Après avoir joué le sort de la France à la roulote russe, voici qu’Emmanuel Macron veut mettre la France à l’heure soviétique.
Dès la première heure de la projection des résultats nationaux Emmanuel Macron a appelé ses sujets à barrer la route du pouvoir au Rassemblement National. Ce faisant il a donné à la Constitution de la 5ème République la lecture la plus dictatoriale qui soit, celle que De Gaulle a retenue pour liquider l’Algérie française : tous les pouvoirs au Président. Il n’a même pas respecté les formalités élémentaires qui doivent accompagner l’usage de l’article 16 : consultation du Président du Sénat et du Conseil Constitutionnel. Deux heures plus tard, le temps de passer de l’Elysée à Matignon, le « petit frère » Gabriel Attal annonçait qu’il retirait le texte de révision de l’indemnisation du chômage, ce que les syndicats et la gauche unanime avaient exigé avant le 9 juin, et qui avait été confirmé par le Premier Ministre lui-même quand il a présenté le programme d’Ensemble.
Un programme soviétique
Je parle d’heure soviétique, je n’exagère pas. Car non seulement il y a un programme économique et social qui détruit la liberté d’entreprendre et d’échanger avec le smic à 1600€ l’impôt sur les riches et sur les sociétés (le « cadeau aux entreprises »), la retraite à 60 ans, mais il y a aussi une totale ignorance de la liberté de penser et de s’exprimer : ceux qui ne sont pas avec eux sont contre la République, contre les valeurs de la République, ce sont des racistes. Braves « valeurs de la République », avec la laïcité au premier rang, Mélanchon a évoqué une « guerre de religion » et Macron une « guerre civile ». Pour dénoncer le Rassemblement National, ses adversaires descendent dans la rue en exhalant la haine et la casse, bloquent les rues et les routes, il paraît que c’est ce qu’on appelle la démocratie.
Je n’ignore pas que le Rassemblement National a un programme économique et social aussi stupide que celui de la gauche « modérée » : retraite à 60 ans et peu de référence à la capitalisation[1], protectionnisme et souveraineté alimentaire, garantie des prix agricoles, etc.
Mais mettre en accusation le RN au prétexte que le pouvoir serait à « l’extrême droite », comme en Italie, en Allemagne, aux Pays Bas ou en Hongrie, c’est oublier que le contexte mondial est celui d’une attaque contre l’Occident et la liberté, c’est ignorer l’alliance entre communisme et islamisme qui gagne en ce moment au Moyen Orient, Afrique, en Amérique Latine. C’est porter le drapeau du Hamas, du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution.
La rupture avec l’étatisme
C’est aussi ignorer que tout est à reprendre en France, les réformes structurelles sont d’une urgence dramatique alors qu’on s’amuse avec les combinaisons partisanes. Il faut dans les mois prochains persuader les Français qu’il faut se libérer de la dictature étatique et jacobine dans l’enseignement, la santé, le logement, le transport. Il faut aussi arrêter la course aux réformes « sociétales » : destruction de la famille, subvention des IVG, des GPA, euthanasie. Oui, Macron n’a jamais cessé d’être à gauche, mais la droite a mené avec moins d’ardeur peut-être, la même politique de démagogie, de keynésianisme, de dirigisme, de faux progressisme, d’écologisme.
La société française est bloquée par l’Etat et la politique. Il faut en finir, et c’est un espoir qui est né : les Français en viennent enfin à s’intéresser à la chose publique, ils deviennent dignes d’être des citoyens parce qu’ils s’engagent contre le totalitarisme installé. La rupture est amorcée, la société civile est mobilisée. Les Français ne voudront pas la victoire du Nouveau Front Républicain.
[1] Il faut cependant relever d’une part que Ciotti a toujours parlé de capitalisation (sans trop préciser son organisation) et d’autre part que Jordan Bardella a évoqué la perte que représentait l’émigration de centaines de milliers de jeunes qui ne participeront donc pas à un système par répartition, diminuant le nombre d’actifs.