Pourquoi pas en France ? C’est la question que le Journal Du Dimanche a posée au Président
argentin à Buenos Ayres dimanche dernier , car la méthode Milei a parfaitement réussi dans
un pays détruit par des politiciens incapables et corrompus : la « caste » Kirchner, couple
présidentiel très à gauche qui domina la vie politique locale durant près de vingt ans. Il a
réussi sans avoir le soutien du Parlement, mais en ayant le soutien du peuple : il a remporté
les élections présidentielles l’an dernier et il est toujours au pouvoir alors que son élection a
été jugée comme un accident malheureux.
Quelle a été la politique Milei ? 1 « Pour relever le pays, nous avons réduit de 30 % les
dépenses de l’État qui profitait à une petite caste. Nous avons fait passer l’inflation de
17 000 % lorsque nos prédécesseurs étaient au pouvoir à 54 % en un mois. Nous avons arrêté
tous les chantiers publics, mis un terme aux fonds discrétionnaires à l’attention des provinces
fédérales et surtout diminué drastiquement le nombre de fonctionnaires […] Aujourd’hui,
l’Argentine a fait un bond de 90 points en termes de liberté économique ».
La liberté économique est donc l’impératif de toute vraie réforme, c’est la rupture avec le
socialisme, avec l’étatisme : fin de l’Etat providence, fin de l’Etat omniprésent, impuissant et
injuste puisqu’il multiplie les privilèges mais aussi les interdits : interdit d’entreprendre,
interdit de réussir, interdit de s’exprimer.
La fin de l’Etat se concrétise chez Milei par la suppression des ministères qui n’auraient
jamais dû insister : pourquoi considérer l’école comme un monopole de l’Etat alors que la
diversité et la concurrence offrent un choix aux parents, responsables de l’éducation des
enfants ? Le ministère de l’Education Nationale doit disparaître.
Pour illustrer la politique Milei on peut s’en remettre à deux documents.
Le premier est récent, c’est une visio spectaculaire qui montre Milei face à un tableau où est
collé l’ensemble des ministères existants. Milei les arrache successivement pour montrer
leur inutilité, ne restent que sept ministères au lieu d’une trentaine. La scène est
désopilante, en voici le lien https://www.youtube.com/watch?v=fJFqjiB0GW0
Le deuxième remonte à 1840, c’est « le ministre du commerce aux négociants de la
République » (Bastiat tome VII Essais p.68)
Citoyens,
Mes prédécesseurs ont fait ou ont eu l’air de faire de grands efforts pour vous procurer des
affaires. Ils s’y sont pris de diverses façons sans autre résultat que celui-ci : aggraver les
charges de la nation et nous créer des obstacles […] Je suis conduit à avouer que mes
fonctions sont inutiles. Je ne suis pas même la mouche du coche. C’est pourquoi je vous
donne avis que mon ministère est supprimé. La République supprime en même temps toutes
entraves dans lesquelles mes prédécesseurs vous ont enlacés et tous les impôts qu’il faut bien
faire payer au peuple pour mettre ces entraves en action. Je vous prie de me pardonner le
tort que je vous ai fait.
Mais quelle réponse apporter à la question que je posais au début de cet article : Pourquoi
pas en France ? Là encore, l’interview de Milei ouvre une piste. Le Président argentin se
présente comme ceci : « Javier Milei est un outsider, libéral-libertarien qui, face à une
situation où il voyait son pays sombrer, a décidé d’entrer en politique, pour tenter, dans un
idéal de liberté, de mettre fin à la décadence. Et depuis que je suis au pouvoir, les résultats
sont bien meilleurs qu’espérés. Et si les gens me soutiennent massivement et ont décidé de
défendre ma cause, c’est aussi parce que je suis une personne intègre ». Il appartient donc à
un simple citoyen français fortement choqué de « voir son pays sombrer » d’entrer en
politique. Il viendra, comme Milei, de la société civile ou, plus difficilement, de la classe
politique. Cherchez deux noms correspondants…
1 Comme d’habitude la Nouvelle Lettre a été la première à parler de Milei encore inconnu en France :
23 Janvier 2024 A Davos Milei donne une leçon de libéralisme En un quart d’heure tout est dit