La liberté booste l’ascenseur social

Jean Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin, respectivement président et directeur de l’IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales) ont mené une campagne lucide et efficace contre Piketty et tous ceux qui veulent persuader l’opinion publique que le libéralisme fait l’affaire des riches et condamne les pauvres à une misère durable. Dans cet article Jean Philippe Delsol démontre que « la liberté booste l’ascenseur social ». C’est un constat statistique, fait en 2018 par l’OCDE, organisme considéré comme idéologiquement neutre. Le tableau de l’OCDE indique le nombre de générations nécessaires pour que les plus modestes parviennent à un niveau moyen de revenus : Danemark : il suffit de 2 générations (les enfants) Finlande, Norvège, Suède : 3 générations Australie, Belgique, Canada, Espagne, Grèce, Japon, Nouvelle Zélande, Pays Bas, Moyenne OCDE , Irlande, Corée, Portugal, Royaume Uni, Italie, Etats Unis, Autriche, Suisse : 5 générations France, Chili, Allemagne, Argentine : 6 générations Hongrie, Chine, Inde : 7 générations Brésil, Afrique du sud : 9 générations Colombie : 11 générations Mais l’explication des chiffres est facile : la liberté permet aux personnes les plus modestes de faire œuvre de créativité, de travail et de service des autres. On peut observer que ce sont les pays dont le classement par indice de liberté est le plus élevé qui permettent aux plus pauvres de progresser très vite. La France n’est pas très bien placée, mais l’ascenseur social fonctionne bien mieux que ce que prétend Piketty. On note en particulier une corrélation élevée entre la part des prélèvements obligatoires et la vitesse de l’ascenseur social : la vitesse diminue quand les prélèvements obligatoires augmentent ; les pays dont le taux par rapport au PIB est inférieur à 36 % sont ceux où l’on prospère le plus vite, alors qu’en France nous étions à 45,15 % en 2021, il faut donc six générations pour atteindre un niveau de revenu moyen. Mais pourquoi donc ? C’est que « la liberté produit de la richesse et que la perspective de s’enrichir motive les individus de toutes classes sociales », y compris les plus pauvres « L’espoir de s’élever de sa condition est une motivation très forte pour conjurer le sort auquel, sinon, on s’abandonne facilement. L’idée même que les Américains croient à l’ascenseur social est auto réalisatrice, elle les aide à s’engager dans le dur chemin d’étude, de travail et parfois d’humiliation qui mène aux marches supérieures. Car il s’agit plus souvent d’un escalier social, abrupt et périlleux, que d’un ascenseur. Mais c’est un escalier salutaire pour ceux qui ont la volonté et la liberté de l’emprunter. Car dans les pays qui sont figés dans des classes ou des ordres économiques, religieux ou politiques, la mobilité sociale n’est qu’une idée pure. » Et Jean Philippe Delsol de conclure : « En définitive, le meilleur moyen d’aider les plus pauvres à emprunter l’ascenseur social est de leur offrir une éducation qui élève plus qu’elle n’abaisse, qui suscite, comme aux Etats-Unis, l’admiration du succès plutôt que, comme en France, la jalousie envers ceux qui l’ont gagné par leur travail et leur intelligence. Mais il faut aussi leur assurer un état de droit qui leur permette d’entreprendre leur parcours sans subir de discriminations liées à leur personne et abaisser le poids des réglementations et des charges fiscales qui sont autant de barrières à la montée de l’escalier social. »