Qui aurait pensé à un tel renouveau ? L’Université d’Eté de la Nouvelle Economie, lancée en 1978 par Jacques Garello, avait été absente depuis cinq ans au rendez-vous aixois. Le Covid n’explique pas tout. Le libéralisme était un mot interdit en France, les médias et les réseaux sociaux ne retenaient que les initiatives du gouvernement, des Insoumis, des écologistes radicaux et des syndicats révolutionnaires.
Le succès rencontré par cette Université renouvelée est la preuve que de nombreux jeunes aussi bien que de grands intellectuels partagent désormais une foi commine : la crise actuelle appelle une rupture avec la pensée unique et une large diffusion des idées de la liberté.
La crise : une bonne occasion
Commençons d’abord par comprendre ce qu’est la crise. Dès l’ouverture de l’Université, Jeudi soir 20 juillet son directeur lPierre Garello a rappelé que la crise avait plusieurs facettes : économique avec l’accumulation des dettes publiques et l’inflation, sociale avec les manifestations de plus en plus violentes liées au chômage et à la baisse du pouvoir d’achat, politique avec la faillite des Etats incapables d’assurer leur mission, enfin écologique avec les pronostics fallacieux sur l’avenir de la planète, la terreur et les désordres qu’ils provoquent. Il appartenait d’ailleurs à Maître Jean Philippe Delsol, Président de l’IREF, juriste mais aussi philosophe, d’insister sur la dimension morale de ces crises ; les êtres humains ont le sentiment de ne plus dominer la situation et acceptent la servitude volontaire, ils ne se sentent plus responsables, ils s’abandonnent entre les mains du pouvoir. C‘est la raison pour laquelle l’IREF s’est engagé dans cette Université : revenir aux valeurs de responsabilité et de dignité qui doivent accompagner la liberté, finalement revenir à la civilisation.
Finalement, conclut SAS Michel de Liechtenstein, financier et industriel qui a soutenu l’initiative de l’IREF, les crises seraient plutôt une bonne chose. Elles permettent de cerner les erreurs commises et de s’engager sur des voies nouvelles. Les affaires du monde ne peuvent être gérées de façon statique, la dynamique et l’innovation sont nées de crises successives : l’histoire est faite de crises aussi graves que celles que nous connaissons, mais la résilience humaine l’a emporté. Nous connaissons aujourd’hui une accélération de l’histoire. En moins de vingt ans les moyens de communication ont effacé les frontières, les techniques de production ont été révolutionnées, de nouveaux marchés sont apparus, de nouvelles cultures se sont confrontées. Il est sans doute temps de réorienter beaucoup de réflexions et d’efforts, on ne peut se réfugier dans un conservatisme nostalgique, on ne peut davantage souhaiter une révolution et des guerres pour bâtir un monde nouveau. Que l’on revienne à la raison et à la réalité : c’est précisément le cadre universitaire qui convient en permettant analyses et débats par des gens de qualité, ils répondent ainsi aux attentes d’une jeunesse désorientée et inquiète à juste titre pour son avenir.
Une université de dimension mondiale
Dès les premières heures de rencontres et de conférences, tenues en ce vendredi matin dans le grand amphithéâtre de la somptueuse Faculté de Droit, ce qui impressionne c’est la dimension mondiale de l’évènement. C’est vrai d’abord pour les jeunes étudiants, venus de toutes nations, avec un gros contingent d’étudiants roumains aux teeshirts marqués IES, mais aussi des Belges, des Anglais, des Italiens, hélas trop peu de Français. Quant aux Intellectuels qui vont se succéder à la tribune, ils viennent en nombre des universités et instituts des Etats Unis : NYU (New York), West Virginia, Arizona, Lafayette State, Cato Institute, Economic Thinking, Competitive Enterprise Institute, Venture Patents. L’Institut Economique de Montréal est également présent. Mais les Européens sont bien présents : Universités de Varsovie, de Saare, de Bucharest, de Cluj, de Iasi, de Turin, de Bologne, Institute of Economic Affairs (Londres).
Naturellement les Français sont nombreux, voici une liste des intervenants, sans préciser leurs universités ou instituts, par ordre d’intervention : P.Garello, J.Ph.Feldman, E.Queinnec, R.Filleule, P.Bentata, E.Mausseant, E.Kreké, J.Garello N.Lecaussin, E.Martin, F.Facchini, A.Mathieu, N.Janson, A.Gentier, Y.de Monbynes, H.Lepage, N.Bonnet, J.Ph.Chamoux, Ph.Nemo. J.Ph Delsol 20 intellectuels français libéraux : philosophes, économistes, juristes, historiens, physiciens, ingénieurs – à notre connaissance aucun d’entre eux n’appartient à la classe politique.
Peut-on éviter les crises ?
La première session devait répondre à cette question : les risques de crise ont augmenté (St.Davies), mais la gravité des crises est accrue par l’intervention de l’Etat (J.Ph.Feldman), et dans le domaine financier c’est devenu dramatique (J.C.Gruffat).
On ne peut s’étonner de l’existence de crises, ce n’est pas dû au système de marché ou au capitalisme, mais à des faits incontestables : le niveau d’activité est bien plus élevé, nous sommes dans une société mondialisée et il y aura des pandémies de toutes sortes, les moyens de communication sont multipliés, les relations culturelles sont devenues plus complexes. Evidemment nous connaissons les institutions qui sont capables de limiter voire effacer les dégâts : le niveau et la diffusion du savoir, la concurrence, la décentralisation ; on doit jouer aussi sur la diversité des expériences. Malheureusement les Etats prétendent avoir des visions à long terme et instaurent une vraie dictature. Cela s’est particulièrement vérifié à l’occasion du paradigme du Covid. Si l’on observe comment l’Etat français s’est comporté. Il a voulu appliquer des « lois d’exception » pour s’assurer le monopole de l’intervention. Mais qui définit « l’exception » sinon l’Etat lui-même ? Ce comportement n’est pas récent en France, un Etat central et exclusif s’est réclamé de la « souveraineté » pour supprimer les libertés. C’est ce qui en 1849 a légitimé le coup d’Etat du Président de la République qui va devenir l’empereur Napoléon III : il a déclaré « l’état de guerre », expression que reprendra Emmanuel Macron au début de la pandémie sanitaire. Les spécialistes français de droit public ont légitimé un état de guerre ou un état d’exception suivant le critère d’atteinte aux « activités essentielles ». Mais la liste de ces activités n’est pas fournie…Si un litige naît sur ce point, l’affaire sera portée devant un juge administratif – juridiction d’exception, et il sera fait appel au Conseil Constitutionnel dont la composition et la jurisprudence prouvent qu’il d’agit d’une instance politique. L’Etat français a parfaitement réussi son plan : les libertés ont été gravement atteintes en 2020 : des entreprises ont été interdites au public, les relations contractuelles privées ont été transformées en marchés publics, la concurrence a été faussée par le contrôle des prix et des subventions. La pandémie sanitaire a parfaitement illustré les objectifs et les méthodes de l’Etat totalitaire. Mais il y a un domaine où le risque encouru est considérable, c’est celui de la finance. En temps normal les financiers ont pour mission de protéger et d’orienter les épargnants qui veulent placer leurs fonds, pour grossir leurs revenus et leurs patrimoines, et en particulier pour assurer leur retraite.
Il n’y a aucune honte à être banquier ou financier dans les circonstances que l’on peut qualifier de « normales ». Mais quid de l’état d’exception ? Il est créé par le refinancement des dettes publiques. Aux Etats Unis le taux de dette est passé de 80 à 120 % du PIB en quelques années. Cela menace sans doute la valeur du dollar, mais la réaction du Trésor américain a été de hausser les taux d’intérêt à court terme et d’empêcher les banques d’accorder trop de c Les moindres opérations sont devenues très réglementées, et la faillite est maintenant prévisible. Il y avait eu le précédent de Leeman Brothers en 2008 nous avons assisté maintenant à la faillite de la Silicone Valey Bank, car cette banque avait d’excellents investissements mais ses actifs n’étaient pas assez liquides. Or les liquidités sont devenues hors de prix à cause de la politique de la FED. C’est comparable à ce que Hoover avait fait en 1929. Le fond du problème est que la « politique monétaire » et financière des gouvernements s’inspire de ce qui s’est passé (et que l’on retrouve dans le bilan des banques et des fonds) et ne tient aucun compte des avantages que peuvent représenter des patrimoines bien investis, créateurs de richesses nouvelles et d’emplois. Mais on peut difficilement demander à des bureaucrates de comprendre le jeu du marché et l’importance des entreprises, ils préfèrent réglementer, encore et toujours : voilà le grand risque.
Le risque écologique
La planète est-elle menacée (E.Queinnec) au point d’admettre l’écologie radicale (R.Filleule) et de planifier les sources et les formes de l’énergie (G.Rehmke) ? Ces questions ne se posent plus dans l’esprit de la majorité des gens, tellement ils sont formatés par les discours des politiciens, les commentaires des médias et les échanges sur les réseaux sociaux.
Le risque écologique aurait donc quatre composantes : le réchauffement climatique, les gaz à effets de serre, la transition énergétique, la politique écologique. Les climato-sceptiques s’appuient sur la façon dont travaille le GIEC, qui n’est en rien un organisme de recherche scientifique sur la physique climatique et dont les rapports ne sont qu’incohérences et exagérations : on ne sait même pas où se situe la cote d’alerte (quelque part entre 2 et 5 degrés C). Il n’y a aucune référence à la littérature scientifique, on se contente de broder sur le paradigme dominant. L’approche est holiste, aucune référence aux climats régionaux. C’est une entreprise de communication pour impressionner le public. La conclusion de la propagande du GIEC c’est la décarbonation, c’est la rupture avec l’économie de marché. Le drame de l’économie de marché serait de considérer la croissance du PIB comme l’objectif commun, alors que la croissance serait une catastrophe écologique. On en arrive ainsi à l’écologie radicale et idéologique. La croissance serait « une machine à tuer », ce qui importe ce n’est pas la richesse mais le bonheur, l’égalité entre individus est plus importante que l’enrichissement d’une minorité. Pour libérer les esprits du conditionnement écologiste il faudrait tout de même revenir à la vraie signification de l’activité économique : les économistes autrichiens démontrent que la liberté économique permet à chaque individu, « unique et irremplaçable » d’atteindre ses propres objectifs grâce à la pratique de l’échange : c’est le bienfait de la « catallaxie », les divers intérêts opposés se transforment en accord avec les autres.
Tout au contraire les politiques dirigistes conçues pour se préserver du « risque écologique » ont pour effet de provoquer une crise de l’énergie. Dans ce secteur les lois du marché ont été totalement faussés par la règlementation et surtout par la manipulation politique des prix des diverses énergies. Non seulement l’énergie « fossile » dépend de l’OPEP et des normes qui réduisent l’exploitation des ressources en schistes et en gaz naturel, mais les prix de l’électricité ont été fixés par des accords entre Etats de l’Union Européenne. On se prive de l’énergie nucléaire pour remettre en service les centrales thermiques en charbon : qu’importe la pollution ! La conclusion est bien le retour aux mécanismes du marché et le retrait des interventions de l’Etat sous forme de subventions, de réglementations, de diabolisations.
Le risque écologique sera à nouveau évoqué dans une session en français l’après-midi : la composition et les résultats du GIEC seront analysés avec d’importants détails par F.Facchini, A.Mathieu donnera un excellent résumé d’un ouvrage que tout le monde devrait lie : celui de Steven Koonin : il démontre que dans quelques années on ne parlera plus de crise écologique (ce qui s’était d’ailleurs produit au cours des années 1960 après la grande peur du rapport Meadows et la propagande du Club de Rome).
S’affranchir de la propagande écologique permettra d’en finir avec l’interventionnisme et le planisme car le coût en dette et en paralysie de l’économie nationale est considérable, chiffré à plusieurs trillions de dollars. Aujourd’hui les dépenses publiques flambent pour réaliser la fameuse « transition énergétique ». Au Maroc ce sont les dons « volontaires » des sujets de sa majesté Hassan II, donnant l’exemple à ses fidèles en donnant des millions de dirhams (Nouh El Harmouzi) et l’on abonde ainsi 5% du budget de l’Etat, en Roumanie les bienfaits de l’Etat Providence se transforment en dette publique (Radu Nechita), l’espace libéral ouvert au Québec est maintenant bien abandonné par les « libéraux » (Daniel Dufort) mais bien sûr c’est le système social français qui est le meilleur du monde (Nicolas Lecaussin). Halte à la croissance…mais la croissance de l’Etat. Il sera difficile en France de tuer l’hydre de l’Erne de la bureaucratie. Car, comme le fameux monstre inventé par les Grecs chaque fois qu’on lui ,coupe une tête il en repousse deux : la bureaucratie crée la bureaucratie. Et de nous interroer, nous Français : quel sera l’Hercule capable de tuer l’hydre ?
Quarante ans d’Université d’Eté
Cette deuxième journée de l’Université se terminait par la rencontre avec la municipalité d’Aix en Provence. Une municipalité exemplaire, puisque la Salle des Etats Généraux construite au 17ème siècle s’appelle « Salle Frédéric Bastiat ». Exemplaire car il n’y a eu aucun déficit budgétaire depuis maintenant trente ans. Exemplaire sous l’influence déterminante de Gérard Bramoullé, membre du groupe des Nouveaux Economistes, doyen de la faculté d’Economie Appliquée (1976-1979) au cœur de l’économie autrichienne, adjoint aux finances de la ville d’Aix, puis premier adjoint depuis douze ans, et actuellement Vice-Président (contestataire) de la métropole Aix-Marseille.
Dans la salle des mariages le Professeur Jacques Garello était sollicité pour rappeler l’histoire de l’Université d’Eté. Il a sélectionné cinq universités dont chacune avait illustré l’un des traits majeurs de cette histoire.
La première fut celle de 1978 : organisée par l’ALEPS (toujours présente cette année-même grâce à la contribution de son président et des deux vice-présidents Pierre Garello et Jean Philippe Feldman). Plusieurs personnes dans la Salle aujourd’hui étaient présentes : Liliane Debroas, Dominique Augey, Elizabeth Krecké, Louise Labbez, Jacques Cohen Henri Lepage, Pierre Dussol. Leçon de cette première : les Nouveaux Economistes étaient nés la même année, et allaient faire une percée spectaculaire dans le débat des idées. Les premiers orateurs : Florin Aftalion, Pascal Salin, Bertrand Lemennicier, André Fourçans, Henri Lepage. A retenir : les idées mènent le monde (Hayek et Keynés étaient d’accord là-dessus), l’engagement doctrinal des intellectuels est décisif. Grâce à Léonard Liggio l’Université attirera un nombre croissant d’intellectuels du monde entier
La deuxième fut celle de 1984 : dans cette même Salle se trouvaient Louis Pauwels, patron du Figaro Magazine, et la « bande à Léo » (Léotard, Madelin, Longuet, Million, Douffiagues) Le libéralisme s’invitait dans le débat politique, et les journaux de grande diffusion faisaient connaître Frédéric Bastiat et le catalogue des réformes libérales à réaliser, les Français ont suivi parce que trois ans de socialo-communisme radical les avaient convaincus. En 1986 les libéraux vont avoir à l’Assemblée Nationale le deuxième groupe de la nouvelle majorité (derrière les gaullistes de Jacques Chirac qui va malheureusement accepter une cohabitation paisible avec Mitterrand et perdre en 1988) A retenir : Le libéralisme n’est pas condamné en France. En 2016, avant sa mise en cause Fillon a exprimé un courant libéral incontestable Comme le disait Labouley « pour avoir des élus libéraux il faut avoir des électeurs libéraux », faisons ces électeurs.
Plus émouvant encore : en août 1991 quatre cents participants à ‘Université d’Eté de la Nouvelle Economie se dressaient pour applaudir pendant dix minutes deux étudiants russes, deux jumeaux qui l’avant-veille étaient sur les chars russes d’Eltsine, l’URSS avait fini d’exister. A retenir : notre ennemi n’a jamais cessé d’être le marxisme, sous sa forme communiste et révolutionnaire ou sous sa forme de socialisme réformiste. Aujourd’hui les pestes rouges, brunes ou vertes sont en position de force. La route de la servitude est à nouveau ouverte.
Plus spectaculaire : en 2001 l’Université fête le deuxième centenaire de la naissance de Bastiat. Les personnalités qui rejoignent l’amphi Portalis et ses 550 étudiants et participants s’appellent Vaclav Klaus, président de la République Tchèque, Antonio Martino ministre des affaires étrangères d’Italie, qui fut président de la Société du Mont Pèlerin, Alain Madelin, ancien ministre et Président du parti Démocratie Libérale, le Président de l’Université Christian Louit, le doyen de la faculté d’Economie Appliquée Jean Pierre Centi, et enfin et non le moindre le prix Nobel d’Economie (1992) Gary Becker, de l’Université de Chicago, la séance à l’amphi Portalis est pour lui remettre le grade de docteur honoris causa de l’Université d’Aix Marseille. A retenir : le libéralisme est une cause universelle, nos échanges mutuels multiplient ses chances.
Plus profond : revenant en arrière (1992) un an après la publication de l’Encyclique de Jean Paul II « Centesimus Annus » le programme de l’Université s’intitule « Liberté des actes, dignité des personnes ». Seuls les êtres humains sont dotés de la liberté, mais la liberté n’est pas une fin en soi, c’est un chemin qui permet de conduire vers la dignité – libre à chacun de choisir la déchéance et la haine. Le libéralisme a une dimension éthique. Il ne se laisse pas ramener à l’utilitarisme, à l’économisme. Et l’habitude a été prise à l’Université de consacrer le dernier jour (alors le cinquième) à des débats sur les valeurs morales et spirituelles qui soutiennent la liberté des sociétés, des pays et des personnes.
La présentation de Jacques Garello, traduite alternativement et avec talent par son fils Pierre, a été très applaudie. C’est d’ailleurs Dominique Augey, adjointe aux finances de la ville d’Aix, professeur à l’Université d’Aix Marseille, qui devait remercier son vieux maître pour tout ce qu’elle en a reçu de savoir mais aussi d’empathie. Dominique Augey a reppelé que dès les premiers jours l’Université d’Eté n’a jamais cessé de soutenir une Université qui honore la ville d’Aix devenue ainsi un centre mondial de la doctrine libérale et un des rares pôles français revendiquant son autonomie, comme du temps des Etats Généraux. Dominique Augey a remis à SAS Michel de Liechtenstein un beau cadeau municipal pour avoir soutenu le renouveau de l’Université.
[1] Cet article donne un aperçu de ce qui s’est passé à Aix durant les deux premiers jours de l’Université, un prochain article sera consacré au dernier jour. La rédaction remercie Liliane Debroas et Emmanuel Martin pour l’aide qu’ils ont apportée à la rédaction de cet article.