Cet article, paru dans le Figaro mercredi, mérite d’être lu. Comme mérite d’être lu l’ouvrage de Lisa Kamen-Hirsig « la Grande Garderie » (Albin Michel). Nous connaissons le désir de David Lisnard de relever le niveau du débat politique dans notre pays et saluons ses orientations libérales. Et Lisa Kamen-Hirsig est proche de l’ALEPS, elle a participé à notre Université d’Eté
à Aix. Lors de la présentation de son siège parisien, David Lisnard avait rendu hommage aux écrits de Lisa.
L’article du Figaro a de quoi donner à réfléchir à tous ceux qui pensent que la crise que nous traversons n’est qu’un épisode, qui n’intéresse que la classe politique. Non, c’est bien plus grave : face à la France du cœur, qui reprend vigueur[1], voici des minorités qui s’activent pour orienter le pays vers une révolution totalitaire grâce à des manipulations calquées sur celles qui ont converti les Allemands à l’hitlérisme.
Un spectacle solidaire
Voici en effet ce qui se passe ou peut se passer dans un collège « socialement engagé ». Les collégiens sont invités à un spectacle solidaire consacré aux migrants. Sa présentation est évidemment en écriture inclusive. On entendra une « Epopée » : le témoignage (héroïque sans doute) d’une femme « qui décide de quitter les siens pour vivre libre et selon ses choix ». Le spectacle s’inscrit dans le cadre des Journées SOS Méditerranée qui s’opposent à tout rejet de navires convoyant des migrants. A l’issue du spectacle un document sera distribué, pour encourager les jeunes à s ’engager. Cela prendra bien cinq heures, cinq heures de lavage de cerveaux qui ne seront pas consacrés au savoir le plus élémentaire, c’est-à-dire à l’aptitude à lire, écrire et compter.
Bons soldats de la République
Ce glissement vers la politique est conforme aux souhaits du pouvoir actuel : le Président et les ministres de l’Education Nationale successifs ont voulu qu’on s’occupe des « fondamentaux » : le sport, ramasser les déchets, planter les arbres. La volonté de s’engager sera mesurée pour chaque collégien et lycéen, elle sera inscrite dans les carnets scolaires. Madame Borne annonce un « brevet écologique ». « Elève tu seras le bon soldat d’une vision « engagée » de l’écologie, de la tolérance, du féminisme, de la lutte contre la pauvreté, de l’égalité, de l’antiracisme, avant même de maîtriser ta langue » commentent les auteurs.
Cela est entièrement conforme au désir de formater des jeunes pour qu’ils soient des citoyens capables de porter les « valeurs de la République ». Nous voilà en accord avec le maire de Nice : il a fait distribuer avec générosité à tous les écoliers de toutes les écoles publiques et privées un carnet civique ou les jeunes pourront enfin savoir ce qu’est la République et quelles sont ses valeurs. Mais savent-ils lire ? Savent-ils ce qu’est une valeur ? Lisa Kamel-Hirsig dans son ouvrage avoue ne pas être certaine que ces valeurs aient jamais existé…
La liberté intellectuelle menacée par la pénible tâche de penser
« Refusons que nos enfants soient enrôlés dans ces causes qu’ils n’ont pas choisies ». Et nos auteurs de se référer à ce qui s’est passé en Allemagne : « Hitler n’a pas été porté au pouvoir par la démocratie ou par l’arrogance d’un peuple, mais plutôt par l’inconsistance, la malléabilité d’une nation sans caractère. Il révèle cette tendance universelle de l’homme, ce bonheur à se fondre dans la masse, à être dépouillé de la « pénible tâche de penser » […] C’est « l’encamaradement » des jeunes Allemands. Refusons que nos enfants soient « encamaradés » à leur tour. Laissons- les choisir
David Lisnard et Lisa Kamen concluent sur ce qu’il convient de tenter et réussir aujourd’hui pour la jeunesse, et pour les enseignants :
« Laissons-les choisir les combats qu’ils souhaiteront mener plus tard, en leur enseignant l’histoire, la géographie, la philosophie et en les plongeant dans des épopées, des vraies ! Cessons de penser à leur place. Ne cornaquons pas leur génie individuel, laissons-le s’épanouir.
Rendons aux enseignants le temps nécessaire à la transmission des savoirs[2] » […] Dépolitisons l’école !
[1] Voir l’article de Jacques Garello Actualité 21 octobre Arras : un peuple retrouve son âme, l’espérance renaît L’émotion, la dignité, la spiritualité, la foi et l’amour: rien ne manquait
[2] Le thème de la transmission du savoir est au cœur du livre de Jacqueline Raspail (Catégorie Livres) Enseigner, transmettre le savoir : belle mission ! 24 Octobre et des travaux de Philippe Nemo (Journaldeslibertés.fr)