Je me risque difficilement dans la géopolitique, c’est un savoir qui requiert trop d’informations, dont la plupart sont secrètes ou mensongères, ou les deux. Néanmoins dès octobre 2023 j’avais bien perçu, comme tant d’autres, que tout le drame israélien avait pour organisateur, financier et fournisseur d’armes l’Iran des Gardiens de la Révolution Islamique.
C’était la bonne piste, elle n’a cessé d’apparaître au grand jour depuis les derniers évènements. A mon sens la seule inconnue consiste à savoir comment la Chine, la Russie et le fameux Sud pourront réagir à une escalade.
En revanche on peut être assuré que du côté occidental c’est vers Washington qu’il faut regarder. En effet l’Europe est absente de la diplomatie actuelle. Madame Ursula von der Leyen, présidente de l’Union Européenne, ne cache pas son soutien inconditionnel à Israël, qu’elle aide financièrement. Mais elle n’a pas d’armée ni d’armement, et surtout elle n’est pas suivie par l’ensemble des pays membres de l’Union, dont la France qui plaide pour un Etat Palestinien (dont Israël ne veut pas)
L’OTAN n’a pas davantage de poids dans l’affaire, d’une part à cause des dissensions entre Européens (la Turquie est membre de l’OTAN) d’autre part car l’OTAN sans participation directe des Etats Unis n’a aucune chance d’impressionner la Corée.
C’est donc bien à Washington que se situe la solution, le choix entre escalade et apaisement. Comme on ne voit guère l’Iran des Gardiens choisir l’apaisement, il reste à savoir si le gouvernement fédéral des Etats Unis peut choisir entre escalade et apaisement.
C’est précisément là où le bât blesse. En effet, Joe Biden, seul candidat démocrate en novembre prochain, ne veut pas d’escalade. Une partie importante de son électorat est résolument pro-Palestinien, les manifestations se sont multipliées pour le prouver ces derniers jours. Quant à Donald Trump, jadis adversaire déterminé de l’Iran, il s’est converti à une diplomatie, isolationniste, et renonce à jouer les justiciers mondiaux, même si la Chine menace Taïwan. On pourrait penser à une coalition de pays sans les Etats Unis : Angleterre, Australie, Nouvelle Zélande, peut-être le Canada et le Japon, mais cela n’impressionnerait pas Téhéran.
Il est donc dramatique, en fin de compte, que ce soit les élections américaines qui pèsent à ce point dans les chances de la paix ou de la guerre.
Il y a une autre hypothèse : que Tsahal n’accepte pas l’interdiction de l’escalade et aille en finir avec les Gardiens de la Révolution. N’oublions pas que l’objectif de l’Iran est de supprimer Israël.
Nous Occidentaux nous sommes mis dans une impasse parce que nous n’avons pas voulu tirer les leçons des guerres mondiales précédentes. Pour sauvegarder la paix, nous n’avons pas su préparer la guerre, c’est-à-dire non seulement nous armer, mais surtout rester fidèles aux valeurs morales et spirituelles qui font la force des nations.