C’est assurément le sens que la NUPES a voulu donner à son meeting de Villepinte hier dimanche 17.
Après avoir analysé le meeting de reconquête du dimanche 10, voici la présentation des discours prononcés par Jean Luc Mélenchon et Manon Aubry. Nous nous intéressons uniquement à ce qui peut avoir une signification et une influence politiques dans le contexte actuel. Nous pouvons cependant préciser que la NUPES est moins « unie » depuis quelque temps : le Parti Communiste Français mais aussi plusieurs personnalités d’EELV veulent faire bande à part, le type de scrutin les y encourage.
Dès le début Jean Luc Mélenchon tient à préciser que les élections de juin ne sont pas des votes pour le Parlement européen, mais une consultation à mi-mandat qui peut mettre fin au mandat d’Emmanuel Macron, qui n’a cessé d’accumuler erreurs et provocations. Cela peut donner aux militants de la NUPES « la force de tout changer » (slogan sur le fond de la tribune).
Là est réellement la beauté de la démocratie, celle de Robespierre : il y a égalité de tous les citoyens, quelles que soient leur religion, leur race, leur fortune. C’est l’Egalité qui complète la Liberté et la Fraternité. Le vote, c’est ce qui fait « la cité libre »1, la dignité de l’être humain. Ce pouvoir du vote, c’est ce que redoutent toutes les puissances2.
Encore faut-il que tout le monde ait le droit de vote. Or 12 millions de personnes en sont privées au prétexte qu’elles ne sont pas inscrites sur les listes de la République Française. Et qui sont-ils ? Les gens des quartiers déshérités, les jeunes. NUPES a un double espoir : d’abord que ces gens soient inscrits, ensuite que personne ne s’abstienne. S’abstenir c’est voter pour Macron et le Rassemblement National.
Emmanuel Macron excite les Français en agitant l’étendard de la guerre. Il faut suivre le chemin de la paix. Les chars russes n’ont pas été inventés actuellement, même durant l’URSS ils ont toujours existé sans menacer la paix. Quand il y a une guerre, il faut l’arrêter, comme Jean Jaurès l’a réclamé en 1914. Il faut arrêter la guerre en Ukraine, et l’arrêter à Gaza, et condamner ceux qui commettent tous les jours des crimes de guerre. C’est aujourd’hui un dramatique échec de la civilisation.
Manon Aubry, tête de la liste NUPES et députée européenne très active3, va être plus complète et plus agressive que le Président de la NUPES. Elle détaille ce qui ne va pas actuellement : les services publics sont sacrifiés, ils n’ont aucune ressource, car l’argent est entre les mains des actionnaires du CAC 40, des gens les plus riches, des profits délirants des grandes compagnies internationales.
« Rendez l’argent » dit-elle, et le public de scander le slogan pendant une minute au moins. Autre scandale évoqué par Manon Aubry : les traités de libre-échange. Ils empêchent nos agriculteurs de vendre leurs produits d’excellente qualité, ils valent largement ceux que l’on importe du reste du monde. Mais l’harmonisation tant annoncée par l’Europe ne s’est jamais réalisée.
Manon Aubry va ensuite développer l’argumentation de Mélenchon : construire la paix c’est une vraie révolution car la guerre ne profite qu’aux fabricants de fusils et de cercueils. Nous ne voulons plus la guerre : « Non, Monsieur Macron, nous n’enverrons pas nos enfants mourir sur le champ de guerre ukrainien ». Ce qui se passe en Ukraine ne peut être réglé par la guerre entre deux puissances nucléaires. Seule la diplomatie peut être efficace.
De même ce qui se passe à Gaza c’est la mort d’une petite fille écrasée par un char israélien. Les Palestiniens sont massacrés par un gouvernement Netanhyaou animé par une « vengeance aveugle ». Il faut un cessez-le-feu immédiat (la foule reprend cessez-le-feu, cessez-le-feu). A Gaza « il s’agit d’un génocide », financé par les fonds envoyés par l’Union Européenne à Israël. « Les prises de parole d’Emmanuel Macron nous font honte ».
Dans ces conditions, il faut se faire respecter et ouvrir l’après Macron dès le 9 juin. Pour cela, comme l’a rappelé Jean Luc Mélenchon, il ne faut pas d’abstention et il faut donner le droit de vote à 12 millions de Français qui ne l’ont pas aujourd’hui. Il faut voter, parce que les grands patrons comme Bolloré vont voter , les riches vont voter. On ne peut accepter que dure le duo Macro-Le Pen. Si le peuple peut voter et vote nous avons « le pouvoir de tout changer ». Et Manon Aubry de conclure comme il se doit avec une citation de Rosa Luxembourg : « le vieux monde pourri doit être détruit, tout nouveau monde doit être construit ». Voilà bien de la Révolution, de la Vraie !