens) par les « exactions » de l’aviation israélienne bombardant Gaza aveuglément, par les enfants qui mouraient dans les hôpitaux faute d’eau et d’électricité. Ces nouvelles discréditaient Tsahal et bien sûr le gouvernement Netanyahou. La balance devenait presque égale avec l’attentat de Tel Aviv et l’horreur des attaques dans les kibboutz à proximité de la frontière. Alors on a commencé à parler de « trêve humanitaire » et de « cessez le feu ». Le Hamas, que l’on refusait de qualifier de terroriste à l’ONU et dans les « pays du Sud », devenait la noble expression de la volonté d’un peuple colonisé. D’ailleurs, le chef du Hamas était reçu il y a dix jours comme chef d’Etat par Vladimir Poutine à Moscou. Voilà la junte islamo-communiste officialisée. Erdogan, toujours en quête d’un bon coup, incarnait l’alliance de l’OTAN avec le Hezbollah et reconstruisait l’empire ottoman.
Cette désinformation a maintenant cessé. La façon dont Tsahal a progressé, mais surtout les découvertes au fur et à mesure de la progression, n’ont laissé aucun doute sur les intentions criminelles du Hamas, ses préparatifs et ses soutiens, son armement, et surtout l’art de prendre le peuple en otage – sans parler des otages eux-mêmes. Pour autant je ne saurais passer sous silence les morts, les blessés et des centaines de milliers de personnes obligées de s’abriter, et de fuir, et de trouver les soins, les abris et les aliments pour survivre. Bravo à l’aide humanitaire qui a finalement pu aider, même de façon insuffisante. + Toute guerre est barbare, et trop souvent pour les civils.
Voilà pourquoi on doit revenir maintenant à un choix clair, et les partisans de la paix et de la liberté doivent se rendre maintenant à une évidence : le choix est entre Abraham et Téhéran. Téhéran, c’est la volonté des Perses chiites de supprimer l’Etat d’Israël et de détruire la race juive. C’est le fanatisme religieux le plus totalitaire, qui veut s’imposer au Proche Orient, mais aussi en Asie et en Afrique. L’argument iranien est le droit des Palestiniens à avoir un Etat. Mais chaque fois que la solution des « deux Etats » a été envisagée, aucun pays arabe ne l’a accepté, car qui allait prendre le pouvoir dans cet Etat ? Les Jordaniens n’en veulent pas, ils préfèrent que les Cisjordaniens restent sur leurs terres actuelles. Les Egyptiens encore moins, car ils ont eu beaucoup de mal à se débarrasser des Frères Musulmans et ne veulent pas des extrémistes palestiniens, la Syrie et le Liban sous contrôle hesbollah pourraient étendre leur pouvoir, mais Erdogan veut aussi le Jourdain, et à Damas reste encore un pouvoir relativement autonome. Je ne veux pas m’appesantir sur ces sujets, l’histoire en a déjà fait la démonstration depuis 1918 au moins. Aujourd’hui l’histoire nous apprend que des pays arabes sont prêts à travailler, à échanger avec Israël. Dans de nouvelles relations commerciales et industrielles la majorité des pays du Proche Orient pourraient vivre en paix. Abraham c’est Camp David, c’est Oslo, et ce peut être maintenant avec la position du prince héritier d’Arabie Saoudite, avec le Qatar, avec l’Egypte et le Maroc. Alors, réellement, pourquoi la diplomatie élyséenne, qui n’est pas toujours la diplomatie française, s’acharne-t-elle à plaider la confédération élargie, les deux Etats, et maintenant le cessez-le feu, que les Israéliens ne peuvent accepter car il signifie la reconnaissance officielle du Hamas, alors que le Hamas s’épuise actuellement. Certes il y aura toujours des problèmes de cohabitation en Cisjordanie, les kibboutz juifs chassent trop souvent des arabes palestiniens voisins : le racisme n’épargne aucune race…
Mais le retour au commerce et à la paix aura été à travers des siècles la plus sûre promesse de compréhension entre des peuples que tout préparait à la haine et à la guerre : c’est une vrai fierté d’avoir foi dans la liberté.
[1] Cf l’article de Jacques Garello du 25 octobre 2023, Proche Orient : Macron multiplie les positions, En réalité les clés de la guerre sont toujours à Téhéran