Ces articles convergent : il se dit n’importe quoi à propos de la « valeur travail », concept à la mode ces jours-ci, parce que la réforme des retraites mettrait en jeu le comportement des Français face au travail. La convergence s’explique facilement puisque le professeur Jean Yves Naudet a travaillé avec notre rédacteur en chef durant de nombreuses années. Il s’agit donc d’une approche libérale rigoureuse à notre sens.
Jean Yves Naudet rappelle sur Contrepoints (en ce jeudi dernier 2 février) que le concept et l’expression « valeur travail » sont marxistes, et n’ont qu’un sens très lointain, parfois contraire, de l’expression « valeur du travail ». Pour Marx, la valeur d’un bien dépend de la quantité de travail nécessaire à sa production. Peut-être cela a-t-il un lien avec l’inconscient des hommes politiques mais je ne suis pas sûr que tous ceux qui préconisent de travailler davantage soient marxistes et que tous les adversaires d’un allongement de la durée du travail soient devenus brutalement antimarxistes ! Donc utiliser dans ce débat l’expression valeur travail est totalement inapproprié. La valeur d’un bien est purement subjective, elle apparaît dans le processus d’échange : les deux contractants trouvent chacun un avantage à se procurer le bien de l’autre : Contrairement à ce que pensait Aristote, on n’échange pas des valeurs équivalentes car sinon pourquoi échanger si ma satisfaction n’est pas modifiée par l’échange ? L’acheteur attache plus d’importance et de valeur à ce qu’il reçoit qu’à ce qu’il donne en échange, sinon il n’achèterait pas ; et en sens inverse le vendeur accorde davantage de valeur à ce qu’il reçoit qu’à ce qu’il vend. Pour cette raison, l’échange est donc un jeu à somme positive, sinon il n’aurait pas lieu.
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