Le livre “La Dictature des ressentis” de la journaliste Eugénie Bastié, publié chez Plon en 2023, explore le phénomène de l’émergence du facteur émotionnel dans la société contemporaine.
La journaliste y dénonce l’emprise grandissante des émotions sur nos vies, aussi bien dans la sphère publique que dans la sphère privée.
Il ne semble plus possible en effet, d’échanger sur le mode rationnel, en s’appuyant sur des faits, des arguments.
Cette dictature des ressentis participe de la déconstruction des sociétés occidentales modernes. Car à force de lire la société au travers du rapport dominant/dominé, les sociologues ont créé des victimes : c’est le siècle des « victimaires ».
Elle pointe également du doigt les réseaux sociaux et leur rôle dans la propagation d’une culture du “like”, de l’émotion immédiate, la recherche de la satisfaction immédiate et l’expression de ses émotions, au détriment de la réflexion et de l’analyse.
La journaliste dénonce le recours systématique à l’émotion dans les discours politiques, qui vise à toucher les électeurs plutôt qu’à les convaincre, mais aussi à la responsabilité des médias qui, en quête d’audience et de sensations fortes, privilégient les sujets émotionnels au détriment de l’information de qualité.
Pour lutter contre cette dictature des ressentis la journaliste propose de déconstruire les dé constructeurs grâce à l’esprit critique, en relisant notamment nos classiques littéraires, bases de toute réflexion rationnelle.
Elle appelle ainsi à la rescousse les écrivains d’hier et de nos jours (Montaigne, La Boétie, Tolstoï ou Dostoïevski, Charles Péguy, Antoine de Saint-Exupéry, Georges Bernanos, Albert Camus, Jean Cau, Soljenitsyne, l’italienne Cristina campo et Philippe Muray) pour élever la pensée, apprendre la sagesse, développer les argumentaires.
Ainsi dans son essai, et en dépit de notre société déconstruite, Eugenie BASTIE nous rappelle la « France, mère des arts, des armes et des lois » et nous apporte l’espoir de renouveler et renforcer notre esprit critique.