Laurent Wauquier, élu président du groupe RD (Républicains Démocratiques, né des cendres du parti LR) a décidé de réunir un certain nombre de personnalités pour essayer de donner un projet commun dans les 100 prochains jours.
A juste titre Wauquiez fait remarquer la médiocrité de la classe politique : « L’image projetée par les différents partis politiques est lamentable, aussi bien côté Renaissance, que NFP ou RN. Alors même que les Français ont exprimé des choses fortes sur la dévalorisation du travail, la sécurité, l’immigration ou le ras-le-bol des normes, les seules réponses apportées par les responsables politiques portent la manière d’échafauder des petits accords de partis pour prendre le pouvoir ».
Pour son projet Laurent Wauquiez définit deux axes prioritaires : le premier est la revalorisation du travail, en limitant les dérives de l’assistanat, les LR entendent revaloriser les salaires nets
La première injustice est que ceux qui travaillent ne gagnent pas plus que ceux qui ne travaillent pas. L’autre pilier du pacte est la restauration de l’autorité. Ce sont les deux principaux problèmes du pays.
Les RF assument aussi deux lignes toutes très importantes : le retour du sérieux budgétaire »on ne cautionnera pas un gouvernement qui achètera la restauration des finances publiques par l’augmentation des impôts. Les LR s’opposeront aussi au sacrifice des retraités (c’est la France qui a travaillé toute sa vie) »
On n’est pas très loin d’un programme libéral, à quelques détails près, mais aussi à une condition majeure.
Les détails :
-Sur la revalorisation du travail : « les dérives de l’assistanat » sont une manière élégante de parler de l’Etat Providence. Mais le travail des salariés n’est pas la seule rémunération sacrifiée aujourd’hui, le travail des entrepreneurs ne doit pas être oublié. Il ne faut pas tomber dans les pièces du « travaillisme », tous ceux qui concourent à la création de la valeur d’un produit doivent avoir une juste rémunération
-Sur le niveau trop bas des salaires nets : cela est principalement dû au poids des charges sociales qui pèsent sur le salaire complet à cause du système de retraite, de maladie et d’indemnisation du chômage. Il est dommage que ces éléments n’aient pas été retenus dans l’analyse de Laurent Wauquiez
-Sur l’augmentation des impôts on doit toujours songer à leur progressivité, et au fait que l’Etat épuise la fiscalité des communes.
La condition majeure
Ce qui fait d’un programme qu’il est libéral c’est le principe de l’Etat minimum. Les réformes structurelles consistent à transformer des services publics mal gérés, très coûteux et irresponsables avec une armée de fonctionnaires privilégiés en activités marchandes soumises à la concurrence et libérées de normes ruineuses.
En conclusion, cette initiative est plutôt rassurante, mais il reste à nos Républicains d’aller plus loin dans leur désir de rupture. Il est vrai qu’il est difficile d’aligner tout ce beau monde sur les projets de David Lisnard, quand figurent aussi des Républicains gaullistes de gauche comme Xavier Bertrand ou même jean François Copé et Julien Aubert.